L’objectif principal de la sonde Parker est bien d’étudier de plus près le Soleil. Néanmoins, le vaisseau ne pourrait pas y parvenir sans un autre astre essentiel à sa mission : Vénus. En réalisant des survols réguliers de la planète, la sonde peut modifier peu à peu son orbite. À l’occasion de l’un de ces rapprochements, Parker Solar Probe a obtenu une photographie assez sensationnelle de Vénus.
Présentée le 24 février 2021 par la Nasa, l’image a été obtenue l’été dernier. La sonde solaire a réalisé son troisième survol de Vénus le 11 juillet 2020. Grâce à l’assistance gravitationnelle de la planète, Parker Solar Probe peut tenter d’étudier de plus près notre étoile, pour en savoir notamment plus sur la dynamique du vent solaire.
Le côté de Vénus plongé dans la nuit
Lorsque la sonde a pris cette image, elle se trouvait à plus de 12 000 kilomètres de Vénus (7 693 miles, indique l’agence spatiale). Le cliché montre le côté nocturne de la planète. L’instrument WISPR (pour Wide-field Imager for Solar Probe), une caméra destinée à étudier la couronne solaire et l’héliosphère, a permis de détecter le bord brillant que l’on voit annoté dans l’image ci-dessus « Nightglow ». Il doit s’agir, explique la Nasa dans son communiqué, de « la lumière émise par des atomes d’oxygène hauts dans l’atmosphère qui se recombinent en molécules du côté nocturne ».
La photo permet également d’admirer Aphrodite Terra, également annotée ci-dessus : c’est une région montagneuse de Vénus qui longe son équateur. La zone apparaît plus sombre, car sa température est plus basse (30°C de moins que ses environs). Quant aux stries détectées par WISPR, que l’on observe sur le cliché, l’agence spatiale mentionne qu’elles peuvent être liées à une « combinaison de particules chargées — appelées rayons cosmiques — de la lumière du Soleil réfléchies par des grains de poussière spatiale, et des particules de matériaux expulsées des structures du vaisseau après l’impact avec ces grains de poussière ». Il y a aussi une tache sombre sur la partie inférieure de Vénus : il s’agit d’un artefact provoqué par l’instrument.
La caméra serait-elle sensible à l’infrarouge ?
Les équipes de la Nasa ont été surprises, car elles s’attendaient à voir les nuages de Vénus, WISPR étant conçu pour observer en lumière visible. Pourtant, la caméra a bien observé la surface de la planète, et ce qu’elle a vu ressemble aux vues capturées par une autre sonde spatiale, Akatsuki de la Jaxa (agence spatiale japonaise) dans le proche infrarouge. Les scientifiques ont donc tenté de mesurer si l’instrument pouvait être sensible à la lumière infrarouge, car, si tel est le cas, ce serait très intéressant pour l’étude de la poussière dans le système solaire interne.
Pour tirer cela au clair, des observations similaires ont été prévues lors du dernier survol de Vénus par la sonde. Il s’agissait du quatrième survol de la planète par Parker Solar Probe et il a eu lieu le 20 février 2021. Les données devraient pouvoir être analysées fin avril. Au total, sept survols de Vénus sont prévus pour rapprocher l’orbite de la sonde Parker du Soleil.
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