[Témoignage] Antoine Cousyn est enquêteur au sein du Groupe d’études et d’informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN). Il raconte comment il s’est pris de passion pour ces phénomènes et a compris, à force d’enquêtes et d’analyses, les façons dont la science pouvait apporter des réponses au mystère des « ovnis ».

Sans que je puisse en identifier la cause, j’ai toujours été attiré, depuis enfant, par le ciel et tout ce qu’il renferme. Les étoiles, les nuages, les avions… Comme une idée fixe. Mes parents ont voulu accompagner cette passion ; ils m’ont offert, à l’occasion d’un anniversaire, une petite lunette astronomique avec laquelle j’ai scruté, je ne sais combien d’heures, tout ce qui (se) passait dans le ciel. Je me suis aussi construit une petite station météorologique que j’ai installée sur mon balcon afin de mieux comprendre ce que je pouvais observer.

Mon intérêt était en partie scientifique, puisque j’étais fasciné par tout ce qui relevait de l’astronomie et de la météorologie, mais me perdre dans le ciel était peut-être aussi une façon de m’accorder avec ma nature rêveuse. J’étais attiré par la part d’inconnu et de mystère des cieux, par l’excitation qu’elle apportait à mon quotidien. Car l’école n’était pas pour moi ; je m’y ennuyais trop. Au forceps, je suis allé jusqu’en première. J’ai passé mon bac de français mais, n’en pouvant plus, j’ai abandonné l’idée d’aller en terminale. Je voulais faire autre chose.

Dans la magie des ovnis

Je suis allé travailler en grande surface. Pendant des années, j’ai rempli des rayons. Cela me laissait le temps et l’espace mental pour m’adonner à ce que j’aimais en parallèle : observer le ciel et lire tout ce qui était à ma portée pour comprendre ce qui s’y jouait. Je me suis formé dans les disciplines permettant de décrypter les phénomènes aérospatiaux. Je lisais et relisais tout ce qui passait entre mes mains, et en particulier mon encyclopédie d’astronomie, utilisant ma lunette pour identifier les étoiles et leurs couleurs, intégrer les termes. Idem pour la météorologie ou encore les satellites et leurs déplacements. Au fil des ans, animé par beaucoup de questions et une curiosité scientifique, je me suis même constitué un socle de connaissances en mathématiques et physique purs. 

Pourtant, c’est d’abord avec une approche candide d’émerveillement que je me suis intéressé à ce que l’on qualifiait alors d’OVNIS (Objets Volants Non Identifiés), et que je préfère aujourd’hui appeler les PAN — parler, plutôt que d’objets volants, de Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés est plus large et mieux adapté à la réalité. Dans les années 80, j’ai découvert la revue ufologique Lumières dans la nuit, qui faisait figure de référence nationale pour les passionnés du sujet. Je m’y suis abonné, et je me suis de plus en plus intéressé aux témoignages qu’elle publiait. L’approche scientifique était largement minoritaire ; il s’agissait de mettre en avant la dimension d’étrangeté des ovnis que les témoins disaient avoir observé.

Ce monde de mystère était irrésistible ; je suis devenu enquêteur bénévole pour Lumières dans la nuit. J’allais rencontrer les témoins d’ovnis supposés, recueillais leurs témoignages sur mon magnétophone. Et malgré un fonds d’esprit critique et de formation scientifique, j’étais interloqué par ce que les témoins rapportaient ; cela prenait le pas sur le reste. Je tentais bien de trouver une explication rationnelle à leurs observations, mais quand j’en identifiais une (le reflet déplacé d’un lampadaire, un avion déformé par la perspective…), elle ne constituait qu’un entrefilet placé en périphérie des pages de récit, ou n’était même pas publiée.

Tout s’explique

C’est à partir des années 2000 que j’ai basculé du côté scientifique. Le tournant ? L’éclipse solaire totale du 11 août 1999 que j’ai pu admirer à Fécamp. Sur l’un des clichés pris à cette occasion, j’ai découvert une sorte de petite boule orangée qu’il m’a été impossible d’identifier. Cela m’est resté en tête comme une preuve du décalage possible entre les PAN et leurs captures en images.

