Des scientifiques ont repéré de nouveaux indices de la présence de vapeur d’eau sur Europe, la lune de Jupiter. Fait étonnant : ils ne sont situés que sur un seul hémisphère de l’astre glacé.

En utilisant les observations du télescope Hubble, des scientifiques ont identifié de nouveaux indices de la présence de vapeur d’eau sur Europe, l’une des lunes de Jupiter. Étrangement, rapporte la Nasa dans son communiqué le 14 octobre 2021, ces indices ne semblent se trouver que dans un seul hémisphère du satellite glacé.

« Les résultats d’une nouvelle analyse d’images et de spectres de la lune Ganymède [ndlr : une autre lune de Jupiter] ont récemment montré que les mêmes observations contiennent également des informations selon lesquelles la vapeur d’eau est abondante dans l’atmosphère, en plus de l’oxygène, écrivent ces chercheurs dans la revue Geophysical Letters. Nous utilisons la même analyse ici pour Europe et trouvons une atmosphère de vapeur d’eau également, mais uniquement au-dessus de l’hémisphère arrière orbital de la lune [ndlr : l’arrière d’Europe, sa face qui ne voit jamais Jupiter]. »

Jupiter et ses lunes Io, Europe, Ganymède et Callisto. // Source : Flickr/CC/Kevin Gill

Jupiter et ses lunes Io, Europe, Ganymède et Callisto.

Source : Flickr/CC/Kevin Gill

La recherche de preuves d’eau sur Europe intéresse la Nasa depuis plusieurs années. On sait que quelque chose s’échappe de la lune, vraisemblablement des panaches d’eau. En 2013, des observations de Hubble avaient été interprétées comme des panaches émergeant à travers la glace d’Europe. D’après ce que l’on sait, ils s’étendent sur plus de 100 kilomètres de hauteur, produisant de minuscules gouttes de vapeur d’eau — représentant à peine un milliardième de la pression à la surface de notre atmosphère. Même s’il faut rester prudent avec cette idée, la composition des panaches a inspiré une hypothèse, selon laquelle il pourrait y avoir une activité au fond de l’océan d’Europe. Autrement dit, sous la surface glacée d’Europe, il y aurait un vaste océan qui serait habitable.

« La source de la vapeur d’eau ne peut pas être identifiée sans ambiguïté »

Pour cette étude, les scientifiques se sont plongés dans des observations de Hubble en 1999, 2012, 2014 et 2015, dans le domaine de l’ultraviolet, lorsque la lune Europe occupait des positions différentes sur son orbite. Il leur a été ainsi possible de déterminer l’abondance de l’oxygène dans l’atmosphère d’Europe, puis d’en déduire la présence de vapeur d’eau. Ils estiment avoir trouvé de la vapeur d’eau en quantité similaire à ce qui avait été vu en 2013, mais répartie sur une portion plus importante de l’astre. Comme le résume la Nasa, « cela suggère une présence à long terme d’une atmosphère de vapeur d’eau uniquement dans l’hémisphère arrière d’Europe ». Pour l’instant, les scientifiques ne comprennent pas cette asymétrie entre la face avant et la face arrière de la lune. Par ailleurs, « la source de la vapeur d’eau ne peut pas être identifiée sans ambiguïté », écrivent-ils.

Les scientifiques sont en tout cas surpris de trouver des indices de présence d’eau de façon stable sur Europe. Les températures de surface d’Europe sont moins élevées que celles de Ganymède : sa surface est environ 15°C plus froide. Néanmoins, les nouveaux résultats suggèrent que même à plus basse température, la glace d’eau est en mesure de se sublimer (de passer de forme solide à vapeur) sur Europe, comme sur Ganymède.


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