Après Meta et X, au tour de YouTube. Le 29 septembre 2025, Alphabet, maison mère de YouTube, a annoncé avoir trouvé un accord avec Donald Trump pour mettre fin à une action en justice engagée il y a plus de quatre ans. La plateforme de vidéos en ligne va verser 24,5 millions de dollars, dont 22 millions directement à un projet choisi par le président : la construction d’une salle de bal liée à la Maison Blanche (estimée à environ 200 millions de dollars.).
De l’assaut du Capitole à la suspension de compte
Tout commence le 6 janvier 2021. L’attaque du Capitole par les partisans de Donald Trump pousse les grandes plateformes à réagir : Twitter (désormais X), Facebook (Meta) et YouTube décident de suspendre le compte du président américain (alors président sortant), puisqu’ils estiment que ses messages constituent un risque d’incitation à la violence.
YouTube bloque alors ses nouvelles vidéos et justifie la mesure en affirmant que Donald Trump avait enfreint son règlement en appelant à contester physiquement le résultat du scrutin présidentiel de 2020. La décision alimente immédiatement un débat mondial : une entreprise privée peut-elle, et doit-elle, museler la voix d’un président américain ?
Des plaintes en série contre la Big Tech
En juillet 2021, Donald Trump contre-attaque et dépose plainte contre plusieurs géants du numérique. Ses avocats accusent YouTube, Facebook et Twitter d’avoir violé son droit à la liberté d’expression garanti par le Premier Amendement de la Constitution américain. Problème : ce texte protège les citoyens contre la censure de l’État, pas contre celle d’acteurs privés.
Autrement dit, YouTube, Facebook ou Twitter n’ont aucune obligation constitutionnelle de laisser s’exprimer qui que ce soit. Ils sont libres de modérer leurs services selon leurs propres conditions d’utilisation. Les avocats de Trump ont tenté d’argumenter que la taille et l’importance des plateformes pouvaient faire d’elles des « acteurs étatiques ». Une thèse qui n’a jamais été reconnue par les tribunaux américains.
Malgré cette fragilité juridique, les procédures avancent. YouTube réactive son compte en 2023, mais l’affaire judiciaire continue de traîner… jusqu’à l’annonce surprise de ce règlement amiable en septembre 2025.
Entre-temps, Meta et X avaient déjà choisi la voie du compromis : environ 25 millions pour Meta, 10 millions pour X. L’arrangement trouvé avec YouTube est à la fois massif et singulier :
- 22 millions de dollars iront au Trust for the National Mall, une fondation chargée de projets patrimoniaux, pour financer une salle de bal présidentielle voulue par Trump à la Maison Blanche.
- 2,5 millions seront répartis entre d’autres plaignants associés au dossier, comme l’American Conservative Union.

La plateforme précise qu’il n’y a « aucune reconnaissance de faute » et qu’elle ne s’engage à modifier aucune règle de modération. Mais en acceptant de payer, YouTube s’évite un procès, dont la date n’avait pas encore été fixée. De son côté, Donald Trump a affirmé sur son réseau Truth social que « YouTube capitule » estimant qu’il s’agit d’« une victoire massive, qui prouve que la censure de la Big Tech a des conséquences ». Ce compromis doit encore être validé par une juge fédérale d’Oakland en Californie.

Dans sa croisade, Donald Trump n’a pas ciblé uniquement les grandes plateformes – deux grands réseaux de télévision, CBS et ABC, sont aussi entrés dans ses viseurs. En juillet, le premier s’est engagé à débourser 16 millions de dollars pour mettre fin à une procédure portant sur une interview de Kamala Harris, alors candidate démocrate à la présidentielle. Quelques mois plus tôt, en décembre, c’est ABC qui avait déjà accepté de solder un autre litige lancé par le milliardaire républicain, en versant 15 millions de dollars.
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