Avec d'autres enquêteurs de la revue, nous nous rendions ensemble aux grands événements autour du ciel. rendions // Source : Elizabeth Olson/Pexels
Avec d’autres enquêteurs de la revue, nous nous rendions ensemble aux grands événements autour du ciel. // Source : Elizabeth Olson/Pexels

Pour des raisons familiales, j’ai fait une pause de quelques années dans l’ufologie. Puis je me suis mis à fréquenter assidûment les forums de discussion sur le sujet. Je suis ainsi entré en contact avec l’ancien directeur de la radio libre Ici & Maintenant, Didier de Plaige, aujourd’hui décédé. Il était passionné par l’ufologie, mais aussi par l’ésotérisme et la spiritualité, et il s’intéressait alors particulièrement aux États-Unis. Nous étions en 2007, et le milieu était agité par des objets très curieux qui avaient été observés dans le ciel à divers endroits de la Californie. Sur les photos des témoins, on voyait des sortes d’anneaux avec des appendices sur lesquels on distinguait une écriture proche du japonais. 

Didier de Plaige a décidé de monter une petite équipe d’enquêteurs pour aller sur le terrain, dont j’ai pu faire partie. Mais malgré toutes nos recherches, nous n’avons jamais retrouvé les soi-disants témoins. Pour cause : des membres de l’équipe spécialisés dans l’analyse des photos se sont aperçus qu’elles avaient toutes été truquées, mais chacune d’une façon différente. Je m’étais passionné pour cette affaire ; la découverte est venu renforcer le constat que j’avais pu faire après l’éclipse à Fécamp. Les supposées preuves d’ovnis avaient leur propre mystère à percer !

C’est à partir de cette époque que je me suis plongé dans les techniques d’authentification des photos et vidéos : j’ai exploré toutes les méthodes et les logiciels. Je me suis passionné pour la fabrication du mystère des PAN.

Une émission de France 2 allait achever de déterminer la suite de ma « carrière » d’ufologue. En 2011, Igor et Grichka Bogdanoff concluaient leur série documentaire À deux pas du futur au Centre national d’études spatiales (Cnes) pour parler ovnis. L’un des intervenants était François Louange, une grande figure de l’ufologie en France. 

Une rencontre décisive

Docteur-ingénieur en traitement du signal, il a notamment travaillé sur le traitement des données de satellites à l’Agence spatiale européenne (ESA). C’est aussi lui, au début des années 2000, qui a été missionné par la direction du Cnes pour faire un audit du service chargé d’élaborer des méthodes d’analyse scientifique des PAN. Le Service d’études des phénomènes de rentrées atmosphériques (SEPRA) avait été créé en 1988 à la suite du groupe original, lui-même lancé en 1977. 

François Louange a préconisé de conserver la structure, mais en la renommant et en redéfinissant son rôle pour mettre l’accent sur l’approche scientifique ainsi que sur la transparence avec la mission de service public de répondre aux interrogations des témoins de PAN. En 2005, le SEPRA est ainsi devenu le Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN) actuel.

Dans le documentaire des frères Bogdanoff, François Louange, devenu analyste consultant en imagerie, a exposé un dossier espagnol qu’il n’arrivait pas à résoudre : un objet en forme de V semblait se déplacer quasiment en même temps que la L une se couchait, comme en orbite autour.

Le V est visible en bas à gauche du disque lunaire. // Source : Raphaël Aupy/IPACO.
Le V est visible en bas à gauche du disque lunaire. // Source : Raphaël Aupy/IPACO.

Ça m’a intrigué au point de participer au montage d’une équipe sur l’un des forums francophones que je fréquentais. Nous avons utilisé les mathématiques, la physique ou encore la géométrie, puis nous avons rédigé un rapport étayé montrant que l’objet volant n’était qu’un avion avec ses traînées de condensation. Il était si loin du vidéaste qu’il ne se voyait que par contraste sur le disque lunaire, et son trajet était par coïncidence assez similaire à celui de la Lune — d’où l’impression qu’il se déplaçait en la suivant.

J’ai envoyé le rapport à François Louange. Convaincu par cette démonstration, il m’a invité chez lui. On s’est rendu compte que nous avions des intérêts communs, mais aussi une certaine complémentarité ; il développait depuis plusieurs années un logiciel d’analyse de photos et de vidéos de PAN, IPACO, auquel il manquait des modules d’authentification. Notre collaboration allait de soi.

J’ai apporté au logiciel tout ce que je connaissais en la matière — et nous continuons toujours de le développer, en copropriété et avec le soutien financier du Cnes. IPACO est, avant tout, un outil fourni aux enquêteurs du GEIPAN, que j’ai intégré en 2012 ; François a proposé ma candidature, et j’ai été sélectionné et formé.

