19 jours : c’est le temps qu’il aura fallu à 2023 pour faire sa première victime dans le secteur des crypto-monnaies. Genesis, l’une des plus importantes plateformes de prêts en crypto, a déclaré faillite. La nouvelle a été annoncée par communiqué de presse dans la nuit du 19 au 20 janvier 2023. L’entreprise précise qu’elle compte liquider ses biens afin de rembourser ses créanciers.
C’est un nouveau choc pour le monde des crypto-monnaies, déjà affaibli par une année 2022 historiquement difficile. Entre un effondrement du cours du Bitcoin et de des autres crypto-monnaies, mais aussi de nombreuses faillites, le marché est toujours très fébrile. La nouvelle de la chute de Genesis démontre que la crise des cryptos n’est pas terminée et qu’elle pourrait entrainer de nouvelles victimes en 2023.
Les répercussions des faillites de 3AC et FTX
Genesis compte parmi les plus grosses entreprises de prêts en crypto-monnaies : Reuters rapportait en décembre 2022 que l’entreprise avait prêté l’équivalent de plus de 130,6 milliards de dollars durant l’année. Mais, malgré sa taille, Genesis a été très affectée par les évènements de 2022. C’est tout d’abord la faillite de 3 Arrows Capital (3AC) qui l’a fragilisée : elle aurait à ce moment-là perdu « plusieurs centaines de millions de dollars », selon CoinDesk.
Finalement, c’est l’implosion de FTX en novembre 2022 qui a porté le coup final à Genesis. FTX, qui était la 2e plus importante plateforme d’échange de crypto-monnaie au monde, a brutalement fait faillite après la révélation que l’entreprise avait une très mauvaise gestion des fonds de ses clients. Dans la débâcle, Genesis a perdu encore de l’argent : elle a expliqué avoir perdu l’accès à 175 millions de dollars.
Genesis n’a jamais véritablement réussi à se remettre de cette dernière crise. Quelques jours après la faillite de FTX, elle annonçait geler les retraits de ses clients afin de préserver ses liquidités et d’éviter une faillite — des mesures qui n’auront pas été assez efficaces. Aujourd’hui, Genesis doit plus de 3,5 milliards de dollars à ses créanciers, dont 900 millions à la plateforme d’échange Gemini.
Aussi terrible que la situation soit pour Genesis et ses clients, de nombreux observateurs n’ont pas pu s’empêcher d’y trouver une certaine ironie. La faillite de FTX a en partie été imputée au journal CoinDesk, qui est le premier à avoir rapporté des doutes sur la gestion de l’entreprise dans un article, avant que d’autres analyses ne dévoilent l’ampleur du problème. Or, CoinDesk fait partie de Digital Currency Group, une société qui possède aussi… Genesis.
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