La Maison Blanche a publié le 30 décembre dernier son plan de stratégie planétaire pour protéger notre monde de la menace d’« astéroïdes tueurs » qui pourraient s’écraser sur nos continents et provoquer une véritable apocalypse environnementale. Cette fois-ci il ne s’agira pas d’une équipe de techniciens commandée par Bruce Willis pour faire exploser un astéroïde comme dans Armageddon, mais d’une coopération internationale entre les agences spatiales du monde entier.
En effet, Lindley Johnson, Officier de la Défense Planétaire de la Nasa, affirme à Motherboard : « Si nous étions menacés sérieusement par l’impact d’un astéroïde, l’engagement de la Nasa ne suffirait pas pour faire quelque chose dans l’espace. S’il n’y a pas assez de temps pour faire face à l’astéroïde dans l’espace, il faudra nous engager avec beaucoup d’autres agences pour nous préparer. C’est vraiment la première fois que nous avons cherché à établir une stratégie de préparation gouvernementale pour envisager ce désastre naturel très grave. »
Par conséquent, les États-Unis ont encadré un plan de prévention, avec la Nasa et d’autres agences de défense, nommé Détection et Atténuation de l’Impact d’Objets près de la Terre (DAMIEN). Le projet nomme une équipe spécialisée qui a pour objectif d’analyser et de contrôler les trajectoires des astéroïdes. En outre, pour les assister sur cette recherche, le groupe de scientifiques du DAMIEN a souligné la nécessité d’établir un centre d’observation dans l’espace voué à cette mission, qui coopérera avec d’autres observatoires terrestres.
On lit dans le document de Washington : « Même si c’est très improbable qu’il y ait un impact d’astéroïde qui mettra fin à notre civilisation dans les deux siècles à venir, le risque d’impacts plus petits mais catastrophiques reste réel. »
Le risque d’impacts plus petits, mais catastrophiques reste réel
Pour le moment, la concrétisation de ce projet de coopération internationale reste encore loin. La Nasa avait commencé une mission avec l’ESA qui prévoyait de dévier la trajectoire d’un astéroïde en 2020, en lui lançant un satellite dessus, et d’enregistrer les données de l’événement avec un autre satellite. Cependant, l’ESA n’a pas pu trouver la moitié des fonds nécessaires pour cette mission.
En outre, la Nasa n’est pas en train de développer les télescopes d’observation qui sont évoqués par le rapport : le seul projet de ce genre est porté par la fondation à but non lucratif B612 qui a du mal à obtenir des fonds pour cette réalisation.
À vrai dire, Johnson reconnaît qu’il s’agit d’une opération à très long terme : « Il y a le temps nécessaire pour préparer la mission et la lancer, le temps qu’il faut pour atteindre l’astéroïde, et finalement le temps nécessaire pour que notre mécanisme de déviation ait effet. La quantité de temps qu’il faut pour réaliser une mission planétaire robotique est typiquement de 5-6 ans, donc je dirais sincèrement qu’on aura besoin d’une notification de 8-10 ans à l’avance pour nous occuper d’un astéroïde dans l’espace. »
Cependant, ce genre d’impact est assez rare et a lieu généralement une fois par siècle. Le dernier a été l’écrasement d’une météorite près de la ville russe de Chelyabinsk en 2013. L’objet spatial était long 20 mètres et avait relâché 500 kilotonnes d’énergie — une force égale à 25 bombes atomiques, si l’on prend celle lancée sur Hiroshima pour référence — lorsqu’il est entré en contact avec notre atmosphère en explosant. Vous pouvez observer la force de l’impact dans cette compilation de vidéos ci-dessous.
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