Vous le savez peut-être, dans la rédaction de Numerama, on adore les animaux. Les chiens comme les chats nous font fondre d’attendrissement. Après la visite d’une boule de poils à la rédaction, nous nous sommes alors demandés : pourquoi les animaux nous rendent-ils heureux de cette façon ?
Quelques recherches plus tard, un constat s’impose : nous sommes loin d’être les seuls à ressentir cet effet. D’ailleurs, la question est étudiée par les scientifiques depuis plusieurs décennies.
Les animaux ont des bienfaits sur notre santé globale, autant physique, mentale que cognitive. Ces bienfaits sont sous-tendus par des mécanismes hormonaux. Les chercheurs se sont même efforcés d’exploiter ces effets positifs auprès de patients malades.
Alors, pourquoi ces relations humain et animal nous apportent tant de douceur et, parfois, jouent même un rôle dans des processus de guérison ?
Ce que la science dit du bonheur transmis par les animaux
Souvent axées sur le lien entre le chien (ou le chat) et l’humain, les études scientifiques menées régulièrement depuis plusieurs années tendent à démontrer que le lien humain-animal est extrêmement bénéfique pour ceux ayant la chance d’en profiter.
Sont relevés des bienfaits touchant la santé cardio-vasculaire, mais aussi l’humeur générale, les symptômes dépressifs, l’attention, la concentration et la cognition plus généralement, et ce, chez des adultes, des personnes âgées et des enfants.
Les processus neurocognitifs entrant en jeu
Tous les bienfaits du contact avec l’animal découlent de la libération de différentes substances dans notre cerveau, qui vont entrainer de l’attachement mais aussi une réduction du stress et une activation des circuits de la récompense.
D’abord, caresser un animal provoque une libération d’ocytocine, l’hormone traditionnellement associée à l’attachement. « L’ocytocine atténue l’activité du stress, diminue les niveaux de cortisol [une hormone lié au stress], le rythme cardiaque et la pression sanguine. Elle augmente la confiance et l’interaction sociale positive, améliore l’humeur et diminue les sentiments de dépression et d’anxiété », explique l’ouvrage One health, une seule santé, de Jakob Zinsstag et al, publié en 2020.
Il y a un effet domino et de cumulation entre les différentes hormones qui s’activent. Interagir avec un animal, en plus de libérer de l’ocytocine, qui elle-même provoque déjà une réduction du stress, entraine une baisse de cortisol, de l’adrénaline et de la noradrénaline qui, elles, sont les hormones du stress. La diminution de la concentration de ces hormones dans le sang a un impact sur la santé cardiovasculaire, mais aussi sur l’attention et la concentration.
Les bienfaits physiques de la présence des animaux
Les effets physiques sont multiples et se ressentent aux niveau cardiovasculaire, du sommeil, de la douleur, mais aussi de l’immunité et du microbiote intestinal.
D’abord, au niveau cardio-vasculaire. Plusieurs études ont montré que les propriétaires d’animaux, plus souvent de chien, étaient plus actifs physiquement. En conséquence :
- On observe une réduction des différents facteurs de risque (comme l’hypertension ou un cholestérol trop élevé) menant à des évènements cardiovasculaires,
- le risque de décès, notamment à cause d’un problème cardiaque, baisse, tout particulièrement chez les personnes vivant seules.
Ensuite, les propriétaires de chien sont obligés d’avoir une activité physique plus régulière : il a été démontré que ceux-ci ont une meilleure mobilité par rapport à ceux vivant seuls, sans animaux et ne pratiquant pas d’activité physique régulière.
Posséder un animal de compagnie, par ailleurs, améliore le sommeil, ce qui entraine une réduction de la consommation de médicament agissant sur les troubles du sommeil et de la fatigue.
Également, en maison de retraite, notamment avec des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, des interventions assistées par animaux ont permis une d’apporter une aide dans la réduction, entre autres, de symptômes tels que la douleur.
Enfin, disposer de la compagnie d’un partenaire à quatre pattes contribuerait à renforcer le système immunitaire, en réduisant les processus inflammatoires dans le corps, ainsi qu’à modifier le microbiote intestinal. Cela pourrait avoir aussi un impact, plutôt positif, sur l’inflammation et les risques cardio-vasculaires.
