Les industriels américains n’ont pas tardé à s’emparer du projet Guerre des étoiles 2.0 voulu par Donald Trump. C’est le cas du géant de la défense Northrop Grumman, qui a confirmé travailler sur des intercepteurs orbitaux dans le cadre du plan Golden Dome (Dôme d’or).

Le contraire aurait été étonnant pour un géant de la défense comme Northrop Grumman. Au détour de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre 2025, l’entreprise américaine spécialisée l’espace et l’aéronautique a confirmé s’impliquer dans le projet du « Golden Dome » (Dôme d’or) cher à Donald Trump.

« Concernant le Dôme d’or pour l’Amérique, nous pensons que Northrop Grumman jouera un rôle crucial en soutenant l’objectif de l’administration d’agir rapidement et de mettre en place une capacité opérationnelle initiale au cours des prochaines années », a ainsi déclaré Kathy Warden, la patronne de Northrop Grumman.

D’ailleurs, le groupe établi à Los Angeles travaille déjà sur des solutions d’interception en orbite autour de la Terre. Il les teste même actuellement, mais au sol, a-t-elle précisé, sans pouvoir en dire davantage, car la société est en compétition avec d’autres. Northrop dit être en mesure d’accélérer pour tenir les échéances de la Maison-Blanche.

Officialisé en mai, le projet du Dôme d’or consiste à doter l’Amérique d’un bouclier antimissile capable de neutraliser tout tir avant qu’il ne touche le sol — qu’il vienne de l’autre bout du monde ou de l’espace, et quelle que soit sa nature (hypersonique, balistique, nucléaire ou conventionnel…). Donald Trump aimerait le voir se concrétiser dès 2028.

Le président américain reprend en fait un ancien programme envisagé sous Roland Reagan dans les années 1980 — l’Initiative de défense stratégique, que l’on surnommait projet de guerre des étoiles –, avant d’être délaissé en raison de la dissolution de l’Union soviétique. Coût estimé du Golden Dome ? 175 milliards de dollars, selon Washington.

Un tel bouclier existe déjà, à plus petite échelle, en Israël — il est surnommé le Dôme de fer et s’adresse aux roquettes et aux obus visant le territoire. Ce n’est toutefois qu’une des couches de protection : le pays mobilise aussi un « bouclier laser » (Iron Beam) pour viser les drones et un bouclier antimissile (Fronde de David) pour des menaces plus avancées.

Pour le projet américain, Northrop dit travailler pour combiner à la fois des systèmes existants (comme l’Integrated Battle Command System, le radar G/ATOR et des drones MQ-4C Triton) et des solutions confidentielles, ainsi que de futures innovations — dont les intercepteurs basés dans l’espace et qui sont donc en phase d’expérimentation au sol.

Des armes qui s’apparentent à des missiles

La nature de l’intercepteur orbital que Northrop Grumman développe n’est pas claire — nos confrères The War Zone suggèrent qu’il pourrait s’agir de missiles (ou une solution analogue, comme un projectile dénué de charge explosive) — un domaine dans lequel l’entreprise est bien présente. En effet, un avis de marché a une description assez claire :

« Les intercepteurs spatiaux exo-atmosphériques sont conçus pour détruire des cibles […] en utilisant un véhicule de destruction, des systèmes de guidage et de navigation, des communications et de la propulsion pour les manœuvres d’engagement initial et de guidage terminal », ce qui peut faire écho aux caractéristiques d’un missile.

golden-dome
L’idée du Golden Dome. // Source : Lockheed Martin

Ainsi, si le document ne mentionne pas explicitement le terme de missile, le vocabulaire associé suggère que l’on se dirige vers un intercepteur cinétique. En clair, un projectile destiné à frapper une cible par un impact direct. Ledit projectile ne contiendra pas forcément une charge explosive : le simple choc pourrait suffire à contrer la menace.

L’option d’un intercepteur cinétique, explosif ou non, pose toutefois le souci de générer des débris en orbite autour de la Terre — ce qui est à long terme une nuisance pour tout le monde, y compris pour le « défenseur » (dans ce cas de figure, les États-Unis). Il existe cependant d’autres approches pour se battre dans l’espace.

Parmi les options envisageables, on retrouve le laser destiné à aveugler ou abîmer un satellite, les brouilleurs de fréquences radio destinés à perturber son bon fonctionnement, les jets de produits chimiques, les engins dotés de bras mécaniques pour forcer des désorbitations ou encore des micro-ondes à haute puissance pour endommager l’électronique.

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