Un décret de modification de TousAntiCovid est en ce moment évalué par le Conseil d’État. Si le projet est publié tel quel, il permettrait de placer des QR-codes à l’entrée de certains lieux publics, que les utilisateurs de l’app pourraient scanner. L’objectif : instaurer une nouvelle méthode de traçage des contacts.

Le 14 janvier, l’agence presse APM News a repéré un projet de décret du gouvernement, visant à apporter d’importantes évolutions à l’app TousAntiCovid (TAC). Relativement difficile à trouver, le document n’est accessible qu’au travers d’un avis du Comité de contrôle et de liaison Covid-19 (CCL-Covid) sur le projet, daté de décembre 2020.

Parmi les nouveautés présentées, une se détache : le déploiement de QR-codes — des codes barres carrés qu’il faut scanner avec l’appareil photo de son smartphone — à l’entrée des lieux publics. Autrement dit, le gouvernement envisage d’intégrer à TousAntiCovid une troisième méthode de traçage des contacts, liée aux lieux à risques.

Traceur de contact, hub d'information et maintenant scanner de QR-codes ?  // Source : Numerama

Traceur de contact, hub d'information et maintenant scanner de QR-codes ?

Source : Numerama

Ce 19 janvier, Le Monde a obtenu une confirmation de cette volonté du gouvernement, par le biais du cabinet du secrétaire d’État au Numérique Cédric O. L’article apporte également quelques précisions sur la mise en place du dispositif, bien que de nombreuses questions restent en suspens. Mais l’exécutif devrait rapidement apporter des réponses : d’après le Monde, le décret est en ce moment examiné par le Conseil d’État, et le gouvernement envisage une publication d’ici la fin du mois de janvier 2021.

Lieux à « haut risque » et lieux à « risques modérés »

L’avis du CCL-Covid évoquait que les QR-codes pourraient être déployés dans un large éventail de lieux publics fermés, dont les transports en commun. Le cabinet de Cédric O précise quant à lui que la fonctionnalité a surtout été pensée pour accompagner la réouverture des bars, restaurants et salles de sport, dont la date n’est toujours pas connue. Dans tous les cas, la liste des lieux qui pourraient présenter les QR-codes est encore en cours de définition par Santé publique France.

Ensuite, ces lieux seraient divisés en deux catégories : à « haut risque de transmission » et à « risque de transmission modéré », selon divers critères, dont leur surface, leur ventilation ou le public accueilli. Il n’est pas encore indiqué ce que cette distinction impliquerait comme conséquence.

Un TousAntiCovid pour les lieux

Le Monde apporte aussi une précision sur le fonctionnement même du QR-codes. Scanner le QR-Code reviendrait à récupérer son pseudonyme (une suite de chiffres et de lettres aléatoire) sur TousAntiCovid.

C’est un fonctionnement relativement similaire à celui de l’app entre deux utilisateurs. Lorsqu’elles sont à une certaine distance l’un de l’autre, deux apps TousAntiCovid vont s’échanger via le Bluetooth des pseudonymes, propres à chaque app, et renouvelés à intervalles réguliers.

Dans le nouvel usage de TAC, scanner le code reviendrait à faire ce même type d’échange, dans un seul sens, et avec un avantage : le QR-code est un moyen de récupération des pseudonymes bien plus fiable que le Bluetooth, dont la relative inefficacité pour cette tâche est de plus en plus prouvée.

Le gouvernement communiquera-t-il sur les changements ?

Ensuite, un serveur serait chargé de repérer quand un cas déclaré dans l’app a récupéré le pseudonyme d’un lieu, et à prévenir tous les utilisateurs qui ont récupéré ce même pseudonyme sur une plage horaire proche. L’avis du CCL-Covid précisait que ce serveur ne serait pas le même que le serveur central de l’app.

Si l’utilisation des QR-codes dans cet éventuel « TousAntiCovid 3.0 » se précise, de trop nombreuses questions restent en suspens. Ces questions sont d’autant plus nombreuses que le gouvernement ne communique pas officiellement sur ce projet de changement. Reste à savoir si nous ne pourrons les connaître qu’une fois déployés, ou quelques jours auparavant.

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