L’Élysée accueillait ce mardi 11 février la cinquième conférence nationale du handicap. À cette occasion, un bilan des actions menées depuis 2018 a été tiré. Elle a aussi permis de fixer les prochains axes d’effort pour la seconde partie du quinquennat et de préciser le montant de l’enveloppe — 600 millions d’euros — qui sera mobilisée pour financer les nouveaux engagements pris.
Lutte contre les départs en Belgique, emploi, scolarité, qualification, retraite, numéro unique d’appel ou encore accompagnement constituent les principales mesures sur lesquelles l’accent doit être mis. On y constate aussi la présence quelques projets dans le domaine du numérique, en particulier la mise en place d’une future « application » destinée aux personnes à mobilité réduite.
Annoncée pour 2022, cette application, qui sera « collaborative », aura pour rôle de renseigner les particuliers « en temps réel » sur l’accessibilité des établissements recevant du public. Derrière ce terme figure une grande variété de lieux : gares, écoles, théâtres, restaurants, bibliothèques, cinémas, hôpitaux, stades, centres commerciaux, lieux de culte ou encore hôtels.
Les informations autour de cette application restent parcellaires. On suppose qu’elle sera accessible sur mobile (Android et iOS) afin de permettre aux individus d’avoir accès facilement aux informations adéquates à l’extérieur. On ne sait pas s’il en existera une déclinaison pour le web, ni si elle sera conçue de zéro ou si elle se basera sur des projets déjà en place.
Sollicité récemment par mail à cette occasion, le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées n’a pas encore donné suite à nos demandes de précision.
Une app en plus, parmi une offre déjà fournie
Il existe déjà des initiatives pour renseigner les individus à mobilité réduire sur l’accessibilité des lieux publics. C’est le cas par exemple des cartes Wheelmap (avec un code couleur rouge et vert) J’accède et HandiMap , ou de l’application StreetCo, qui se présente comme un GPS piéton collaboratif adapté aux personnes à mobilité réduite (PMR), pour ne citer quelques exemples.
Un reproche qui peut être néanmoins adressé à certains de ces services, y compris sur ceux qui ont une dimension participative, est leur degré de fiabilité. Tous les lieux ne sont évidemment pas renseignés et il peut aussi y avoir un défaut d’actualisation : ainsi, un établissement qui n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite peut l’être depuis, à la suite de travaux d’aménagement.
De fait, l’application numérique collaborative qu’annonce le gouvernement semble d’ores et déjà doublonner avec des outils existants et dont l’utilisation est, pour certains d’entre eux, très courante. C’est typiquement le cas de Google Maps, qui depuis 2016 a adapté sa plateforme pour indiquer si un lieu est accessible en fauteuil roulant. Il est même possible de contribuer et de planifier un trajet adapté.
Dans ces conditions, il y a évidemment de quoi s’interroger sur la pertinence de sortir une énième application cartographique, aussi tardivement, face à des solutions déjà en place et dont certaines sont déjà très performantes et qui ont l’avantage d’être identifiées par les particuliers. Néanmoins, peut-être que la puissance publique ne souhaite pas se reposer sur une entreprise étrangère en la matière.
Au-delà de l’application, d’autres projets relatifs au handicap et au numérique sont prévus, comme :
- Un « livret numérique de parcours inclusif », accessible aux familles, pour rassembler toutes les besoins propres aux enfants handicapés et faciliter leur transmission au fur et à mesure de leur parcours ;
- Un « handiguide » accessible en ligne, pour connaître les sports adaptés à sa condition à proximité ;
- Un « guichet accessibilité » permettant notamment de remonter des signalements en matière d’accessibilité numérique.
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