Sony Music et Universal Music proposent aux fans de télécharger sur l’iPhone des applications qui leur permettent de rester en contact avec leurs artistes préférés. Mais plutôt que de vendre ce service à valeur ajoutée, les deux majors ont choisi de l’offrir gratuitement en pensant que ça les aiderait à vendre leur musique sur iTunes. Ou comment proposer une solution à l’envers à un problème qu’ils n’arrivent pas à mettre à l’endroit.

Nous rapportions la semaine dernière la sortie sur l’App Store d’une application qui permet d’accéder à des contenus exclusifs et d’écouter en streaming sur l’iPhone ou l’iPod touch quatre albums des Presidents of the United States of America (PUSA). L’application, vendue seulement 2,39 euros, ouvrait les portes d’une nouvelle source de revenus pour l’industrie musicale. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que les majors du disque s’y engouffre… de travers.

La société Kyte a ainsi signé avec Sony Music et Universal Music Group pour proposer des applications dédiées à leurs artistes sur l’App Store. Contrairement à celle de PUSA, les applications de Kyte sont offertes gratuitement et ne permettent pas d’écouter intégralement les chansons des artistes concernés. Mais elles donnent l’accès à des vidéos exclusives, un salon de discussion entre fans et un flux d’actualités. Sans oublier bien sûr des liens pour acheter la musique sur iTunes.

Soulja Boy Tell ‘Em, Keri Hilson, The Pussycat Dolls, The All American Rejects et Lady Gaga sont les premiers à apparaître ainsi sur l’iPhone avec leurs applications dédiées et desssinées spécialement à leur image (uniquement sur le store américain pour l’instant).

C’est une excellente nouvelle si elle veut dire que l’industrie du disque comprend enfin qu’au 21ème siècle, leur métier n’est plus de vendre de la musique mais de vendre la relation avec les fans et entre les fans, en proposant des services à valeur ajoutée qu’ils sont prêts à payer. C’est une excellente nouvelle si ça veut dire que les maisons de disques cessent enfin de demander la riposte graduée contre leurs clients et se focalisent enfin sur une ré-invention de leur modèle économique.

Mais dans ce cas, pourquoi proposer ces applications en téléchargement gratuit et continuer au contraire à vendre la musique pour elle-même, comme ils le faisaient lorsqu’elle était encore exposée au supermarché dans un rayon voisin des surgelés ?

Trop obstinés à vendre des fichiers de musique, Universal et Sony n’ont pas regardé où la valeur s’était déplacée, et en arrivent à offrir gratuitement le service qu’ils pouvaient espérer vendre, et à vendre le seul service que les clients ne souhaitent plus acheter.

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