Le régulateur des télécoms entend s’assurer que le déploiement de la 5G ne perturbe pas certaines liaisons avec les satellites. Les opérateurs ont des obligations en la matière. Il s’agit de voir comment cela se passe en pratique, maintenant que le déploiement est en cours.

Le déploiement de la 5G en France a commencé depuis la fin de l’année 2020 pour les quatre grands opérateurs que sont Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile. Huit mois ont passé depuis l’ouverture des premiers réseaux : aujourd’hui, l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) veut vérifier que les fréquences dédiées à la 5G ne perturbent pas les satellites.

Dans cette tâche, le régulateur des télécoms entend se focaliser spécifiquement sur la bande 3,5 GHz, qui est la bande-cœur de la 5G. En tout, trois bandes sont utilisées dans l’Hexagone, avec les fréquences 700 MHz et 2,1 GHz, mais celles-ci sont déjà bien connues, car ce sont des bandes qui étaient utilisées pour la 4G et qui sont aujourd’hui recyclées pour la 5G.

La 5G exploite des portions du spectre électromagnétique, comme il s’agit de liaisons sans fil (sinon, vous auriez un fil entre votre smartphone et une antenne-relais, ce qui ne serait pas vraiment commode). Plus spécifiquement, ce sont des ondes radio qui sont utilisées pour acheminer les communications. Ces ondes radio ont des fréquences et des longueurs d’onde variées.

Assurer la bonne cohabitation entre toutes les liaisons sans fil

Or, il s’avère que la 5G n’est pas la seule à tomber dans cette catégorie : on trouve aussi des liaisons satellitaires. Plus précisément, on trouve les stations terriennes du service fixe par satellite. Comme le rappelle l’Arcep, ces installations opèrent dans la bande allant de 3,8 à 4,2 GHz. Or, la bande 5G dite de 3,5 GHz s’étale elle-même entre 3,4 et 3,8 GHz. Elles sont de fait adjacentes.

En attribuant des licences 5G aux quatre opérateurs dans cette bande, le régulateur n’ignorait évidemment pas la proximité de la 5G avec le service fixe par satellite. En fait, dans les décisions de novembre 2020 autorisant Orange, Free Mobile, SFR et Bouygues Telecom à exploiter les fréquences entre 3,4 et 3,8 GHz, ces contraintes étaient prises en compte et des mesures édictées.

Ainsi, dans la décision concernant Orange, on peut lire par exemple que l’opérateur « est tenu de ne pas causer de brouillages préjudiciables par les stations de base de son réseau mobile utilisant les fréquences de la bande 3,4 – 3,8 GHz aux stations terriennes du service fixe par satellite dans la bande 3,8 – 4,2 GHz ». Des exigences similaires existent pour les trois autres opérateurs.

Un support pour antennes relais. // Source : Coyotechnical, Pixabay

Un support pour antennes relais.

Source : Coyotechnical, Pixabay

Outre ces obligations générales, les décisions s’accompagnent d’indications techniques et de seuils indiquant dans quels cas des brouillages sont admissibles. Elles se donnent aussi de la marge pour faire évoluer le cadre réglementaire et ainsi assurer la coexistence entre les opérateurs exploitant la 5G et les stations terriennes. C’est dans ce contexte qu’une consultation publique est lancée le 27 juillet 2021.

En effet, maintenant que la 5G est en cours de déploiement depuis huit mois, il est possible de remonter des cas concrets de mauvais voisinage. « Cette consultation vise à répondre aux éventuelles situations de brouillages préjudiciables que les réseaux mobiles 5G, qui sont en train d’être déployés en bande 3,4 ‑ 3,8 GHz, sont susceptibles de causer aux stations terriennes », écrit ainsi le régulateur.

Les parties prenantes ont jusqu’à la fin octobre 2021 pour apporter leur éclairage. Selon les retours, les conditions techniques organisant cette coexistence pourraient être amenées à évoluer, que ce soit sur la durée et l’intensité des brouillages, mais aussi des zones où ils surviennent. L’Arcep promet toutefois de tenir compte des exigences qui sont imposées aux opérateurs pour déployer rapidement la 5G.

Source : Numerama

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