L’impact de la lecture sur le cerveau est un phénomène complexe. Une étude a cartographié les régions qui s’activent, en fonction du type de lecture.

Quand vous lisez un livre, les mots forment bien davantage que des phrases : les scènes sont visibles, palpables. Quel mécanisme est-il à l’œuvre ? Pour le comprendre, les scientifiques essayent déjà d’identifier comment le cerveau réagit. Une nouvelle étude, en 2025, vient rassembler les résultats de 163 autres travaux, sur plus de 3 000 adultes, dont le cerveau a été scanné pendant qu’ils lisaient des mots, phrases, textes, lettres et pseudo-mots (des mots qui n’en sont pas, mais qui y ressemblent).

Les scientifiques ont ainsi pu dresser une « carte » cérébrale des zones activées par la lecture. Et elle est vaste.

Légende de haut en bas : mots, pseudo-mots, phrases, textes, lettres, décisions lexicales, mots et pseudomots silencieux, lecture attentive, lecture libre. // Source : Neuroscience & Biobehavioral Reviews
Légende de haut en bas : mots, pseudo-mots, phrases, textes, lettres, décisions lexicales, mots et pseudomots silencieux, lecture à voix haute, lecture silencieuse. // Source : Neuroscience & Biobehavioral Reviews

La lecture active de multiples régions du cerveau

Le traitement de la lecture de lettres, de mots, de phrases et de textes est particulièrement condensé dans l’hémisphère gauche, et pour cause : c’est dans cette zone que le langage est reconnu et traité. Mais la cartographie produite par ces chercheurs montre que les zones exactes activées varient selon ce qu’on lit, ce qui vient confirmer ce qu’on sait de la lecture : elle n’active pas une région spécifique qui y serait pleinement dédiée, mais un réseau complexe, qui va varier selon ce qu’on lit et comment.

Lire des lettres n’active qu’un seul groupe de neurones, dans le cortex occipital gauche, tandis que lire des mots, des phrases et des textes active plusieurs régions en même temps. Concernant la lecture de lettres et de textes, elle active spécifiquement les aires visuelles et motrices gauches.

Il y a également une différence significative entre la lecture à voix haute et la lecture silencieuse. À voix haute, les régions liées au son et au mouvement sont activées. Et, paradoxalement, la lecture silencieuse active une pluralité de régions, plus complexes, car elle demande plus de ressources au cerveau qu’à voix haute.

Le cerveau réagit différemment selon ce qu'on lit. // Source : Neuroscience & Biobehavioral Reviews
Le cerveau réagit différemment selon ce qu’on lit. // Source : Neuroscience & Biobehavioral Reviews

L’étude démontre aussi que le cervelet, une structure qui joue un rôle dans le contrôle moteur, l’imagerie mentale, le langage et l’attention, est fortement activé pendant dans la lecture. Le cervelet gauche s’active spécifiquement lors de la lecture de mots (et non pour les lettres, phrases, textes) ; le cervelet droit, très impliqué dans la production de la parole, s’active tout au long du processus de lecture sous toutes ses formes.

Le cerveau est influencé par la lecture

En plus d’activer de larges réseaux dans notre cerveau, la lecture influencerait aussi, à l’inverse, le cerveau. Une étude publiée en 2024 montre que le cerveau de personnes lisant énormément est légèrement différent des autres. Deux régions en particulier seraient concernées. D’abord, le lobe temporal : « Le pôle temporal gauche permet d’associer et de catégoriser différents types d’informations significatives. Pour assembler le sens d’un mot tel que jambe, cette région du cerveau associe les informations visuelles, sensorielles et motrices qui décrivent l’aspect, la sensation et le mouvement des jambes », explique l’un des auteurs, Mikael Roll.

La seconde zone, qui se développe davantage avec la lecture, serait le gyrus de Heschl… qui contient l’aire auditive primaire. « Pour associer les lettres aux sons de la parole, nous devons d’abord être conscients des sons de la langue », détaille Mikael Roll. « Cette conscience phonologique est un précurseur bien établi du développement de la lecture chez les enfants. »

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