On imagine généralement que la vie, si elle existe ailleurs que sur Terre, évoluerait à la surface de planètes. Et si une forme de vie étonnante pouvait exister à l’intérieur d’étoiles semblables au Soleil ? Des physiciens explorent cette idée.

Pour trouver la vie dans l’Univers, on devrait peut-être la chercher à l’intérieur des étoiles. Des physiciens se sont demandé si une forme de vie pourrait exister, non pas à la surface d’une planète comme on l’imagine souvent, mais dans des étoiles comme le Soleil. Ils ont publié leurs travaux, repérés par ScienceAlert, dans la revue Letters in High Energy Physics, le 29 août 2020.

« Nous soutenons qu’une forme de vie avancée fondée sur des espèces à courte durée de vie peut exister à l’intérieur des étoiles de la séquence principale comme notre Soleil », écrivent ces auteurs. Cette forme de vie pourrait selon eux exister en théorie, non pas en surface, mais dans le cœur de ce type d’étoiles. La majorité des étoiles se placent sur la séquence principale, c’est-à-dire lorsque les étoiles fusionnent de l’hydrogène dans leur cœur.

D’autres critères pour définir la vie

Généralement, on imagine que la vie biologique, si elle existe ailleurs dans l’espace, doit évoluer de façon comparable à la vie sur Terre, « dans le monde à basse température des atomes et des molécules à la surface d’une planète ». On se représente des « organismes à base de carbone, vivant dans un milieu à base d’eau, métabolisant (peut-être) l’oxygène », poursuivent les chercheurs. Ils proposent d’adopter d’autres critères pour définir la vie : « la capacité d’encoder l’information » et « la capacité de ces systèmes d’information à s’autorépliquer plus rapidement qu’ils ne se désintègrent » (ainsi que la présence d’une énergie).

« Si l’on admet que la vie n’est qu’une autoréplication avec des mutations qui conduit à une complexité croissante de la sélection naturelle, tout système capable de tels processus peut être considéré comme une forme de vie », affirment les physiciens. Selon eux, on pourrait alors envisager l’existence de structures, appelées « colliers cosmiques » (des particules hypothétiques enfilées sur des cordes cosmiques), semblables à des atomes liés chimiquement. Un peu comme l’ADN sur Terre, ces structures seraient la base de la vie au sein d’étoiles.

Les « colliers cosmiques » représentés dans l'étude. // Source : Letters in High Energy Physics

Les « colliers cosmiques » représentés dans l'étude.

Source : Letters in High Energy Physics

« Une étincelle de lumière instantanée dans l’obscurité »

Ces objets auraient une durée de vie très brève, comparée à celle d’une étoile : les physiciens la décrivent comme « une étincelle de lumière instantanée dans l’obscurité ». Mais, ajoutent-ils, l’essentiel est qu’une telle étincelle parvienne « à produire plus d’étincelles avant de s’éteindre », ce qui permet à l’espèce de perdurer. Au fil des mutations, ces formes de vie pourraient très vite évoluer pour devenir extrêmement complexes.

À supposer que ces formes de vie existent, comment pourrait-on espérer les trouver ? Les physiciens pensent qu’il faudrait s’intéresser aux « étoiles dont le comportement défie toute explication fondée sur des théories conventionnelles ». De telles situations sont connues : c’est le cas, par exemple, de l’étoile binaire HD 139139, observée par le télescope Kepler. Ses étonnantes baisses de luminosité restent inexpliquées. « Peut-être que la réponse à la question de Fermi : Où est tout le monde ? peut être trouvée dans les endroits les moins attendus », concluent les auteurs.

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