Le ras-le-bol de quelques moteurs de recherche alternatifs, pour l’instant, n’y change rien. Google continue toujours trimestriellement d’appliquer son remède aux reproches de la Commission européenne, qui demande une meilleure mise en concurrence des services de recherche en ligne. Objectif : monter au public qu’il n’est pas obligatoire d’avoir Google en moteur de recherche sur Android.
En effet, malgré les protestations toujours plus appuyées de certains challengers du géant du web, à l’image de DuckDuckGo, Qwant et Ecosia, la firme de Mountain View a présenté le lundi 8 mars les nouvelles alternatives qui sont proposées aux mobinautes, quand ils démarrent pour la première fois le système d’exploitation Android — c’est-à-dire, au moment de sa configuration.
Un relatif rééquilibrage des moteurs
Il ressort toutefois de cette nouvelle édition un relatif rééquilibrage à l’échelle de l’Union européenne — ce dispositif ne concerne que le Vieux Continent, depuis le printemps 2020. Le moteur de recherche américain Info.com, qui avait récupéré une place dans 31 pays européens, s’est effondré pour ce nouveau trimestre, puisqu’il n’a sécurisé cette fois une place que dans 12 États.
Cela n’a pas profité à Ecosia et Qwant, qui ne seront proposés en alternative au cours de ces trois mois que dans un seul pays respectivement. DuckDuckGo s’en tire un peu mieux, puisqu’il gagne le droit d’apparaître dans l’écran de sélection de deux pays de plus, pour un total de trois. Un autre moteur de recherche a aussi connu une toute petite hausse, en l’occurrence Seznam, d’origine tchèque, qui passe de un à deux.
En fait, ce sont quatre moteurs de recherche précis qui ont profité du net recul d’Info.com pour ce nouveau trimestre : il s’agit de GMX (Allemagne), qui a capté un emplacement dans six autres pays (passant donc de 17 à 23), de Yandex (Russie), qui est passé de 8 à 12 (plus quatre pays), PrivacyWall (États-Unis), avec une présence dans quatre États de plus (27 à 31) et Bing (États-Unis), qui passe de 11 à 13.
Le nouveau round pour désigner quatre moteurs de recherche alternatifs dans Android dans chaque pays européen n’a pas permis de voir émerger un nouveau challenger : tous les noms qui sont mentionnés ici sont impliqués depuis le début dans le mécanisme inventé par Google pour plaire à Bruxelles. En fait, des concurrents présents au tout début comme Givero ont été évincés.
Ce sont essentiellement des moteurs de recherche extra-européens qui occupent les principales places : Info.com, PrivacyWall et Bing sont américains, Yandex est russe — certes la Russie est attachée au continent européen, mais elle n’est pas dans l’espace économique européen. Le seul moteur de recherche européen qui perce à travers ce mécanisme est allemand : c’est GMX.
Le principal reproche formulé à l’encontre de ce mécanisme est de reposer sur un système d’enchères. Il s’agit d’enchérir sur un montant que l’on est prêt, en tant que moteur de recherche alternatif, à verser à Google par mobinaute, lorsque celui-ci choisit cette alternative comme moteur de recherche par défaut. Google, lui, ne participe pas aux enchères : il est systématiquement proposé dans l’écran de choix.
Ce mécanisme agace la concurrence, d’une part parce qu’il profite à Google (il est à la fois toujours présent et reçoit le produit de ces enchères) et d’autre part parce qu’aux yeux des moteurs de recherche qui se veulent les plus vertueux, il encourage justement à ne pas l’être. En clair, les services servant moins les intérêts des internautes peuvent se monétiser plus facilement, et ainsi enchérir davantage.
Cela pourrait peut-être changer à l’avenir. En octobre, cinq de ces moteurs de recherche (DuckDuckGo, Ecosia, Lilo, Qwant, Seznam) ont interpellé la Commission européenne pour organiser une réunion avec elle, mais aussi Google. L’objectif : faire évoluer cet écran de sélection sur Android.
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