L’administration de l’aviation civile américaine a présenté les changements qui selon elle doivent permettre au 737 Max de Boeing de reprendre du service. Ces modifications sont soumises à discussion publique.

Boeing a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir faire revoler son 737 Max, cloué au sol depuis mars 2019, mais au moins le constructeur aéronautique peut se satisfaire de suivre une voie balisée. Lundi 3 août, l’administration de l’aviation civile américaine (FAA) a remis un rapport préliminaire décrivant les modifications qu’il conviendrait d’apporter à l’appareil pour l’autoriser à reprendre du service.

ailette du 737 MAX

L'ailette du 737 MAX.

Source : Boeing

Ce rapport de 96 pages, qui est ouvert à une période de commentaires de 45 jours, se focalise principalement sur quatre modifications :

  • Procéder à la mise à jour du logiciel de commande de vol ;
  • Réviser le logiciel de traitement de l’affichage pour la génération des alertes ;
  • Revoir certaines procédures suivies par les pilotes ;
  • Modifier l’acheminement de certains câblages dans l’avion.

Ce ne sont pas les seuls travaux qui attendent Boeing sur son avion. D’autres vérifications sont attendues, en particulier au niveau des capteurs mesurant l’angle d’attaque du 737 Max — c’est-à-dire l’angle de l’avion par rapport au flux d’air. Il est aussi souhaité qu’un vol d’essai soit effectué pour chaque appareil avant de le déclarer de nouveau opérationnel.

Cette fenêtre de commentaires de 45 jours sur ce rapport préliminaire interroge sur les chances de Boeing de pouvoir remettre en selle son avion d’ici la fin de l’année — début 2020, l’avionneur n’imaginait pas un retour à la normale avant cet été. Depuis, la situation s’est aggravée avec la pandémie de coronavirus et un transport aérien international qui s’est retrouvé pratiquement à l’arrêt pendant des mois.

Reprise modeste de la production du 737 Max

Après une pause dans sa production, les lignes de construction du 737 Max ont redémarré fin mai à un rythme modeste — les clients ne se pressant pas pour récupérer leurs avions ni en commander de nouveaux : d’abord parce que ce modèle n’est pour l’instant pas fiable, et ensuite parce que le volume de passagers s’est effondré pendant la crise sanitaire, avec la fermeture des frontières un peu partout dans le monde.

Deux catastrophes aériennes ont été provoquées par le 737 Max, en octobre 2018 et en mars 2019, avec une grande similitude dans les deux crashs. À chaque fois, les avions ont brutalement chuté quelques minutes après le décollage, respectivement 13 et 6 minutes après avoir quitté la piste. Il n’y a eu aucun survivant parmi les 346 personnes à bord, chez les passagers comme chez les membres d’équipage.

Le principal problème tourne autour d’un système inventé par Boeing, le MCAS, qui doit compenser le design particulier de l’aéronef. Il sert à stabiliser l’avion en vol, pour qu’il ne décroche pas. Or, sa conception et sa validation ont été entachées d’irrégularités, et surtout, les pilotes en ignoraient l’existence. Des soucis qui ont été aggravés par des dysfonctionnements supplémentaires de l’avion.


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