Des scientifiques ont réussi à identifier l’une des clés chimiques derrière la capacité des tardigrades à résister aux conditions les plus extrêmes. C’est un capteur chimique.

Les tardigrades sont exceptionnels. Ces êtres d’environ un millimètre, parfois surnommés oursons d’eau, peuvent survivre à peu près n’importe où et dans les conditions les plus extrêmes, là où la plupart des organismes ne résisteraient pas (y compris sur la Lune). Et pour cause : ils sont « extrémophiles ». Mais quelle est la clé de cette invincibilité ?

En 2019, des scientifiques avaient commencé à percer à jour leur « bouclier », qui leur permet notamment de résister aux radiations. Mais reste à comprendre leur capacité à la cryptobiose — quand tout leur métabolisme est à l’arrêt et qu’ils se déshydratent complètement, ce qui leur permet de survivre. Une étude publiée le 17 janvier 2024 plonge dans le mécanisme chimique de leur survie.

Un capteur chimique dans leur organisme

Les auteurs de ces travaux ont mis les tardigrades dans des états de stress extrême — afin de déclencher leur état de survie, quand ils se mettent en boucle et « meurent » temporairement pour résister à ces conditions. Face à du peroxyde d’hydrogène, du sel, du sucre, des températures de -44 degrés Celsius, et comme attendu dans de telles conditions, leur organisme a alors produit des radicaux libres. Ces derniers sont des atomes possédant des électrons non appariés. De fait, ces atomes cherchent à résoudre ce problème et, ce faisant, ils peuvent « blesser » l’organisme en déstabilisant les brins d’ADN ou des protéines.

Les tardigrades, selon les espèces, mesurent moins d'un millimètre ou un peu plus. // Source : Domaine public
Les tardigrades, selon les espèces, mesurent moins d’un millimètre ou un peu plus. // Source : Domaine public

Dans le cas des tardigrades, les radicaux libres réagissent aussi avec la cystéine, un acide aminé important. Quand les radicaux libres débarquent en nombre, ils oxydent la cystéine. Cela sert en quelque sorte de capteur environnemental. L’organisme du tardigrade sait qu’il est en état de stress, car la cystéine détecte l’afflux de radicaux libres. C’est ce qui déclenche l’état de survie.

Les chercheurs ont pu le confirmer puisque, durant leur expérience, ils ont bloqué l’accès de la cystéine aux radicaux libres. Quand ce lien était coupé, les tardigrades n’entraient pas en cryptobiose face à des conditions extrêmes.

L’expérience n’a eu lieu qu’avec une seule espèce de tardigrade. Il y a plusieurs espèces, dont les stratégies de survie peuvent varier. Ce n’est donc qu’un début à la compréhension de ces étranges animaux.

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