Pour la première fois, une greffe de la vessie a été réussie chez l’humain. Pourquoi a-t-il fallu attendre 2025 pour y parvenir ? Voici comment cette prouesse a été rendue possible.

Le 4 mai 2025, une première chirurgie historique s’est tenue à Los Angeles. En effet, pour la première fois, un patient humain a reçu une greffe de la vessie au Ronald Reagan UCLA Medical Center.

L’opération était dirigée par les chirurgiens urologiques Nima Nassiri et Inderbir Gill. Les deux médecins ont travaillé pendant plusieurs années auparavant pour développer une technique de transplantation. « Cette première tentative de transplantation de la vessie a nécessité plus de quatre ans de travail », a déclaré Nima Nassiri dans un communiqué de l’UCLA. « Pour le patient correctement sélectionné, il est excitant de pouvoir offrir une nouvelle option potentielle. »

Pourquoi cette première transplantation vésicale n’a eu lieu qu’en 2025 ?

S’il peut paraitre surprenant qu’il n’y ait pas eu auparavant de greffe vésicale réalisée sur l’humain, cela s’explique facilement : « Les greffes de vessie n’ont pas été faites auparavant en partie à cause de la structure vasculaire compliquée de la région pelvienne et de la complexité technique de la procédure », comme le soulignent les deux chirurgiens.

Jusqu’à aujourd’hui, les traitements pour une vessie retirée en totalité ou en partie, consistaient à :

  • la remplacer ou augmenter son volume en créant un nouveau réservoir à partir de parties d’intestins,
  • créer une voie pour permettre à l’urine de sortir du corps.

Elles comportent toutefois plusieurs risques, comme des saignements internes, des infections bactériennes ou des problèmes digestifs. Nima Nassiri explique qu’ « une greffe de vessie, en revanche, aboutit à un réservoir urinaire plus normal et peut contourner certains problèmes à court et à long terme associés à l’utilisation de l’intestin ».

Greffer une vessie, un défi pour les chirurgiens

Dans notre corps, les reins sont liés à la vessie par de petits canaux. Les reins produisent l’urine qui se déverse via ces tuyaux dans la vessie.

Dans ce cas-ci, la greffe vésicale a été combinée à une greffe rénale. En effet, le patient, Oscar Larrainzar, 41 ans, avait subi une première chirurgie au niveau de la vessie suite à une tumeur et ce qui restait de l’organe était trop petit et compromis pour fonctionner. Il avait par ailleurs subi une ablation des deux reins à la suite d’un cancer et une maladie rénale terminale. N’ayant plus de reins, il était sous dialyse depuis sept ans.

La dialyse est une technique de « nettoyage » ou d’épuration du sang mise en place lorsque les reins ne fonctionnent plus correctement et ne peuvent plus assurer ce rôle.

En 8h d’opération, les chirurgiens ont d’abord greffé un nouveau rein, puis la vessie, en utilisant la technique qu’ils ont mise au point pendant plusieurs années. Nima Nassiri raconte : « Le rein a immédiatement fait un grand volume d’urine, et la fonction rénale du patient s’est immédiatement améliorée. Il n’y avait pas besoin de dialyse après la chirurgie, et l’urine s’écoulait correctement dans la nouvelle vessie. »

Dr. Nima Nassiri et son patient, Oscar Larrainzar // Source : Extrait d'une vidéo de Cesar SarmientoUCLA Health
Dr. Nima Nassiri et son patient, Oscar Larrainzar. // Source : Extrait d’une vidéo de Cesar Sarmiento_ UCLA Health

Évidemment, à l’avenir, il faudra surveiller comment évolue le fonctionnement de la vessie transplantée ainsi que la quantité d’immunosuppression nécessaire pour éviter le rejet d’organe.

Cette opération a été accomplie dans le cadre d’un essai clinique et le chirurgien espère pouvoir en réaliser d’autres à l’avenir.

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