Cette première unité n’a pas vocation à voler. La deuxième, si.

Pour spectaculaires qu’ils soient, les essais de vol en haute altitude du Starship sont très loin d’approcher de ce que seront vraiment les décollages du futur lanceur de SpaceX. D’une part, parce que le véhicule qui est en cours de test est encore un prototype très inachevé. Et d’autre part, parce qu’il lui manque une partie essentielle : son premier étage, appelé Super Heavy.

Il s’avère que des nouvelles du Super Heavy ont été données le 19 mars par Elon Musk, le fondateur de SpaceX. Une première version de l’étage est en cours d’achèvement à Boca Chica, au sud du Texas, là où l’entreprise spécialisée dans l’aérospatiale opère son site d’essai. L’entrepreneur américain en a profité pour prendre une photo, qui donne une petite idée de la taille de la structure (70 mètres).

Super Heavy BN1

Le technicien en haut de sa grue permet de se rendre compte de la taille de ce cylindre. // Source : Elon Musk

Pas de vol prévu avec cette unité

Ce premier exemplaire du Super Heavy n’a pas vocation à décoller. Il sert à essuyer les plâtres dans la production d’un tel engin et va permettre de challenger SpaceX dans le transport d’une structure aussi haute sans qu’elle bascule. C’est à partir du modèle suivant que des mises à feu auront lieu, a expliqué Elon Musk à un internaute qui lui demandait des précisions.

Outre sa hauteur exceptionnelle — à titre de comparaison, Ariane 5 ne mesure que 55 mètres de haut –, le Super Heavy affiche un diamètre de 9 mètres, de manière à pouvoir accueillir 3 400 tonnes de carburant dans ses réservoirs. Elle  doit aussi développer une poussée de 72 méganewtons — à titre de comparaison, là encore, Ariane 5 atteint un peu plus de 14 méganewtons.

Le Starship, lui, mesure 50 mètres de haut et aura aussi sa propre capacité de réservoir (1 200 tonnes). Une fois les deux parties assemblées, la fusée mesurera en tout 120 mètres de haut. Dans cette catégorie, il n’y a plus guère que le Space Launch System (SLS), qui est la fusée de la Nasa, et dont le vol inaugural est prévu pour fin 2021, et la New Glenn de Blue Origin, qui reste à produire.

Pour sa propulsion, le Super Heavy comptera sur 28 moteurs Raptors (et non plus 31). Avec ça, la société se dit capable d’envoyer plus de 100 tonnes de charge utile en orbite terrestre basse ou 21 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. Le second étage Starship aura aussi ses propres moteurs Raptor. Avec ça, SpaceX s’imagine aller non seulement vers la Lune, mais aussi, pourquoi pas, vers Mars.


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