Des enquêtes officielles

Le GEIPAN a une structure d’investigation basée sur le bénévolat d’une quinzaine d’enquêteurs répartis sur tout le territoire français. Nous sommes formés à des outils grand public comme à ceux auxquels nous avons spécifiquement accès en notre qualité d’enquêteurs. Cela va donc du logiciel Stellarium, un planétarium virtuel, aux sites retraçant les trajets d’avion comme Flightradar24, en passant par les restitutions de tracés radar fournies par le Centre Air de planification et de conduite des opérations et de défense aérienne (CAPCODA) ou encore les renseignements orbitographiques des satellites fournis par le Centre opérationnel de surveillance de l’espace (COSE). Un réseau d’experts multidisciplinaires et scientifiques nous apporte également son aide pour les cas les plus complexes.

Nous sommes également formés aux essentiels de la psychologie cognitive pour mener des entretiens rigoureux avec nos témoins. L’objectif : faire surgir d’éventuels détails enfouis dans la mémoire, voire détecter des incohérences par rapport au témoignage initial.

N’importe qui peut signaler un phénomène étrange dont il a été témoin et transmettre le récit de son observation au GEIPAN. Et aucun profil en particulier ne peut être dégagé : nous recevons des témoignages de personnes jeunes comme âgées, de toutes les classes socio-professionnelles, partout sur le territoire français. Les canulars ne représentent qu’environ 1 % des dossiers, et les théories complotistes et/ou influencées par la science-fiction restent marginales. En général, une personne a tout simplement observé un phénomène dans le ciel qu’elle n’a pas pu identifier et elle nous sollicite pour obtenir des réponses.

Des explications rationnelles

Le GEIPAN reçoit 800 à 1 000 signalements par an. Un premier tri est effectué afin de répondre aux cas typiques ne laissant pas de place au doute et de les séparer des autres. Le restant des dossiers est transmis aux enquêteurs qui sont d’abord missionnés pour mener des enquêtes à distance puis, selon les nécessités, se rendent sur place afin de rencontrer les témoins. Il est enfin également possible de faire appel au collège d’experts.

En travaillant pour le GEIPAN, je me suis rendu compte que le phénomène en forme de V semblant en orbite autour de la Lune, celui qui m’a amené à rencontrer François Louange, revenait souvent dans les témoignages. Il y a aussi régulièrement mention par les témoins de points (ou de sphères) lumineux oranges qui se déplacent simultanément dans le sens du vent une nuit de printemps ou d’été, le plus souvent le week-end. Il s’agit de lanternes thaïlandaises, des lampions aux enveloppes en papier de riz de couleur orange à l’intérieur desquels on allume une petite bougie. On les lâche à l’occasion des mariages ou des anniversaires, généralement en nombre et à la belle saison.

Source : Geipan
Les lanternes prises pour des ovnis. // Source : GEIPAN

Les satellites Starlink envoyés en orbite par une fusée de SpaceX génèrent également de nombreux signalements ; plats avec une antenne réfléchissante, ils se traduisent, peu après leur lancement, par un chapelet de lumières blanches en file indienne qui se déplacent lentement et sont régulièrement visibles au-dessus de la France. Un spectacle impressionnant !

Les cas typiques relèvent ainsi d’observations de témoins qui, du fait de conditions d’observation particulières, ne reconnaissent pas le phénomène qu’ils voient pour la première fois. Les cas les plus surprenants, quant à eux, se justifient souvent par une involontaire erreur de jugement. C’est par exemple le cas de ce retraité qui se trouvait en vacances à Vence, dans les Alpes-Maritimes, dans un gîte en hauteur avec vue mer. Un soir, vers minuit, il remarque au loin deux formes lumineuses allongées qui semblent stationnaires et bien au-dessus de la ligne d’horizon. Intrigué, il les montre à son épouse et prend quatre photos, qu’il nous envoie avec son questionnaire GEIPAN.

Je procède aux vérifications d’usage, récupère des photos de la vue dans la même direction depuis le gîte sur Internet. Avec le logiciel IPACO, en les superposant à celles du témoin grâce à des repères identiques, il apparaît que la ligne d’horizon est bien plus haute que ce qu’il pensait — et qu’elle se trouve au même niveau que les phénomènes. Ces derniers se trouvaient donc sur l’eau. 

