L’aire de lancement d’Ariane 6 a été inaugurée fin septembre. Elle est désormais prête, mais elle n’entrera en service qu’en 2022. En effet, la fusée Ariane 6 n’est pas encore opérationnelle.

Il aura fallu huit ans de travaux et pas moins de 600 personnes pour sortir de terre un tout nouvel ensemble de lancement en Guyane, à une dizaine de kilomètres de la ville de Kourou. Mais cette fois, ça y est : le pas de tir d’Ariane 6 est fin prêt. Il a été inauguré le 28 septembre par un parterre d’officiels, dont Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Marie-Anne Clair, la directrice du centre spatial guyanais.

Si elle est désignée sous le code ELA-4, cette base est en fait la cinquième existante. En effet, il faut inclure les trois premières ELA, mais aussi celle dédiée aux tirs russes avec un lanceur Soyouz. C’est l’ensemble de lancement Soyouz (ELS). L’ELA-1 a servi pour les premières fusées Ariane, et maintenant Vega, et l’ELA-3 est dévolue à Ariane 5. Quant à l’ELA-2, elle n’est plus utilisée (elle servait à Ariane 4).

Ariane 6 sommet

Les tests se poursuivent sur Ariane 6. // Source : ESA/CNES/Arianespace

Avant l’ère des fusées Ariane, le centre spatial guyanais accueillait aussi d’autres pas de tir, à commencer par celui pour les fusées Diamant et celui dédié aux fusées sondes. Mais ces deux plateformes ne sont plus opérationnelles pour de telles missions. Ces installations, un temps délaissées, resservent aujourd’hui : outre le stockage des déchets, elles permettent de tester le prototype de fusée réutilisable Callisto.

L’ELA-4 couvre une surface de 170 hectares. Il est situé à quatre kilomètres au nord-ouest d’ELA 3. Selon le Centre national d’études spatiales, cet emplacement autorise « des lancements dans tous les azimuts de l’Est au Nord, en minimisant les contraintes imposées pour la sécurité des populations lors des premières minutes de vol du lanceur  ». En clair, les tirs ne partiront pas vers Kourou.

Tout est prêt, ou presque, pour Ariane 6

La base de lancement comporte quelques grandes structures remarquables, à commencer par un portique mobile, qui sert à redresser la fusée Ariane 6 une fois celle-ci assemblée. En effet, le lanceur fait le voyage depuis le bâtiment d’assemblage jusqu’au portique en position couchée. Cette structure, haute de 89 mètres, se déplacera ensuite de côté sur une distance de 120 mètres pour dégager la zone de tir.

Le portique, qui pèse plus de 8 000 tonnes, a besoin de 22 minutes et de 128 moteurs pour faire un tel déplacement. C’est aussi à l’intérieur du portique que la fusée, une fois dressée à la verticale, reçoit l’étage supérieur avec, dans sa coiffe, les précieux satellites à envoyer dans l’espace. C’est aussi ici que les boosters latéraux (deux ou quatre selon la configuration) sont ajoutés.

Source : CNES/ESA

Les carneaux, visibles de chaque côté du portique mobile. En arrière-plan, le château d’eau. // Source : CNES/ESA

L’immense colonne de béton non loin du portique mobile est un château d’eau, qui sert à refroidir le pas de tir et à protéger les installations lors de chaque lancement, que ce soit de l’extrême chaleur ou des puissantes vibrations acoustiques. Quant aux deux structures en béton de part et d’autre du portique, ce sont des carneaux. Ces rampes servent à évacuer les projections de la fusée au moment du décollage.

Tout est fin prêt, en somme, pour le jour J. Mais celui-ci n’arrivera pas tout de suite : si l’ELA-4 a été inauguré, il n’entrera vraiment en service qu’en 2022. C’est en effet à cette date que doit avoir lieu le vol inaugural d’Ariane 6. Initialement, ce décollage aurait dû survenir dès 2020, mais le calendrier du centre spatial a lui aussi été bousculé par la pandémie de coronavirus.

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