Très controversés, les sites de prédiction de l’actualité Kalshi et Polymarket seront bientôt mis en avant par Google, qui se servira des paris des internautes pour donner des probabilités sur l’actualité. De quoi donner encore plus de crédibilité à des plateformes encore très décriées il y a un an.

Les paris des internautes sont-ils plus fiables que les sondages ? C’est le pari de Polymarket, la très jeune plateforme de paris politiques qui fait sensation aux États-Unis.

Sur Polymarket, on peut parier sur tout et n’importe quoi. Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas va-t-il tenir ? Quelle sera la première mesure du maire de New York ? Sébastien Lecornu sera-t-il Premier ministre à la fin de l’année ? Gemini 3.0 sortira-t-il en novembre ? Combien de tweets fera Elon Musk cette semaine ? La plateforme est un marché prédictif : on parie sur un fait, qui devient une action. S’il se produit, alors on empoche le jackpot. S’il ne se produit pas, on perd tout.

Depuis son explosion en 2024, lorsque Polymarket avait effectivement prédit la nette victoire de Donald Trump des semaines avant l’élection, les sites de paris d’actualité battent des records aux États-Unis. Ils sont désormais présentés comme des versions plus fiables des sondages, puisque ce sont les utilisateurs qui partagent leurs ressentis en temps réel en investissant de l’argent. Les médias américains, sur les chaînes d’info comme dans South Park, se servent désormais des sites de pari pour sonder l’opinion et les probabilités en temps réel. Et Google va accentuer ce phénomène.

Google va afficher les prédictions de Polymarket et de Kalshi

Dans un billet de blog publié le 6 novembre, Google annonce qu’il s’apprête à donner un sacré coup de boost aux plateformes prédictives. Les questions sur l’actualité et la finance indiqueront dorénavant un pourcentage de chance de voir un fait se dérouler, avec une courbe pour mesurer l’évolution au fil du temps (un autre indicateur intéressant sur ces sites, qui aident à comprendre ce qui fait évoluer les statistiques). Les résultats se baseront sur Polymarket et Kalshi, les deux plus grandes plateformes.

Vous hésitez à faire un investissement ? Google vous dira ce que disent les parieurs.
Vous hésitez à faire un investissement ? Google vous dira ce que disent les parieurs. // Source : Google

Sur Twitter, le compte de Polymarket s’est félicité de son deal avec Google, en indiquant que les cotes Polymarket seront prochainement affichées dans Google. Il oublie néanmoins de préciser un détail : Google parle seulement de la finance pour l’instant. Sur des sujets plus sensibles, comme les guerres ou l’actualité, il est probable que Polymarket et Kalshi ne soient pas immédiatement mis en avant. Le service est pour l’instant disponible à l’essai dans Google Labs.

Faut-il vraiment faire question à Polymarket ? Sur des questions d’actualité brûlante, comme le nom du futur Premier ministre ou du nouveau Pape, la plateforme a tendance à totalement se tromper, en jouant aux montagnes russes. Rappelons aussi que le panel n’est pas du tout représentatif : ce sont les parieurs qui investissent, ce qui implique des utilisateurs à l’aise avec ce type de plateforme. Polymarket a longtemps été affilié à Elon Musk, Peter Thiel et à la PayPal Mafia, avec une surreprésentation libertarienne. La plateforme s’élargit avec le temps, mais n’est pas imbattable.

En France, Polymarket est toujours interdit

Ironiquement, un des seuls marchés où Polymarket est illégal est les États-Unis, même si de nombreux Américains parient malgré tout sur la plateforme, qui ne vérifie pas la localisation de ses utilisateurs. Les États-Unis autorisent Polymarket comme source d’infos, mais pas en tant que plateforme de paris. Ils devraient autoriser les investissements avant la fin de l’année.

L’autre marché où Polymarket est interdit est… la France. Post-élection de Donald Trump, l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) avait inscrit Polymarket sur le registre des jeux de hasard, interdisant alors son usage en France. Google ne devrait pas afficher les prédictions de Polymarket ou Kalshi en France, en tout cas dans l’immédiat. Le sujet d’une réautorisation des plateformes prédictives n’est pour l’instant pas sur la table dans l’Hexagone.

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