L’étude des cartes maritimes et le calcul des vitesses de déplacement, des distances et des dimensions, effectué avec les photos du témoin, livrent la clé du mystère : l’homme a vu des bateaux de croisière. Ces navires étaient probablement italiens, et il se trouve que ces derniers ont pour coutume de saluer les habitants lorsqu’ils approchent une côte en allumant toutes leurs lumières. Preuve que nos perceptions peuvent nous trahir, lorsqu’il lui a montré le phénomène, la femme du témoin lui a répondu que c’étaient des bateaux de croisière et tourné les talons. Mais ça ne correspondait pas à sa vision, à lui.

Évacuer le doute

Avec l’expérience, j’ai remarqué que la première impression du témoin est souvent la bonne : son intuition s’exprime, mais des caractéristiques du phénomène ne correspondent pas à l’idée qu’il s’en fait ou l’expérience qu’il en a alors. Parfois, on nous demande ainsi une confirmation officielle, scientifique, pour lever le doute. 

Dans 3 % des cas, cependant, nous ne réussissons pas à trouver d’explication au PAN. C’est par exemple le cas d’un phénomène observé à Hem, en périphérie de Lille, en décembre 2022. Le témoin promenait son chien vers 21 heures quand son attention a été attirée par trois anneaux rougeâtres bien nets dans le ciel. Ils se déplaçaient en triangle, assez lentement, presque à la verticale du témoin. Après vingt secondes, ils ont disparu sans laisser de trace. Interloqué, le témoin n’a pas eu le réflexe de sortir son téléphone, mais il a dessiné l’observation dès qu’il est rentré chez lui.

Le témoin a présenté ce croquis de son observation à Hem. // Source : Geipan
Le témoin a présenté ce croquis de son observation à Hem. // Source : GEIPAN

Nous avons enquêté à deux pour le GEIPAN et nous n’avons trouvé que trois cas similaires, en France, restés non élucidés. Comme pour tous les cas pour lesquels nous n’identifions pas d’explication à l’issue d’une enquête complète, le dossier a été présenté au collège d’experts du GEIPAN, mais sans plus de succès. 

Ce n’est toutefois pas parce qu’un cas est inexpliqué qu’il est inexplicable. Les techniques évoluant vite, les dossiers pourront être réexaminés dans un futur plus ou moins proche et trouver une issue. C’est ce qui s’est produit il y a quelques années : des dossiers classés dans les années 70, 80 ou 90 ont été réétudiés à la lumière des nouvelles techniques d’analyse. Beaucoup d’entre eux ont pu être élucidés, dont un grand nombre de signalements d’éclats lumineux se déplaçant de façon erratique. Il a été prouvé qu’il s’agissait de ballons fantaisie dits « Mylar », répandus à partir des années 80, et appelés par le nom de la couche aluminisée très réfléchissante qui en constitue l’enveloppe externe.

Une grappe de ballons Mylar. // Source : Geipan
Une grappe de ballons Mylar. // Source : GEIPAN

Les mystères des sciences

Tous les signalements que nous traitons sont librement consultables sur le site du GEIPAN, une fois anonymisés afin de protéger l’identité des témoins. Cela permet d’informer le public sur les PAN, mais aussi de tordre le coup à toute théorie complotiste. 

Bien sûr, il arrive qu’un témoin refuse notre explication rationnelle. Mon approche, comme avec tous les « croyants » qui ont une vision poétique, de l’ordre du merveilleux, n’est pas de chercher à convaincre. J’explique les choses de la façon la plus neutre possible : le respect prime, la personne ayant le droit de ne pas être d’accord — et la confrontation étant stérile. À chaque personne son cheminement ; de toute façon, comme le mien, il se fait généralement de la croyance au rationnel.

Mais ce n’est pas parce que la dimension mystérieuse que les PAN revêtaient à l’origine pour moi s’est dissipée à force d’enquêter et de les analyser que ma passion s’en est trouvée diminuée. Si j’ai renoncé à tout un imaginaire, je suis toujours enchanté par le ciel. Simplement, cet enchantement est désormais d’ordre scientifique, tout en gardant une dimension contemplative.

Je suis ainsi toujours ravi d‘observer les cieux et de chercher des explications aux observations les plus originales. Surtout qu’il reste ces 3 % que l’on n’arrive pas encore à comprendre et que l’on veut résoudre. En attendant d’avoir un jour les techniques pour, ils maintiennent une part de mystère — ce qui n’est pas moins excitant !

Cet article existe grâce à

Les abonnés Numerama+ offrent les ressources nécessaires à la production d’une information de qualité et permettent à Numerama de rester gratuit.

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l’I.A, contenus exclusifs et plus encore. Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Pour de l’actu en petit comité, rejoignez la communauté Numerama sur WhatsApp !