Il s’agissait de l’une des principales sensations de l’édition 2025 du salon du Bourget, avec le système de combat aérien du futur (SCAF). Le projet de l’avion spatial Vortex est désormais sur les rails : le 20 juin, le ministère des Armées a signé avec le constructeur aéronautique Dassault une convention de soutien au développement d’un démonstrateur.
Le ministre Sébastien Lecornu l’avait affirmé pour justifier l’implication de l’État dans le projet Vortex : « Le spatial est la jauge des puissances ». Pour ne pas se laisser distancer par d’autres nations, la France financera donc à hauteur de 30 millions d’euros cette future navette, qui sera à la fois réutilisable et polyvalente, pour mener divers types de missions.
Dassault Aviation, pour sa part, puisera dans ses fonds propres et apportera aux alentours de 40 millions d’euros pour financer le Vortex. Un montant avancé par Emmanuel Chiva, l’actuel délégué général pour l’armement (DGA), lors de son audition par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, le 25 juin dernier.


Avec ces 70 millions d’euros de budget, le gouvernement comme l’avionneur tablent sur un démonstrateur suffisamment développé pour mener un premier vol dans deux ans. Un vol « suborbital », a précisé Emmanuel Chiva, c’est-à-dire dont la vitesse ne permettra pas au véhicule de rester durablement en orbite autour de la Terre.
Guidage hypersonique, résistance aux hautes températures, manœuvrabilité…
C’est d’ailleurs lors de son échange avec les parlementaires que le patron de la DGA a livré quelques indications sur ce qu’il est attendu en 2027 : « valider les capacités critiques » du Vortex, en particulier « tester le guidage hypersonique, les protections thermiques et la manœuvrabilité terminale ». Car le Vortex se déplacera dans le haut supersonique.

L’avion spatial, dont le nom veut dire Véhicule Orbital Réutilisable de Transport et d’Exploration, doit en effet pouvoir évoluer à Mach 12, c’est-à-dire douze fois plus vite que la vitesse du son. Cela représente environ 12 800 km/h au niveau de la mer. Personne ne se trouvera à bord : l’engin sera contrôlé à distance par Dassault.
Tout le monde croit en ce projet, a affirmé à cette occasion Emmanuel Chiva. « Ce n’est pas un effet d’affichage. Si vous regardez ce qui se passe dans ce domaine, vous savez qu’on a des systèmes chinois ou la navette X37-B américaine. Il est nécessaire d’avoir un moyen réutilisable, compte tenu des possibilités de nous dénier un accès à l’espace », a-t-il argué.
Vortex D, Vortex S, Vortex C, Vortex M
Selon Dassault, le développement du Vortex se décline en quatre phases : le Vortex D est un démonstrateur à l’échelle 1/3, qui doit s’envoler en 2027. Il sera suivi d’une phase 2, avec le Vortex S, qui aura une échelle 2/3. Il y aura ensuite le Vortex C (phase 3), avec une version cargo, puis le Vortex M (phase 4), avec une version habitée. Les deux seront à l’échelle.
Le Vortex « peut nous placer parmi les nations de premier plan » dans le domaine de l’aérospatiale, a estimé Emmanuel Chiva. Ou, tout du moins, faire en sorte de rester dans la course. Car « la France est déjà une puissance aérospatiale », a-t-il fait remarquer, mais « si on ne fait rien, on sera déclassé. »
Ce risque de déclassement, d’ailleurs, n’est jamais loin et il demeure toujours un sujet : pour lancer le premier démonstrateur Vortex, le patron de la DGA a indirectement reconnu qu’il faudra passer par une solution extra-européenne. C’est en effet un micro-lanceur Électron fourni par la société américaine Rocket Lab qui sera mobilisé.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

Toute l'actu tech en un clin d'œil
Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez la communauté Numerama sur WhatsApp !