L’État publie sa liste de solutions alternatives ou complémentaires aux services proposés par les grandes plateformes du net, essentiellement américaines. Sans le dire, ce sont les « GAFA » que vise le gouvernement.

Google, Facebook, Amazon, Microsoft, Apple… il est difficile d’échapper à l’influence des géants du web et de la tech. Tout le monde peut facilement se rendre compte de la place qu’occupent les poids lourds de l’industrie numérique dans la vie quotidienne et à quel point leurs services s’imposent à tous les niveaux. Mais aussi omniprésents soient-ils, il n’y a pas que les « GAFA » dans la vie.

C’est ce que cherche à rappeler le secrétariat d’État en charge du numérique, dirigé depuis mai 2017 par Mounir Mahjoubi. Dans une liste qui n’est pas sans rappeler celle consacrée aux logiciels libres recommandés aux ministères et à l’administration, le gouvernement rassemble des alternatives aux solutions développées par les grandes entreprises américaines.

Alternatives GAFA

Un extrait de la liste d'alternatives aux géants du numérique.

Source : Secrétariat d’État chargé du Numérique

Firefox, PeerTube, Qwant, GitLab…

Par exemple dans la navigation web, Firefox, Brave et Vivaldi sont les trois navigateurs proposés. Il n’est en revanche pas fait mention de Chrome, Internet Explorer, Edge ou Safari, pour des raisons évidentes. Même chose pour les moteurs de recherche : exit Google et Bing, l’État évoque plutôt Qwant et DuckDuckGo. Et l’hébergement vidéo alors ? Dailymotion et PeerTube sont cités, à la place de YouTube.

Les suggestions couvrent divers autres domaines (gestion de projet, questionnaire en ligne, partage de documents, microblogging, données géographiques ou bien statistiques). Certains des projets retenus sont plutôt connus, comme Framadate, Etherpad, Nextcloud, Mastodon, OpenStreetMap ou GitLab. D’autres moins, à l’image Alfresco, Moreganize, Lime Survey ou Zoutch.

« Il est nécessaire de mesurer les risques qu’implique leur usage »

Cette liste n’a pas vocation à être exhaustive. Mais, anticipant certainement la vague de remarques en provenance des libristes et des chantres de la souveraineté numérique souvent prompts à réagir ce type d’initiative, le secrétariat d’État reconnaît que « cette liste mérite évidemment d’être complétée ». Elle le sera d’ailleurs, en se basant notamment sur les remontées des internautes.

Reste une question : pourquoi une telle sélection ? Le gouvernement explique que si certains de ces services sont devenus très populaires et sont largement utilisés par les Français, parce que la qualité du service est souvent exceptionnelle, parce que c’est gratuit, et parce que c’est facile d’utilisation, « il est nécessaire de mesurer les risques qu’implique leur usage (protection des données personnelles, respect du droit national et européen, etc.) ».

« Étant donné l’importance du numérique dans nos vies, créer les conditions d’une dépendance maitrisée et limitée à ces plateformes est une nécessité », est-il ajouté. On ne peut qu’abonder. Peut-être que cela incitera même l’État à appliquer au niveau de ses ministères et de ses administrations ses propres suggestions, alors que sa dépendance aux géants du web américains est souvent pointée du doigt.


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