SN2016aps est la supernova la plus brillante jamais observée par des scientifiques. L’incroyable éclat de cet événement serait expliqué par la fusion de deux étoiles.

Jamais les scientifiques n’avaient observé une supernova aussi brillante. Une équipe de chercheurs a découvert cet événement spectaculaire, qui semble être la supernova la plus énergétique et massive jamais identifiée. Dans une étude publiée le 13 avril 2020 dans la revue Nature Astronomy, ils présentent en détail l’explosion de cet objet baptisée « SN2016aps ».

Les auteurs y décrivent une « supernova extrêmement énergétique issue d’une étoile très massive dans un milieu dense ». Le phénomène de la supernova désigne une étape dans l’évolution d’une étoile : elle explose et produit ainsi momentanément un éclat bien plus élevé. Les supernovæ sont des phénomènes plutôt rares : en moyenne, trois supernovaæ sont observées par siècle dans une galaxie.

Vue d'artiste de la supernova SN2016aps. // Source : M. Weiss (photo recadrée)

Vue d'artiste de la supernova SN2016aps.

Source : M. Weiss (photo recadrée)

Une supernova un peu particulière

SN2016aps pourrait être un exemple de ce qu’on nomme « supernova à instabilité de paire » (« pair instability supernovae » ou PISN). La situation est différente des supernovæ classiques, qui sont formées par l’explosion d’une naine blanche (un cadavre d’étoile) ou l’implosion d’une étoile massive. La théorie de la supernova par production de paires est un troisième mécanisme évoqué : il se produirait dans des étoiles très massives (plus de 140 fois la masse du Soleil). SN2016aps aurait pu se former après la fusion de deux étoiles très massives. L’énergie émise par l’explosion est 10 fois supérieure à celle d’une supernova classique, résume un communiqué du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics.

En observant SN2016aps, les scientifiques ont soupçonné que l’astre qui avait pu donner naissance à la supernova devait avoir une histoire mouvementée. Les chercheurs ont par exemple découvert d’importants niveaux d’hydrogène gazeux. « Le fait que SN2016aps conserve son hydrogène nous a incité à théoriser que deux étoiles moins massives avaient fusionné, car les étoiles de masse faible conservent leur hydrogène plus longtemps », décrit Edo Berger, professeur l’astronomie à l’université Harvard et co-auteur de l’étude, cité dans le communiqué.

4 années d’observations

Cette supernova a été découverte en février 2016, dans le cadre de Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope And Rapid Response System), un relevé astronomique dont le principal objectif est de repérer des objets géocroiseurs. Pan-STARRS est composé de deux télescopes installés sur l’île de Maui, à Hawaï. L’évolution de l’événement et sa production d’énergie ont fait l’objet d’un suivi pendant 4 ans. D’autres observatoires ont été mobilisés, comme le télescope spatial Hubble.

Pour en savoir davantage sur la nature de SN2016aps, les scientifiques comptent sur la future mise en service du télescope James Webb. Ils soulignent que l’instrument pourrait « offrir un moyen de sonder directement la mort des étoiles ». Le lancement du télescope a néanmoins encore été repoussé : il pourrait avoir lieu en juillet 2021.


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