Dans un décret, le gouvernement érige de nouvelles règles pour les applications de cartographie. Les mobilités douces devront être mises en avant et la voiture pourra être restreinte.

Le décret n° 2022-1119, paru le 5 août 2022 au Journal officiel, s’attaque aux « services numériques d’assistance aux déplacements ». C’est-à-dire, dans des termes plus clairs, à Waze, Google Maps et Apple Plans, et d’autres applis spécialisées, comme Citymapper.

Entré en vigueur le 6 août, il érige de nouvelles règles pour toutes ces plateformes, qui vont devoir uniformiser certaines de leurs informations à destination du public, pour des raisons environnementales. La majorité des dispositions contenues dans le décret doit arriver rapidement. Il y en a une néanmoins dont la mise en œuvre est reportée à 2023.

Capture d'écran du décret publié sur le site du Journal Officiel. // Source : Légifrance
Capture d’écran du décret publié sur le site du Journal officiel. // Source : Légifrance

Des messages gouvernementaux avant chaque trajet

« Pour les courts trajets, privilégiez la marche ou le vélo », « pensez à covoiturer », « passer de 130 à 110 km/h sur autoroute réduit votre consommation de 20 % », « au quotidien, prenez les transports en commun »… vous devriez voir ces messages si vous utilisez les applications de cartographie. Toujours accompagnés du hashtag #SeDéplacerMoinsPolluer, ils apparaîtront à chaque recherche d’itinéraire automobile, un peu à la manière des slogans désormais insérés dans les publicités à la télé.

Dans un arrêté, le gouvernement précise que « le message est présenté à l’utilisateur de manière régulière, dès le résultat de la recherche d’itinéraire, dans un format aisément lisible, clairement distinguable, sans nécessaire action de celui-ci ». Seules les recherches pour un trajet en voiture sont concernées aujourd’hui.

Quand est-ce que les développeurs l’implémenteront ? Pour Waze ou Google Maps, une simple mise à jour au niveau des serveurs devrait suffire pour s’y conformer. Pour les autres, comme Apple Plans, c’est un peu plus compliqué. Il n’y a à notre connaissance pas d’espace dédié à ce genre de communications dans l’application.

Une étonnante limitation à 110 km/h

Autre nouveauté étonnante, le gouvernement souhaite contraindre les applications à ne pas vous proposer le trajet le plus rapide, mais le plus responsable. « Lorsque l’itinéraire initial comprend une portion en véhicule motorisé dont la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 110 km/ h, les services numériques d’assistance aux déplacements proposent un itinéraire alternatif prenant en compte une diminution de la vitesse maximale de 20 km/ h sur les portions concernées. ».

L’idée du gouvernement est la suivante : sur un trajet Paris-Nice, votre application devra vous proposer une route un peu plus lente, mais moins polluante. Il devrait bien entendu être possible de privilégier l’option la plus rapide, mais l’application devra faire jouer cette concurrence. D’ailleurs, les applications devront vous indiquer la consommation en CO2 de toutes vos courses.

D’autres changements sont évoqués, comme l’impossibilité de proposer un trajet en voiture par défaut sur les courts trajets. Quand c’est possible, les applications devront vous parler des transports en commun, de la marche ou du vélo.

Le vélo fin 2022, les véhicules partagés fin 2023

Dans son décret, le gouvernement donne aux entreprises des échéances pour proposer plusieurs services à leurs utilisateurs.

  • « Au plus tard le 1er décembre 2022, veiller à intégrer l’ensemble des données relatives au réseau cyclable, aux aires de covoiturage et au stationnement, […] »
  • « Au plus tard le 1er juin 2023, rendre accessible facilement à l’attention de leurs utilisateurs une information relative aux services d’information à l’intention des usagers […] couvrant le cas échéant tout ou partie de l’itinéraire suggéré »

Si la plupart des principales applications proposent déjà ces informations, on peut se demander ce qu’il adviendra des services comme Waze, qui concerne surtout la voiture. Cette obligation contraindra-t-elle aussi Apple à ajouter les pistes cyclables à son application, six mois après ne pas l’avoir fait ?

Source : Numerama

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