Les chiffres de l’ACEA pour le mois de septembre 2025 montrent un marché automobile européen en léger rebond. Pour le troisième mois consécutif, le marché affiche un résultat positif par rapport à 2024. La part de marché de la voiture électrique atteint 19 % en septembre 2025, soit 167 586 unités supplémentaires immatriculées circulant sur les routes européennes.
Derrière cette embellie, les constructeurs savent que le sursis reste fragile. Les efforts pour rendre la voiture électrique plus abordable portent leurs fruits, mais les véhicules plus cossus ralentissent en conséquence.
L’électrique, principal moteur de la croissance ?
Les véhicules électriques à batterie (BEV) affichent une hausse de 22 % par rapport à septembre 2024 en incluant la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni. Et même sans inclure ces marchés qui peuvent faire pencher la balance, la progression est de 20 % pour la voiture électrique en septembre parmi les 27 États membres. Cette tendance se confirme également en consultant la tendance sur le cumul annuel de janvier à septembre 2025 : +25,4 %. Une progression qui s’explique par le lancement de modèles plus accessibles, comme la Renault 5 E-Tech, le Skoda Elroq ou encore la Citroën ë-C3.

Bien sûr, la voiture électrique n’est pas la seule motorisation en augmentation, les hybrides rechargeables (PHEV) voient aussi les immatriculations croître de +32 % sur le cumul annuel, et encore plus fortement (+62 %) sur le seul mois de septembre. L’arrivée sur le marché européen des modèles hybrides rechargeables chinois à prix serré n’est probablement pas étranger à ce regain d’intérêt pour cette motorisation. Les volumes restent quand même inférieurs aux électriques.
Pour y voir plus clair, il faut se pencher un instant sur la part de marché que cela représente :
| Septembre 2025 | Janvier à septembre 2025 | |
|---|---|---|
| BEV – Europe des 27 | 18,9 % | 16,1 % |
| BEV – Europe élargie | 21 % | 18 % |
| PHEV – Europe des 27 | 10,3 % | 9 % |
| PHEV – Europe élargie | 10,7 % | 9,3 % |
En septembre 2025, plusieurs marchés affichent un marché de l’électrique en progression. On notera quand même le +59,7 % de l’Espagne, le +31,9 % de l’Allemagne et le +46,2 % du Danemark. Et même des pays assez réfractaires à l’électrique commencent à bouger : comme en Pologne avec une progression de 195 % (passant de 1 506 à 4 452 VE immatriculés), ou l’Italie avec un timide +11,6 % — mais dans ce dernier cas, les hybrides rechargeables devancent toujours les modèles 100 % électriques.

Des chiffres positifs qui ne font pas tout
Derrière les statistiques globales des différents marchés européens se cachent aussi les succès et les échecs des différentes marques automobiles en matière de voitures électriques. Tesla a notamment repris la tête de la compétition, et de loin par rapport à d’autres marques d’après Automotive News Europe :
| Marque | Volume de septembre 2025 | Comparaison à 2024 |
|---|---|---|
| Tesla | 38 028 | -12 % |
| VW | 23 018 | +18 % |
| Skoda | 16 737 | +60 % |
| Renault | 13 565 | +91 % |
| BMW | 13 510 | -5.5 % |
| Mercedes | 12 968 | +15 % |
| Audi | 12 824 | +43 % |
| BYD | 12 684 | +212 % |
| Ford | 12 478 | +156 % |
| Hyundai | 10 348 | +59 % |
Renault s’illustre en se classant à la 4e place du mois de septembre, toujours grâce à l’effet R5 e-tech qui a réalisé quasi 50 % du boulot avec 6 449 exemplaires. On remarquera, dès le premier coup d’œil, l’omniprésence de la production allemande dans le classement, une maigre consolation pour ces constructeurs qui voient leurs ventes en Chine chuter dangereusement. Ce top 10 des marques les plus vendues en électrique est aussi marqué par l’absence complète de constructeurs japonais, sans oublier l’absence totale d’au moins une marque du groupe Stellantis.

Ces résultats ne sont pas suffisants pour rassurer les constructeurs automobiles européens sur leur avenir. Surtout que les incertitudes politiques sur le calendrier 2035, la montée des tensions commerciales entre l’Occident et la Chine, et la volatilité économique européenne fragilisent les perspectives. En Allemagne, le chancelier Friedrich Merz plaide pour un assouplissement des règles CO₂, tandis que la France demande davantage de flexibilité réglementaire pour protéger son industrie.
Tout cela ne fait pas les affaires de la voiture électrique, qui doit continuer à se battre malgré des dirigeants politiques qui jouent les girouettes. Difficile de construire des bases solides quand le terrain est aussi meuble qu’un marécage.
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