L’avenir de l’aviation de combat passera nécessairement par la case IA. C’est du moins vrai pour Dassault Aviation, qui a officialisé mardi 25 novembre 2025 un « partenariat stratégique » avec Thales, géant de l’électronique de défense, pour faire émerger une « intelligence artificielle au service du combat aérien du futur ». Et, donc, au service du successeur du Rafale.
Le rapprochement des deux poids lourds tricolores de l’Europe de la défense n’est cependant pas une totale surprise. L’accord signé dès le 18 novembre par Éric Trappier (patron de Dassault Aviation) et Patrice Caine (PDG de Thales) s’inscrit dans la continuité d’efforts hexagonaux entrepris il y a de cela plus de 7 ans sur l’aéronautique militaire.
En effet, les deux groupes s’étaient associés en 2018, avec l’appui de la direction générale de l’armement, autour du projet « Man Machine Teaming » (MMT), pour « inventer la relation homme-machine de l’aéronautique future ». À l’époque, Dassault supervisait la partie du système de combat aérien et Thales gérait les capteurs et l’interface homme-machine.
De l’IA qui profitera aux aéronefs habités et aux drones
Aujourd’hui, le rapprochement des deux sociétés se concrétise « dans des programmes de recherche et d’innovation dédiés au combat aérien collaboratif du futur, en vue d’intégrer de l’IA dans les systèmes aéronautiques de défense », a développé Pascale Lohat, Directrice générale technique de Dassault Aviation.
Les solutions qui doivent émerger de ce partenariat doivent correspondre aussi bien à des aéronefs habités — comme le New Generation Fighter (NGF), qui doit être l’avion de combat commun entre la France, l’Allemagne et l’Espagne à l’horizon 2040 — mais aussi non habités. En clair, des drones, comme ceux qui épauleront justement le NGF (et le Rafale).

Parmi les fonctions sur lesquelles Thales et Dassault entendent déployer de l’intelligence artificielle figurent :
- l’observation,
- l’analyse de la situation,
- la prise de décision,
- la planification,
- la maîtrise de l’action lors des opérations militaires.
La montée de l’IA dans l’aéronautique militaire, en France comme dans le monde, apparaît inéluctable. Elle est vue comme un moyen d’améliorer l’efficacité des pilotes humains, en accélérant leur travail et leurs choix lors d’une mission, mais aussi en les délestant d’une certaine charge mentale, afin de se recentrer sur l’essentiel, ou le plus prioritaire.
L’idée n’est d’ailleurs pas de mettre l’humain hors de la boucle de décision — celui-ci doit garder un contrôle et une supervision sur ce qui se passe, et la décision finale. Cependant, l’IA doit aider à faire le tri dans les signaux et à aller vite — dans des contextes dans lesquels les situations peuvent évoluer en une poignée de secondes, et parfois défavorablement.
Le SCAF devrait en profiter, comme le Rafale
Si le SCAF devrait naturellement bénéficier de ces recherches (Dassault et Thales sont impliqués dans plusieurs piliers du programme européen), il n’y a pas de raison pour que le Rafale n’en profite pas par ailleurs — le fleuron du constructeur français a en effet loin d’avoir fini sa carrière, et il est prévu de le moderniser significativement (Rafale F5).

C’est d’autant plus vrai que le visuel d’illustration employé par Dassault pour accompagner cette association fait figurer à la fois le Neuron (un démonstrateur de drone de combat furtif) et le Rafale. En revanche, pas de trace du NGF sur l’image — peut-être parce que l’engin n’est pas encore prêt. Ou qu’il va peut-être droit dans le mur.
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