Certains astéroïdes sont affublés de noms originaux (Mr Spock, James Bond…). Mais comment s’y prend-on pour nommer un astéroïde lorsqu’on le découvre ?

Tout comme les comètes, les astéroïdes ne sont pas nommés au hasard. Mais, contrairement à d’autres objets célestes, certains spécimens entrant dans cette catégorie peuvent recevoir des noms plutôt atypiques. Ainsi, (2309) Mr. Spock, (9007) James Bond, (12818) Tomhanks… sont tous des astéroïdes qui existent.

Il revient à l’Union astronomique internationale (IAU) de normaliser les noms des objets astronomiques. Un comité spécialisé dans la nomenclature des petits corps se penche en particulier sur les astéroïdes. Le Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics tient de son côté une liste régulièrement mise à jour des planètes mineures (incluant les astéroïdes).

Comme l’explique l’Agence spatiale européenne (ESA), nommer un astéroïde est un long processus, qui peut prendre des décennies. Évidemment, tout commence avec la découverte de l’objet. Il faut d’abord qu’il soit vu par un observateur ou une observatrice pendant deux nuits consécutives. Puis, les données de ces observations peuvent être transmises au Centre des planètes mineures (qui dépend de l’IAU). C’est ce centre qui attribue alors à l’objet un nom provisoire.

L’astéroïde reçoit d’abord un nom provisoire

Ce nom se compose ainsi :

  • D’abord, l’année de la découverte de l’objet,
  • Elle est suivie de deux lettres qui font référence au moment de la découverte dans l’année : les objets identifiés entre le 1er et le 15 janvier reçoivent les uns après les autres les lettres « AA », « AB », AC », etc ; « BA », « BB », « BC », entre le 16 et le 31 janvier… jusqu’à arriver à la fin de l’année avec « YA », « YB », « YC » entre le 16 et le 31 décembre.

Par exemple, un astéroïde nommé 1992 KD est le quatrième découvert dans la seconde moitié du mois de mai de l’année 1992 — cet objet est aussi connu en tant qu’astéroïde (9969) Braille.

Les astéroïdes peuvent avoir des lunes, qui reçoivent elles aussi des noms provisoires. Pour reprendre un exemple donné par l’ESA, S/1998(45)1 signifie qu’il s’agit du premier satellite de l’astéroïde (45) Eugénie, à avoir été découvert en 1998.

L'astéroïde (16) Psyché. // Source : Nasa Eyes on Asteroids
L’astéroïde (16) Psyché. // Source : Nasa Eyes on Asteroids

Le travail des astronomes ne s’arrête pas là : il faut obtenir davantage d’informations pour calculer l’orbite de l’objet autour du Soleil, en cherchant parmi d’anciennes observations. Il arrive qu’un même objet ait en fait plusieurs noms provisoires, car au fil du temps, à chaque fois qu’il a été vu, on a considéré que cela pouvait être un nouvel objet.

Qui décide du nom permanent d’un astéroïde ?

Quand on dispose de suffisamment d’éléments sur l’orbite d’un objet, il peut recevoir son numéro permanent. L’astéroïde peut aussi recevoir un nom, en plus du numéro. Le choix revient au premier astronome qui l’observe et obtient suffisamment de précisions sur son orbite : cette personne est considérée comme son découvreur ou sa découvreuse — le découvreur n’est donc pas toujours le premier observateur. Il reste encore à faire valider la proposition à l’IAU.

L’ESA estime à 10 000 les objets les mieux observés, dont les orbites sont assez connues pour recevoir un numéro permanent — ce n’est pas tant, quand on songe qu’il y a environ 57 000 enregistrements sur des orbites d’astéroïdes au sein du Centre des planètes mineures.

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