Aux États-Unis, les révélations de la presse sur les accusations de viol et d’agressions sexuelles dont fait l’objet le producteur Harvey Weinstein ont ouvert un espace de débat sur la perpétuation, sur des décennies, de comportements masculins outrageux. En cause : l’impunité dont bénéficient les harceleurs dans de nombreux milieux comme le show-business mais, plus généralement, dans le monde du travail.
L’affaire Weinstein a ainsi inspiré une réponse populaire sur les réseaux sociaux nommée #MyHarveyWeinstein dans laquelle de nombreuses femmes américaines ont témoigné à propos de « leur » harceleur. Le mouvement a été lancé par l’écrivaine Anne T. Donahue, qui a décidé de parler de sa propre expérience. Citations à l’appui, des milliers de victimes ont ainsi décidé de rompre partiellement le silence quant à ces actes.
#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends
— Sandra Muller (@LettreAudio) October 13, 2017
Dans l’Hexagone, Sandra Muller, journaliste française, a décidé de donner à ce mot-dièse un équivalent francophone : « #BalanceTonPorc ». Incitant les femmes à donner les noms du ou des harceleur(s) dont elles ont été victimes, la journaliste a enchaîné en nommant un ancien dirigeant de la chaîne Equidia qui lui aurait dit : « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit ».
L’initiative de Sandra Muller a d’abord été reprise par d’autres journalistes, notamment Giulia Foïs de Radio France, qui a expliqué avoir été agressée par un rédacteur en chef.
Un red chef, grande radio, petit couloir, m'attrapant par la gorge : "un jour, je vais te baiser, que tu le veuilles ou non" #balancetonporc
— Giulia Foïs (@Giulia_Fois_) October 14, 2017
Plus de 26 000 tweets
À la radio, comme à la télévision ou dans la photographie, les témoignages des femmes officiant dans les médias se sont ainsi succédé pour rapidement dépasser les 26 000 tweets.
Le phénomène s’est étendu à de nombreuses utilisatrices du réseau social, rappelant de fait que le problème est loin d’être exclusif au show-business et aux médias. Aurore Bergé, députée LREM, a par exemple évoqué les méthodes du patron très collant d’une agence de communication.
Patron d'agence de com.
— Aurore Bergé (@auroreberge) October 14, 2017
En déplacement.
Change les billets d'avion pour mieux me coller, m'appelle la nuit dans ma chambre. #balancetonporc
Un stage, une manager qui nous prévient, nous "stagiaires filles" : "Surtout en sa présence, ne mettez pas de jupe." #BalanceTonPorc
— Julia (@DjoulHlns) October 14, 2017
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