Pendant que Renault se réjouit des retombées du lancement de sa Renault 5, l’ambiance doit être bien plus morose chez Stellantis qui voit la menace grandir dangereusement, notamment pour Lancia.

Certains concurrents de Renault doivent grincer des dents, surtout un. La future Renault 5 a fait une entrée plus que remarquée sur le marché de la voiture électrique lors de son officialisation du 26 février 2024. Il faut encore que Renault transforme cet enthousiasme pour le modèle en ventes concrètes. Tout va reposer sur la politique tarifaire que le constructeur français appliquera à ce modèle pour son lancement.

Le principal perdant de toute l’agitation provoquée par la Renault 5 n’est autre que son concurrent de toujours sur le segment des citadines en Europe : le groupe Stellantis. Stellantis a bien quelques atouts dans sa manche avec sa gamme plus abordable à venir (Citroën ë-C3), mais d’autres modèles vont se trouver au cœur du cyclone. C’est davantage le cas pour le retour sur le marché européen de la Lancia Ypsilon, qui risque désormais tout simplement de boire la tasse.

Lancia : un lancement éclipsé en France et peut-être même jusqu’en Italie  

La fin 2024 doit signer le grand retour en France de l’historique marque automobile italienne Lancia. Après moult fuites autour du modèle, la nouvelle Lancia Ypsilon électrique a été officialisée le 14 février, pour une arrivée dans les concessions en fin d’année en France.

Lancia veut se positionner comme une marque premium avec un design très spécifique. L’illusion n’est quand même que partielle pour sa citadine. Sous la carrosserie au design tranché et un intérieur un peu plus cossu, se cache la plateforme multiénergie utilisée depuis 2019 sur la Peugeot e-208. Une nouvelle batterie de 51 kwh et un nouveau moteur de 115 kW, inaugurés en 2023, ont donné un nouvel élan aux clones électriques issus du groupe Stellantis. Avant même d’arriver sur les routes, la Lancia Ypsilon semble déjà datée, et certains osent même le terme d’obsolète.

Lancia Ypsilon  // Source : Lancia
Lancia Ypsilon. // Source : Lancia

La Lancia Ypsilon pourrait en plus tenter son introduction sur le marché de la citadine électrique avec un prix avoisinant les 40 000 € en France. C’est environ 7 000 € de plus que la Peugeot e-208 ou l’Opel Corsa Electric pour la même fiche technique, uniquement quelques équipements supplémentaires et un look. La pilule risque d’être un peu dure à digérer pour les éventuels amateurs de Lancia.

La marque italienne est consciente que son marché principal va rester l’Italie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une version hybride est déjà annoncée pour ce pays peu favorable au tout électrique. Pour autant, Lancia a besoin de vendre de l’électrique en Europe pour justifier l’investissement réalisé dans la marque, et c’est là que cela risque de coincer.

Lancia veut certainement croire que la Renault 5 ne vise pas la même cible de clients, mais le marché sur ce segment n’est pas extensible indéfiniment. Si la Renault 5 a les faveurs du public, même avec une version haut de gamme à 35 000 €, cela se fera au détriment d’autres modèles. Avec un positionnement tarifaire hors des clous, il est difficile d’imaginer comment Lancia pourra résister. Même les fans historiques de la marque le reconnaissent sur les réseaux sociaux : à choisir entre la nouvelle Ypsilon et la R5, c’est la Renault qui emporte les faveurs, y compris hors de France.

Renault 5 au salon de Genève // Source : Raphaelle Baut
Renault 5 : la star du salon de Genève. // Source : Raphaelle Baut

Même la leader e-208 pourrait sentir passer l’arrivée de la Renault 5

Le groupe Stellantis revendique son choix d’une montée en gamme des prix, plutôt que de continuer à miser sur les volumes pour gagner de l’argent. Cependant, à force de ne pas vouloir toucher aux prix de ses modèles électriques, le groupe va se mettre progressivement à l’écart du marché.

Hors remise, une Peugeot e-208 peut être achetée entre 33 100 € et 38 100 €, selon la finition et le choix de la motorisation entre le moteur 100 kW et celui de 115 kW. Si la Renault 5 peut proposer face à cela une gamme qui va de 25 000 € (en 2025) à 35 000 €, avec un prix moyen imaginé autour de 30 000 €, la Renault sera forcément bien positionnée par rapport à Peugeot, qui s’entête à ne pas vouloir baisser ses prix.

Peugeot e-208 (2023)  // Source : Peugeot
Peugeot e-208 (2023). // Source : Peugeot

D’autant que la Renault est conçue pour un usage électrique avec de la technologie dans la tendance du marché, ce qui est encore assez rare sur les citadines. Tant que Peugeot n’avait que la Zoé comme concurrente, la marque française pouvait s’endormir sur ses lauriers sans craindre de voir ses parts de marché s’envoler vers son rival de toujours. La balance est quelque peu en train de s’inverser et cela va mettre un peu de piment en cette fin 2024.

La rivalité entre le groupe Renault et Stellantis est clairement relancée. Sortez les popcorns et abonnez-vous à notre newsletter Watt Else, dédiée à la voiture électrique, pour ne rien manquer des moments croustillants de cette joute des géants.

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