OpenAI donne le ton à la concurrence. La société à l’origine de ChatGPT a conclu une vente d’actions secondaire : les actuels et anciens employées ont vendu l’équivalent de 6,6 milliards de dollars d’actions à des investisseurs, rapporte Bloomberg. Parmi eux : la banque d’investissement japonaise SoftBank, le fonds Thrive Capital, Dragonner Investment Group ou encore Abu Dhabi’s MGX. De quoi faire grimper la valorisation d’OpenAI à 500 milliards de dollars et dépasser le Space X d’Elon Musk et ses quelque 400 milliards de dollars en juillet.
Pourquoi une telle opération ?
Pour comprendre cette somme pharamineuse, il faut retracer la valorisation d’OpenAI. Il y a 1 an, en octobre 2024, OpenAI a levé 6,6 milliards de dollars lors d’un tour de table (SoftBank, Microsoft, Thrive, Nvidia…), valorisant l’entreprise à 157 milliards de dollars. En mars / avril 2025, OpenAI a réalisé un autre tour de 40 milliards de dollars mené notamment par SoftBank, portant sa valorisation à 300 milliards.
Jusqu’ici, OpenAI a réalisé des levées de fonds « primaires », où l’entreprise émettait de nouvelles actions pour recevoir des capitaux directement injectés dans sa trésorerie. Mais cette dernière opération, une vente d’actions secondaires, signifie que les actions déjà existantes – détenues par des employés, des cofondateurs ou des investisseurs initiaux- ont été revendues à de nouveaux investisseurs.
L’objectif, notamment : offrir de la liquidité aux premiers employés, fondateurs et anciens investisseurs, dont beaucoup n’avaient pas la possibilité de vendre leurs parts depuis des années. Cela permet aussi à OpenAI d’attirer de nouveaux investisseurs stratégiques qui souhaitent entrer au capital sans diluer les actionnaires existants (puisqu’il ne s’agit pas d’une émission de nouvelles actions).
Rester une entreprise privée le plus longtemps possible
Habituellement, lorsque ces personnes souhaitent monétiser leurs parts, la société est obligée de devenir publique pour leur permettre de vendre sur le marché boursier. Avec une vente secondaire, OpenAI peut offrir cette possibilité dans un cadre contrôlé, sans s’imposer les contraintes réglementaires, de transparence et de gouvernance propres au statut de société cotée. OpenAI, comme de nombreuses entreprises technologiques de pointe, privilégie un statut privé notamment pour maximiser son efficacité, sa confidentialité et sa capacité d’innovation.
La start-up avait d’ailleurs donné la possibilité à ses employés de vendre jusqu’à 10 milliards de dollars de parts sur ce marché secondaire, selon le Financial Times. Selon une source proche de l’entreprise, beaucoup auraient choisi de ne pas vendre, par confiance dans l’avenir d’OpenAI. Et pour cause : en seulement 6 mois, la valorisation a bondi de 66 %.
Cette valorisation colossale s’installe alors qu’OpenAI et Microsoft sont en pleine réorganisation stratégique et renégociation de leur partenariat. En septembre 2025, les deux sociétés ont signé un accord non-contraignant pour qu’OpenAI devienne une entreprise pleinement lucrative. Si les détails précis n’ont pas été révélés, Microsoft pourrait obtenir une participation de 30 % de la société à but lucratif que Sam Altman ambitionne de créer. En mai 2025, OpenAI a annoncé que son entité « for-profit » (jusqu’ici une LLC) allait devenir une Public Benefit Corporation (PBC).
Une confiance solide de la part des investisseurs
Cette manœuvre est la confirmation d’un solide appétit des investisseurs pour l’IA. Et en particulier pour celle d’OpenAI. Entre janvier et juin 2025, OpenAI a généré 4,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente. L’objectif pour la totalité de l’année 2025 est compris entre 13 et 20 milliards de dollars, soit une projection qui équivaut au triple en un an. La capacité à monétiser les services sur abonnement (ChatGPT Plus, API IA, modèles premium) rassurent les investisseurs sur la rentabilité à venir.
Il y a aussi un effet d’entraînement technologique. OpenAI, pionnier en termes d’IA générative, a des modèles mondialement adoptés. Ses avancées et innovations donnent le rythme aux autres acteurs du secteur, forcés de s’adapter et d’innover. Anthropic, Google DeepMind ou encore xAI, la start-up d’Elon Musk, suivent de près pour ne pas se laisser distancer.
Le marché dans son ensemble profite de cette dynamique : les revenus du secteur sont en forte hausse et les projections annoncent une croissance durable sur de nombreuses années. OpenAI attire le soutien de géants technologiques, à l’instar de Microsoft ou encore Nvidia – qui prévoit de soutenir la firme de Sam Altman à hauteur de 100 milliards de dollars. Des opérations et partenariats qui valident sa technologie, amplifient son influence de marché, et renforcent le cercle de confiance du secteur financier.
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