L’entreprise espagnole PLD Space lance un plan ambitieux pour mettre des fusées en orbite à un rythme extrêmement soutenu. Jusqu’à un lancement toutes les 2 semaines, d’ici à tout juste quelques années.

« En seulement deux ans, PLD Space a développé le lanceur orbital MIURA 5, diminuant de près de moitié les délais habituels dans le secteur. » Le communiqué diffusé par l’entreprise espagnole PLD Space le 14 octobre 2025 annonce la couleur. Le spécialiste ibérique des lanceurs réutilisables annonce de grands projets pour son nouveau bébé.

Née en 2011 à Elche, au Sud-Est du pays, PLD Space a rapidement grandi jusqu’à rassembler aujourd’hui 400 employés. En 2015, elle devient la première entreprise européenne privée à développer son propre moteur et à le tester sur place, ce qui lui a permis par la suite de lever plus de 10 millions de dollars.

Un lanceur utilisable et prêt à assurer une cadence industrielle

Ainsi, l’entreprise a pu tester au cours des années toute une série de moteur-fusée à propulsion liquide, la gamme TEPREL déclinée en plusieurs versions et destinée à être utilisée sur les lanceurs MIURA. Le premier, logiquement nommé MIURA1, a pu voler avec succès en 2023, mais il ne s’agissait que du premier étage suborbital avant le « vrai » lanceur, MIURA5.

Ce nouvel engin doit être capable de placer en orbite basse des charges utiles allant jusqu’à 500 kg, le tout avec un premier étage réutilisable, qui doit être récupéré au sol par des parachutes. Idéal pour des micro-satellites, ce lanceur de 35 mètres de haut décollera de la base de lancement de Kourou, en Guyane.

Mais le réel atout de PLD Space est avant tout son moteur TEPREL-C, que l’entreprise se dit prête à produire en série. Dans son communiqué, elle annonce que les premières unités sont déjà prêtes et qu’il sera possible d’en construire un tous les 14 jours d’ici à la fin 2025.

La phase de production progresse aussi pour les autres sous-systèmes de la fusée et PLD Space prévoit ainsi jusqu’à 30 lancements par an pour sa MIURA5 d’ici à 2030. Une cadence extrêmement élevée jamais atteinte par une société privée européenne et qui, si elle n’atteint pas les prouesses de SpaceX, reste extrêmement impressionnante.

Un calendrier ambitieux, mais réalisable

Mais il reste encore du chemin à parcourir. L’entreprise détaille où elle en est du processus, à savoir le fait que la revue critique de conception du système de lancement est terminée, ce qui signifie que le lanceur est prêt à subir les tests finaux avant un vol réel. La validation de la sécurité des vols à Kourou a pu passer la première étape, les essais à chaud du moteur TEPREL-C se poursuivent, ainsi que les tests sur les réservoirs et concernant la séparation des étages.

Atelier de PLD Space où sont conçus ou testés les moteurs.
Atelier de PLD Space où sont conçus ou testés les moteurs. // Source : PLD Space

Il reste à concevoir également la rampe de lancement, qui voit le jour en Espagne, avant de traverser l’océan jusqu’à la Guyane, ce qui établit un calendrier comprenant un lanceur entièrement opérationnel fin 2025, et des premiers vols d’essai en 2026.

Suivra ensuite la phase commerciale pour laquelle plusieurs créneaux ont déjà été réservés, pour ensuite atteindre la cadence voulue quatre ans plus tard. Tout cela paraît bien ambitieux, mais l’entreprise a pu bénéficier de financements impressionnants qui auraient tendance à générer de la confiance. Ses investisseurs ont placé plus de 50 millions d’euros entre 2024 et début 2025, ce qui représente au total 170 millions d’euros d’investissement depuis sa création.

Si les projets se réalisent bien en temps voulu, PLD Space serait la première entreprise européenne à atteindre cette cadence, ce qui serait une grande avancée sur le marché des satellites. En France, d’autres projets sont en cours et ont prévu de grandes avancées pour les années à venir.

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