Ça y est : il vole. Le prototype d’avion supersonique X-59 est dans les airs, après une longue phase de calibrage au sol. C’est ce que le site Flight Radar a repéré ce 28 octobre, en remarquant le déplacement de l’aéronef sur une piste de décollage à Palmdale, en Californie. Et sur le site, on peut en effet le « voir » évoluer dans le ciel, sur la carte.
Aucune annonce particulière n’a été visiblement faite sur ce baptême de l’air du X-59. Cependant, des internautes sur X se trouvant dans les parages ont partagé des vidéos montrant l’avion en action. On le reconnait sans peine à son allure atypique : il a notamment un nez extrêmement effilé, qui constitue un gros tiers de la longueur totale.
Selon les paramètres de vol affichés par Flight Radar, le X-59 se balade au-dessus de la baise aérienne de l’Air Force d’Edwards, à une altitude assez basse — aux alentours de 12 000 pieds, soit environ 3,5 kilomètres. Quant à sa vitesse, elle reste modeste, à 244 nœuds, soit 450 km/h. Ces valeurs ne sont pas fixes : elles évoluent à mesure du parcours de l’avion.
Pas de vol supersonique dans l’immédiat
Vu le trajet effectué jusqu’à présent, l’altitude choisie et les circonstances de ce premier vol, il ne faut pas s’attendre à un vol supersonique maintenant. Il s’agit surtout de constater le comportement de l’avion en situation réelle, et de repérer d’éventuels soucis qu’il faudra régler avant de franchir le mur du son.
D’ailleurs, concernant ce vol inaugural, il était évoqué dès août l’objectif de le faire voler environ une heure au-dessus de la Californie, à basse altitude et à « petite vitesse » (on parlait déjà d’un plafond de 3,5 km et d’une vitesse maximale de 400 km/h). Cela reste toutefois rapide : un TGV file jusqu’à 325 km/h en vitesse d’exploitation maximale.
L’agence spatiale américaine (NASA), qui suit de très près ce sujet, indiquait que plusieurs systèmes critiques seraient alors évalués : les performances du moteur, mais aussi la stabilisation et l’instrumentation, sans oublier le pilote automatique, les systèmes de contrôle et l’aérodynamisme. Si tout est dans le vert, alors on pourra aller plus vite et plus haut.
Toute la question est de savoir si, une fois toutes les données collectées et analysées, il sera envisageable de procéder au vol supersonique du X-59 dès 2025 ou s’il faudra attendre 2026, pour procéder à des ajustements ou refaire des vols de calage. Il faudra attendre les conclusions de la NASA et de Lockheed Martin, qui fabrique l’avion.
Le but final du X-59 est de démontrer la faisabilité d’un avion capable d’étouffer (ou du moins de diminuer considérablement) le bang sonique au moment du franchissement du mur du son. L’objectif est de ramener cette déflagration sonore à l’équivalent d’un bruit sourd de claquement de porte de voiture.
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