Dyson lance son deuxième casque audio. Après la mauvaise blague du Zone, pourvu d’un masque qui purifie l’air, la marque propose une solution beaucoup plus sérieuse, baptisée OnTrac. Et « abordable ». Notre test.

L’année 2024 est semble-t-il celle des casques haut de gamme. Déjà deux constructeurs premium se sont passés le mot. Il y a quelques semaines, Sonos a lancé le Ace — le premier casque de son histoire. Et c’est maintenant au tour de Dyson de lui emboîter le pas avec le OnTrac.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le OnTrac n’est pas le premier casque de Dyson. Si vous avez suivi l’actualité récente de la marque connue pour ses aspirateurs, ses sèche-cheveux et ses lampes, alors vous savez qu’elle s’est déjà aventurée sur le segment avec le Zone. Cette première tentative était en réalité une blague, symbolisée par une visière ridicule qui purifie l’air et une présentation un 1er avril (on n’invente rien).

On soupçonne Dyson d’avoir volontairement forcé le trait pour faire parler de lui sur un marché archi bouché. Un tel produit atypique lui a permis de se faire un nom, en dépit de moqueries immenses. Oui, le Zone a des qualités à faire valoir. Le OnTrac, lancé à 500 €, serait donc le produit de la raison, alors débarrassé du superflu pour devenir une solution sérieuse face à des références bien établies.

De la personnalisation à go-go pour le Dyson OnTrac

Le Dyson OnTrac est un casque assez imposant, tout comme l’est le Zone. Mais, dépourvu du système qui purifie l’air, il fait quand même un peu moins « La Soupe aux choux » en raison d’une épaisseur revue à la baisse. Bonne nouvelle, il conserve les finitions irréprochables de son aîné, matérialisées par l’utilisation de matériaux plus nobles que le plastique de beaucoup de ses concurrents. Ainsi, l’armature et les oreillettes sont majoritairement composées de métal. Les coussinets sont moelleux comme il faut et épousent bien la tête, y compris celui posé sur le haut du crâne. À noter que l’arceau se règle depuis le haut, plutôt que sur le point d’attache des oreillettes.

L'étui est... ... une blague

Dyson a en revanche imité Apple sur la pochette livrée avec, puisqu’on a droit à une sorte de Smart Case — un étui slim qui serait « résistant, durable et léger ». À ce prix (500 €), on préférerait une vraie coque refermée par une fermeture éclair, plutôt qu’un étui ouvert qui laisse apparaître un peu le casque. En le glissant ainsi dans un sac, on risque les rayures. Quand on se rappelle que le Zone était livré dans un boîtier immense et difficile à assumer, on se dit que Dyson aurait pu imaginer un entre-deux bien plus pratique et rassurant.

C’est un peu trop le cirque Pinder

À son lancement, le OnTrac est disponible en quatre coloris : Bleu de Prusse/Cuivré (notre modèle de test), Aluminium/Jaune Pop, Rouge Céramique et Noir/Nickel (le plus discret). Mais il y a en réalité bien plus de possibilités, puisqu’on peut personnaliser les oreillettes en modifiant les coussinets et/ou les caches. Les combinaisons sont pléthoriques et l’installation est simple comme bonjour. Toutefois, le résultat final laisse perplexe sur certaines associations, car certains éléments restent inamovibles (les coussinets sur l’arceau).

La personnalisation du OnTrac Un résultat parfois étrange

On peut alors se retrouver avec des teintes qui ne vont pas ensemble, brisant de fait l’harmonie esthétique. Dyson aurait dû opter pour une seule armature neutre et laisser ensuite la créativité de tout un chacun faire le reste. En l’état, c’est un peu trop le cirque Pinder — 2 400 déclinaisons possibles tout de même.

Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Le souci de la personnalisation ? Un écart de teinte entre les coussinets de l’arceau et ceux des oreillettes // Source : Maxime Claudel pour Numerama

On voit plutôt cette personnalisation comme un point fort pour la durabilité. On pourra effectivement racheter des pièces susceptibles de s’abîmer. Attention au coût : comptez 49 € par paire.

Un casque bien né, mais sans audio 3D

Autonomie immense

Dyson promet plus de 50 heures d’autonomie avec le OnTrac. On croit la marque : en cinq jours d’utilisation normale, on a perdu un peu plus de 10 %. Pour le mettre à genou, il faut y aller.

En termes de confort, le Dyson OnTrac s’en tire avec les honneurs, malgré un poids assez élevé de 451 grammes. C’est à la fois dû aux choix des matériaux (oui, le plastique, c’est plus léger) qu’à la présence de deux petites batteries de chaque côté (au-dessus des oreillettes, ce qui permet de bien répartir le poids). On ne ferait pas de sport avec, mais le OnTrac peut se porter pendant plusieurs heures sans aucun problème. C’est un miracle avec un tel embonpoint.

