En septembre 2024, l’éditeur du jeu de cartes Cards Against Humanity annonce poursuivre en justice Elon Musk au travers de SpaceX, pour occupation illégale d’un terrain à la frontière mexicaine.
En jeu : 15 millions de dollars de dommages et intérêts !
Mais au fait, c’est quoi et qui, Cards Against Humanity ?
En 2009 sort le jeu Cards Against Humanity. Il arrive à la fois en boutique, édité par une société d’édition américaine ayant repris le même nom que leur jeu, mais également en version à télécharger gratuitement sur leur site et à imprimer par ses soins.
C’est un jeu d’ambiance, un « party game », basé sur des associations d’idées : l’un des joueurs choisit une carte avec une question, et chacun des autres participants lui propose une carte y répondant le mieux possible. À lui ensuite d’estimer la pertinence de chaque réponse et d’attribuer des points à la meilleure.
Le concept n’est pas original puisqu’il reprend l’idée d’Apples to Apples, sorti une décennie avant. Alors que ce dernier est plutôt innocent et familial, c’est tout le contraire de Cards Against Humanity. Il est trash, vulgaire, malsain. Il est accusé de racisme, de sexisme, d’incitation à la pédocriminalité, etc. Mais le succès est énorme et immédiat. À tel point qu’il se fera à son tour plagier sans vergogne par d’autres éditeurs, connaissant eux aussi des succès fulgurants (on vous voit, Blanc Manger Coco !).
Six jours pour sauver l’Amérique
Mais Cards Against Humanity, l’éditeur, ne s’arrête pas à ce seul jeu et est bien à l’opposé de ce qu’on accuse son jeu de véhiculer. Par exemple, il organise régulièrement des événements bien particuliers : des rabais de 99 % sur tout un tas de choses à l’occasion du Black Friday (des téléviseurs, des bagues de fiançailles avec un diamant, des voitures, etc.) ou le financement d’études scientifiques pour des femmes ou étudiants non binaires…
En 2017, à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence, ils proposent de « sauver l’Amérique » en 6 jours pour la modique somme de 15 $. 150 000 personnes participent à l’aventure. Les six actions sont dévoilées au compte-goutte durant le mois de décembre de la même année.
Au deuxième jour, ils annoncent la publication d’un podcast quotidien de bonnes nouvelles, un rappel que tout ne va pas toujours mal dans ce monde. Au troisième jour, ils redistribuent une partie de leur trésorerie aux personnes en ayant le plus besoin. Au sixième jour, ils rachètent le nom du stade d’une équipe d’un championnat mineur de baseball.
Mais le jour qui nous intéresse le plus dans le cas présent est le premier. À cette occasion, ils achètent un bout de terrain vacant, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, pour protester contre le projet de Donald Trump d’ériger un mur entre les deux pays pour lutter contre l’immigration illégale. Un trébuchet y a même été installé pour détruire le mur.
Pourquoi ce procès contre SpaceX ?
Le 20 septembre 2024, Cards Against Humanity annonce poursuivre SpaceX, et notamment son dirigeant Elon Musk « […] un milliardaire encore plus riche et plus raciste […] » (que Donal Trump). Et ils réclament 15 millions de dollars de dédommagement. Mais pourquoi donc ?
Car les équipes de SpaceX occupent illégalement le terrain acheté par Cards Against Humanity avec leur matériel, sans leur avoir demandé leur permission. Ce n’est pas la première fois que SpaceX agit de la sorte « […] Un journaliste d’investigation lauréat du prix Pulitzer a découvert que toutes sortes de personnes au Texas se faisaient encore plus baiser que nous par Musk et les politiciens qu’il a financés pour construire son usine de bites spatiales. […] », peut-on lire.
Ils proposent aux contributeurs du projet initial de faire entendre leurs voix sur les réseaux sociaux, et promettent de redistribuer équitablement les éventuelles sommes récoltées en cas de victoire au procès. Un final pourrait être encore plus éclatant : dans un élan de générosité, ils sont même prêts à accepter Twitter comme compensation. La guerre est ouverte.
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