Les assistants vocaux n’ont pas encore tenu toutes leurs promesses sur Terre, mais ils pourraient s’avérer utiles aux astronautes. La Nasa va tester un système basé sur la technologie Alexa d’Amazon lors de la mission Artémis I vers la Lune.

Des machines qui nous obéissent au moindre souhait exprimé à voix haute. Voilà ce que nous font miroiter les géants tech depuis des années, avec leurs assistants vocaux intelligents. Dans les faits, Google Assistant, Alexa et autres Siri sont encore loin de pouvoir réaliser de telles prouesses.

Certes, les algorithmes d’intelligence artificielle ont fait des progrès phénoménaux dans le traitement automatique du langage naturel — il n’y a qu’à voir la manière dont les outils de traduction ou de reconnaissance vocale se sont perfectionnés ces dernières années. Il n’empêche : le nombre de situations du quotidien où il est réellement plus pratique et plus rapide d’échanger vocalement avec un assistant intelligent demeure limité.

Google Nest Audio versus HomePod // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Deux modèles : le Google Nest Audio et le HomePod. // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Tant qu’il s’agit de donner la météo ou d’exécuter un panel de commandes bien circonscrit (lancer une playlist musicale, activer un thermostat ou des ampoules connectées, etc.), pas de problème. Mais on demeure assez loin du rêve de maison intelligente futuriste des vrais mordus de domotique.

Les astronautes ont besoin d’aide pour trier l’information

Pour faire fonctionner les assistants intelligents, il reste en effet nécessaire de faire des demandes à la fois simples et précises. Et pour de la recherche d’informations, il est souvent bien plus pratique et rapide de passer par le traditionnel duo clavier et écran, que par un assistant vocal intelligent. Du moins sur Terre. Car dans une fusée spatiale, c’est peut-être une autre histoire.

Dans ces vaisseaux, les astronautes sont « à la fois noyés de données et constamment, en manque d’informations », explique Rob Chambers, le directeur de la stratégie commerciale du spatial civil chez Lockheed Martin, à Space News.

Les équipes de la Nasa ont donc émis l’hypothèse que des assistants intelligents vocaux pourraient leur être utiles. Pour tester cette idée, l’agence spatiale américaine a travaillé avec Amazon, qui a développé la célèbre Alexa, ainsi qu’avec Cisco, qui commercialise de nombreux outils notamment une plateforme de téléconférence.

Alexa embarquera à bord de la mission lunaire Artémis I

Et la Nasa a décidé d’embarquer à bord de la mission lunaire Artémis I de mars 2022 un outil baptisé Callisto qui permettra de réaliser des tests préliminaires à ce sujet, révèle Space News ce 5 janvier. Le premier des trois vols Artémis n’embarquera, en effet, pas d’astronautes à son bord (seuls les suivants en emmèneront). Les commandes vocales seront donc simulées et la manière dont Callisto y répond sera filmée par des caméras pour être évaluée.

Callisto utilise une version tirée directement de la technologie Alexa que l’on retrouve dans les enceintes Amazon et divers autres produits. Le système aura cependant des applications assez différentes. Comme le révèle Space News, Callisto devrait à terme permettre aux astronautes d’utiliser des commandes vocales pour accéder à des informations importantes (données télémétriques, etc).

Callisto utilise la technologie Alexa pour assister les astronautes // Source : Lockheed Martin
Callisto utilisera la technologie Alexa pour assister les astronautes // Source : Lockheed Martin

« Il suffira par exemple de demander à Callisto ‘Alexa quelle est la température moyenne de l’ensemble des batteries et quelle est la plus élevée ?’ Le système se chargera de procéder à l’analyse de données », fait valoir le directeur de la stratégie commerciale du spatial civil de Lockheed Martin.

L’objectif à terme est que les astronautes puissent également s’en servir pour modifier certains paramètres du vaisseau, lancer des diagnostics sur ses systèmes ou interagir avec les équipes à terre. Callisto est programmé de manière à comprendre plusieurs milliers de requêtes. S’il ne peut les traiter localement, il les transmettra toutefois aux équipes à Terre.

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