Alors que la France a commencé le 27 décembre sa campagne vaccinale contre le coronavirus, le nombre de personnes bénéficiant du traitement est encore très faible. Paris souhaite accélérer le rythme le 4 janvier 2021.

Trop timide, la campagne vaccinale menée en France contre le coronavirus depuis le 27 décembre ? Les nombreuses critiques entendues ces derniers jours ont, semble-t-il, fini par atteindre le sommet de l’État. Sur Twitter, le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, a déclaré le 31 décembre que le plan hexagonal a été revu pour permettre d’avancer le calendrier pour certains publics.

« Dès lundi, les soignants de 50 ans et plus qui le souhaitent, pourront se faire vacciner dans les centres disposant déjà de vaccins », a déclaré l’intéressé, rappelant au passage que « nous savons organiser une vaccination de masse ». D’après le site VaccinTracker, il n’y a eu que 332 personnes vaccinées en date du 30 décembre. À la même période, d’autres pays européens ont déjà traité des dizaines de milliers de patients.

Selon l’outil de suivi Our World in Data, les nations suivantes du Vieux Continent ont toutes dépassé la barre des 10 000 individus ayant reçu une première dose du vaccin : Roumanie, Portugal, Danemark, Italie, Allemagne et Royaume-Uni. Certains de ces États présentent même des statistiques élevées, à l’image de l’Allemagne, avec plus de 160 000 patients traités, ou le Royaume-Uni, qui en est à un million.

vaccin seringue

Les injections vaccinales sont pour le moment très limitées en France. // Source : Département des Yvelines

Initialement, le plan sanitaire français pour les professionnels des secteurs de la santé et du médico-social âgés de 50 ans et plus et/ou présentant une ou des comorbidités ne prévoyait pas de les faire passer par la case vaccin avant février ou mars 2021, c’est-à-dire lors de la phase 2 de la stratégie nationale, en même temps que les personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile, et les personnes âgées de 65 à 74 ans.

« Bientôt plus d’une centaine d’hôpitaux équipés pourront les délivrer chaque jour, sur tout le territoire métropolitain et en Outre-mer », a ajouté le ministre. « De plus, avant la début février, de premiers centres de vaccination ouvriront en ville pour commencer à vacciner les personnes âgées de 75 ans et plus, puis les 65 ans et plus, etc ». En clair, « la campagne vaccinale va bientôt prendre de l’ampleur ».

« Dans quelques semaines, la vaccination aura été proposée à l’ensemble des personnes âgées, et nous serons au même niveau que les pays qui ont procédé différemment », selon le ministre. Ce démarrage modeste est à mettre sur le compte de priorisation de certains publics, mais aussi du fait du défi logistique que constitue ce vaccin et de la nécessité du temps de recueil du consentement éclairé des patients.

Des « précautions excessives »

Depuis le 27 décembre, des critiques se font entendre venant de la classe politique, mais aussi des soignants et même de l’Académie nationale de médecine. Celle-ci pointe des « précautions excessives » risquant de provoquer « une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination ». Pour l’heure, ce « premier bilan est difficile à défendre » face aux autres pays.

L’institution avait alors accompagné ses critiques de recommandations, pour accélérer le rythme sans pour autant se précipiter. Entre autres choses, elle plaide pour un allégement administratif de la procédure vaccinale, conseille de se focaliser sur les territoires les plus touchés par l’épidémie et invite les autorités à se montrer transparentes sur l’état des stocks de vaccins disponibles.

À l’Élysée, ces critiques ont visiblement fait mouche. Lors de ses vœux aux Françaises et aux Français, le président de la République Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne « laissera pas davantage, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s’installer : chaque Français qui le souhaite doit pouvoir se faire vacciner. De manière sûre et dans le bon ordre, en commençant par ceux qui présentent le plus de risques ».

Le plan vaccinal français contre le coronavirus

Avant le coup de collier annoncé par le gouvernement auprès du personnel médical, le plan français de vaccination se déclinait en trois étapes de cette façon :

Étape 1 : À compter de début janvier 2021 (environ 1 million de personnes)

  • Personnes âgées en établissements (notamment : EHPAD, unités de soins longue durée)
  • Professionnels exerçant dans les établissements accueillant des personnes âgées, et présentant un risque élevé (plus de 65 ans ou présentant une ou des comorbidités)

Étape 2 : Entre février et mars 2021 (environ 14 millions de personnes, selon le calendrier pour autoriser et livrer les vaccins de Moderna et AstraZeneca)

  • Les personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile ;
  • Puis les personnes âgées de 65 à 74 ans ;
  • Puis les professionnels des secteurs de la santé et du médico-social âgés de 50 ans et plus et / ou présentant une ou des comorbidités.

Étape 3 : 3ème trimestre 2021
Élargissement aux autres tranches de la population, susceptibles d’être infectées et non ciblées antérieurement.

  • Les personnes âgées de 50 à 64 ans ;
  • Les professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique (sécurité, éducation, alimentaire) ;
  • Les personnes vulnérables et précaires et des professionnels qui les prennent en charge ;
  • Les personnes vivant dans des hébergements confinés ou des lieux clos ;
  • Et enfin du reste de la population majeure.
Olivier Véran présentant la stratégie vaccinale // Source : Capture d'écran Numerama

Olivier Véran présentant la stratégie vaccinale

Source : Capture d'écran Numerama


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