C’est ce que l’on appelle un projet original : faire tourner un node bitcoin sur un bateau. Il a été lancé par Rémi, qui est parti de la Belgique en juillet 2022. Il doit arriver fin août au festival Surfin’Bitcoin.

Lorsque Rémi nous répond au téléphone, on entend tout d’abord le bruit des vagues autour de lui. C’est normal, nous prévient-il : il se trouve actuellement en mer, juste à côté du célèbre Fort Boyard. Rémi est à l’origine d’un projet singulier, et pour lequel il n’a pas besoin d’avoir les pieds sur terre.

Il s’agit d’un « laboratoire bitcoin à voile », comme il aime présenter son projet. Et, il n’a pas vraiment tort. Installé sur son bateau à voile, qu’il a nommé le Sato en l’honneur de l’inventeur du bitcoin, il fait tourner un node bitcoin, et il essaie de faire découvrir le monde des crypto-monnaies.

Un projet pour promouvoir la décentralisation

Dans la communauté bitcoin, les nodes ont un rôle bien particulier : comme le résume très bien Cryptoast, « un nœud est un ordinateur qui détient une copie du registre des transactions (la fameuse blockchain) et qui l’entretient grâce à ses interactions avec les autres utilisateurs. Chaque nœud s’assure du respect des règles de consensus, nécessaires à l’intégrité du système ».

Les nodes sont organisés en réseau peer-to-peer, ce qui permet d’avoir un vaste maillage qui surveille en permanence la blockchain, et de mieux résister aux attaques. Il s’agit donc d’une tâche très importante pour s’assurer de la décentralisation de la blockchain.

Le Sato Boat // Source : Sato Boat
Le Sato Boat. // Source : Sato Boat

Pour la communauté bitcoin, l’intérêt est d’avoir le plus de nodes possible, car ils permettent de vérifier que la blockchain fonctionne bien. Il ne s’agit pas du tout de la même chose que le minage, l’acte qui permet de créer de nouveaux blocs — et qui permet aux mineurs de récolter des bitcoins en échange de leur travail.

Avec son node installé sur le Sato, Rémi a un but : promouvoir cette fameuse décentralisation. « En gros, si tu veux être un acteur de la décentralisation, tu peux détenir tout le registre de la blockchain Bitcoin sur un ordinateur Rapsberry Pi », explique Rémi. « C’est un petit ordi que tu peux facilement faire fonctionner : il faut juste le connecter à internet et il se met à jour automatiquement avec les nouveaux blocs. Je veux montrer que tout le monde peut participer au projet de manière plus ou moins simple. Même s’il faut avoir quelques bases en informatique, aujourd’hui, c’est très bien vulgarisé. »

L’idée du bateau ne lui est pas venue par hasard : « Je faisais déjà de la voile depuis des années, et j’en avais marre de mon travail. Avec des amis, on s’est dit que ça sera marrant de faire marcher un node sur un bateau, que le projet était drôle. Et, puis au final, 3 mois plus tard, j’ai démissionné et j’ai acheté un voilier », raconte-t-il aujourd’hui. « C’est vrai que c’est marrant comme histoire », rajoute-t-il en rigolant.

Un mois après son départ, le node fonctionne toujours aussi bien, même lorsqu’il est en mer. « Il faut quand même rester près des côtes, pour avoir de la connexion 3G ou 4G, mais ça marche », précise-t-il. L’idée maintenant, en plus de veiller sur le node, est de « partir à travers les mers à la rencontre de celles et ceux qui souhaitent en apprendre davantage ».

Parti en juillet de Bruxelles, Rémi doit arriver à Biarritz juste à temps pour le festival Surfin’Bitcoin, qui démarre le 25 août. En attendant, son node continue de fonctionner.

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