Également des bienfaits mentaux
Dans toutes sortes de travaux, déjà cités plus haut, il ressort que nos boules de poils préférées sont un allié pour une meilleure concentration. Cela, chez les enfants comme chez les personnes âgées, qu’elles soient saines ou présentant des troubles mentaux.
Caresser un animal de compagnie favorise une réduction du stress. Si vous l’avez peut-être déjà expérimenté en tant qu’individus, cet effet a été prouvé à de nombreuses reprises par les scientifiques. Une étude sur le soutien médico-psychologique d’un animal de compagnie réalisé en Belgique en 2018, explique : « Le contact avec l’animal de compagnie a un effet relaxant tel que, par exemple, le chien peut diminuer le stress chez l’enfant dans une tâche inconfortable (comme lire un texte à voix haute). »
L’ouvrage One health, une seule santé, souligne que « cet effet tampon anti-stress se renforce à mesure que les enfants passent physiquement du temps avec le chien ».

Si l’effet sur le stress est avéré, un autre effet est aussi très important : celui sur l’humeur, de manière générale. Ainsi, interagir avec un animal diminue considérablement les sentiments de dépression et de solitude. L’amélioration de l’humeur se constate aussi chez des personnes jeunes ou chez des adultes souffrant de troubles psychiatriques, comme la schizophrénie.
Pour aller plus loin, une étude publiée en 2019 a constaté une diminution du risque de diagnostic de schizophrénie chez les enfants lorsqu’ils étaient exposés, jeunes, à un chien domestique.
Enfin, chez les personnes âgées, avoir un animal de compagnie permet d’avoir des effets positifs sur les symptômes d’agitation.
Des bienfaits cognitifs et sociaux
Si l’animal a autant de bienfaits sur notre santé physique et mentale, c’est en grande partie grâce au lien créé avec lui. Cette notion de lien est aussi transposable entre êtres humains, car les animaux sont des médiateurs qui nous permettent aussi de rentrer en contact les uns avec les autres.
Ainsi, être accompagné, le plus souvent, d’une boule de poils aide à rompre l’isolement social, car les animaux « facilitent l’engagement de conversations neutres et les contacts avec des personnes étrangères, ce qui peut susciter de nouvelles amitiés et diminuer le sentiment de solitude », souligne l’étude sur le soutien médico-psychologique citée plus haut. Concrètement, elle a montré que : « Les personnes âgées possédant un animal de compagnie ont 36 % moins de risques de rapporter un sentiment de solitude que les individus n’en possédant pas. »
Par ailleurs, les animaux favorisent aussi un meilleur apprentissage, en termes de conditions d’apprentissage, mais aussi des capacités d’apprentissage des enfants, révèle l’ouvrage One health, une seule santé.
Cet écrit met en avant une étude menée en 2014 qui a permis, pour la première fois, de démontrer, de manière directe, les effets bénéfiques d’un chien sur l’attention, la concentration et la capacité d’apprentissage des enfants.
Enfin, une étude, publiée en 2023 dans la revue Jama Network Open et menée par des scientifiques chinois, arrivait à la conclusion suggérant que posséder un animal de compagnie permettrait un ralentissement du déclin cognitif chez les personnes âgées vivant seules.
Pour aller plus loin, quelques limites et précautions
Si ces études mettent en évidence tous les avantages que représente la compagnie d’un acolyte poilu, les résultats doivent encore être renforcés par d’autres études à long terme sur des populations spécifiques.
Par ailleurs, les pratiques d’interventions assistées par animaux, comme les chiens d’assistance utilisés lors du procès du docteur Joël Le Scouarnec qui s’est clôturé en mai 2025, sont encore peu réglementées.
Une proposition de loi a été déposée au début du mois de juillet 2025 pour avancer vers une meilleure structuration de cette pratique et répondre aux « enjeux de formation, de coordination, d’encadrement, d’inclusion, de protection et de respect du bien-être animal ». Parce qu’il est bon d’encadrer une pratique autant pour le bien-être des bénéficiaires que des acteurs principaux, les animaux !
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