Dyson fait étrangement l’impasse sur la compatibilité avec l’audio 3D

Le OnTrac se liera à votre smartphone sous iOS ou Android en Bluetooth. Mais il y a surtout une application qui permet d’accéder à toutes les fonctionnalités pensées par Dyson, comme l’accès à un égaliseur pour choisir l’un des trois profils sonores (optimisée, amplification des basses ou neutre) ou l’activation/désactivation de la détection de la tête.

Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Les batteries du casque Dyson OnTrac sont situées sur l’arceau // Source : Maxime Claudel pour Numerama

La réduction de bruit active, elle, peut aussi se régler directement sur le casque, en tapant deux fois sur l’oreillette gauche pour passer de « Isolation » à « Transparence ». Comme chez Apple, c’est l’un ou l’autre. L’atténuation ne peut pas être peaufinée sur plusieurs niveaux. Dyson conserve par ailleurs un bouton multifonction physique sur l’oreillette droite pour la gestion du volume et des pistes. C’est toujours mieux qu’une surface tactile capricieuse. Et, alléluia, il y a un vrai bouton d’alimentation, ce qui permettra d’éteindre le casque comme on veut (contrairement au Zone). Comme quoi, Dyson a écouté les critiques.

Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Le casque Dyson OnTrac dispose d’un bouton physique pour tout commander // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Si le OnTrac est pourvu des fonctionnalités attendues, Dyson fait étrangement l’impasse sur la compatibilité avec l’audio 3D — le Dolby Atmos en tête, qui nécessite une licence. C’est dommage pour un casque qui se veut haut de gamme, normalement pensé pour offrir la meilleure expérience.

Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Un rendu sonore remarquable

Le OnTrac s’appuie sur deux drivers maison de 40 mm, capables de couvrir une large bande (de 6 à 21k Hz, là où les casques vont habituellement de 20 à 20k Hz). Avec une plage qui descend aussi bas, on craignait le pire en ce qui concerne le rendu des graves. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que le produit de Dyson assure en réalité un rendu équilibré et, sans surprise, très aéré. À l’instar du Zone, qui assurait déjà de belles prestations et dont il reprend logiquement beaucoup de caractéristiques, le OnTrac se situe dans le haut du panier des accessoires conçus pour une écoute en Bluetooth. La qualité est là, tout comme la puissance et la richesse acoustique. On bénéficie d’une belle réserve de détails, avec l’impression que tout est à sa place.

Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Ce qui veut dire que les graves n’écrasent rien. Ce sera même tout le contraire à l’oreille de celles et ceux qui adorent un rendu plus pêchu. Il faudra alors activer le pré-réglage « amplification des basses » pour gagner un peu de rondeur et de chaleur, sans tomber dans l’excès non plus. C’est vite devenu notre signature privilégiée, sachant que l’option « optimisée » assure un meilleur équilibre. Dans tous les cas, nos sessions d’écoute avec le OnTrac sur la tête ont toujours été valorisantes, avec des performances agréables et bluffantes, sans en faire trop. De ce point de vue, l’essai est largement transformé.

Casque Dyson OnTrac // Source : Maxime Claudel pour Numerama
L’envers du décor // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Dyson va en revanche un peu vite en besogne quand il affirme que le OnTrac offre « la meilleure réduction de bruit de sa catégorie ». Oui, les microphones et les algorithmes, associés à une réduction passive déjà puissante, travaillent bien. Mais, justement, on les entend encore un peu trop travailler pour hisser le OnTrac en haut de la liste (un léger souffle, comme sur le Zone, d’ailleurs). Apple, Sony et Bose restent un léger ton devant sur ce critère. Toutefois, la technologie proposée par Dyson offre quand même un isolement remarquable (y compris en extérieur, quand il y a une foule de bruits parasites à gérer).

Le verdict

Finie la rigolade avec le Dyson OnTrac : la célèbre marque rentre (presque) dans le rang avec le deuxième casque audio de son histoire. Le OnTrac dit adieu à la visière qui purifie l’air pour un produit plus conventionnel, qui se distingue quand même par sa personnalisation ultra poussée, mais discutable. Bien fini et confortable, le casque reprend les quelques qualités du Zone dans un format plus standard et à un prix plus accessible (500 € quand même).

Plus important, le Dyson OnTrac ne dénote pas sur les terrains sur lesquels il ne faut pas glisser, à savoir la réduction de bruit active (qui s’en tire avec les honneurs) et le rendu sonore, bluffant (même pour un deuxième essai). En prenant enfin le marché au sérieux, Dyson prouve qu’il a sa place aux côtés d’Apple, Sonos et autre Sony. Il reste quelques superflus (la personnalisation est un gimmick) et il manque quelques fonctionnalités clés (où est le Dolby Atmos ?), mais la fête est finie comme dirait Orelsan.

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