C’est officiellement le retour de la guerre des étoiles pour l’Amérique. Quarante ans après l’initiative de défense stratégique lancée par Ronald Reagan pour protéger les États-Unis contre des tirs de missiles, Donald Trump a relancé le projet dans une annonce faite le 20 mai 2025. Avec un nouveau nom (Golden Dome), mais aussi de nouvelles ambitions.
Dans sa prise de parole, le président américain a fait savoir qu’une architecture de défense a été enfin retenue pour ce Dôme d’Or (ou Dôme Doré), qui n’est pas sans rappeler le Dôme de fer israélien, qui vise aussi à sécuriser les cieux. Celle-ci se déploiera dans tous les milieux qui comptent — sur terre, sur mer et dans l’espace — et reposera sur les dispositifs existants outre-Atlantique.
Surtout, le locataire de la Maison-Blanche veut aller vite. Rappelant que c’était l’une de ses promesses durant la campagne électorale, il a déclaré attendre un système pleinement opérationnel d’ici à la fin de son second mandat, qui s’achèvera en 2028. Une échéance courte, mais ce plan ne part ni de rien ni d’une feuille blanche.
Géographie oblige, et malgré les bisbilles récentes, Washington y associera Ottawa. C’est un souhait canadien et le pays partage de toute façon une très longue frontière avec les USA. C’est dans l’intérêt américain de mettre son voisin du nord dans la boucle, d’autant que les deux pays sont déjà proches, à l’image du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Intercepter des missiles venant de l’autre bout du monde ou de l’espace
En raison de la géographie particulière de l’Amérique, qui est entouré de deux vastes océans, les menaces actuelles dans ce domaine sont surtout des tirs longue distance. C’est très différent d’un pays comme Israël, qui fait face à des menaces aériennes plus immédiates, pouvant venir de territoires limitrophes, comme Gaza ou le Liban, ou de la région, comme l’Iran ou le Yémen.
Dès lors, les deux principaux objectifs assignés à ce bouclier anti-missiles dernier cri sont d’intercepter des missiles tirés de l’autre bout du monde ou depuis l’espace. D’où la nécessité d’avoir des capteurs, y compris au-delà de l’atmosphère, ainsi que des « intercepteurs », c’est-à-dire des moyens offensifs pour contrer ces menaces directement dans l’espace.

Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense des États-Unis, a détaillé ce contre quoi ce Golden Dome doit être efficace : les missiles de croisière (qui volent dans l’atmosphère à relative basse altitude), les missiles balistiques (qui ont une trajectoire parabolique et peuvent sortir de l’atmosphère), les missiles hypersoniques (allant au-delà de 5 000 km/h) et drones.
L’engin doit agir qu’importe la nature du tir, qu’il soit conventionnel (avec une charge explosive « normale ») ou nucléaire (dans ce cas, le conflit serait en train de basculer dans tout autre chose). Une nécessité, d’autant que des armements peuvent emporter des charges nucléaires ou non. On l’a vu avec le tir d’un missile balistique contre l’Ukraine en 2024.
En termes organisationnels, le projet sera supervisé par le général Michael Guetlein, le chef adjoint des opérations spatiales au sein de l’US Space Force, la branche de l’armée américaine dédiée à l’espace. « Il possède une expérience inégalée en matière de technologie d’alerte aux missiles et d’acquisition de matériel de défense », selon Trump.
Des centaines de satellites à déployer
Cité par The War Zone, le général a suggéré que le Golden Dome soit en mesure de contrer des tirs pouvant filer à presque 10 000 km/h, soit pas loin de Mach 8. Des tirs qui pourraient en outre mettre moins d’une heure à heurter le sol américain, s’ils sont tirés depuis des plateformes proches, comme un sous-marin ou un satellite.
Le Golden Globe pourrait coûter 175 milliards de dollars pour voir le jour et mobiliser une large section de l’appareil de défense américain, y compris dans le spatial. SpaceX, par exemple, pourrait ainsi fournir une vaste flotte de satellites (on parle de 400 à 1 000 engins) pour surveiller tout départ de missile. Une autre constellation de 200 engins serait chargée quant à elle de s’attaquer aux menaces (avec des lasers, par exemple).
Les géants de l’industrie sont en tout cas sur les rangs, comme Lockheed Martin qui a loué la « vision audacieuse » de Donald Trump avec ce Golden Dome et manifesté sa disponibilité pour « soutenir cette mission avec des systèmes éprouvés au combat et une architecture de systèmes ouverte qui intègre le meilleur de la technologie américaine ».
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