Le télescope spatial James Webb a braqué ses instruments d’observation en direction de la constellation du Taureau. Sa cible : la nébuleuse du Crabe, qui cache en son sein un pulsar, une étoile à neutrons en rotation.

Elle est repérée depuis des centaines d’années. C’est également l’un des objets célestes les plus connus du grand public. Capturée en 2005 par le télescope spatial Hubble, dans une photo devenue iconique, la nébuleuse du crabe a eu cette fois les honneurs de l’objectif photo de James Webb, le tout nouvel observatoire spatial de la Nasa.

La nébuleuse du Crabe se trouve à 6 500 années-lumière du Système solaire. Elle est située dans la constellation du Taureau.

Le cliché, rendu public le 30 octobre 2023, offre un niveau de détail beaucoup plus élevé que l’image prise presque vingt ans plus tôt. « Bien qu’il s’agisse d’un sujet bien étudié, la sensibilité et la résolution dans l’infrarouge de James Webb offrent de nouveaux indices sur la composition et les origines de cette nébuleuse », écrit l’agence spatiale américaine.

C’est quand les deux visuels de la nébuleuse de crabe sont placés côte à côte que le saut qualitatif est le plus net. Un travail rendu possible grâce à l’action de deux caméras spéciales embarquées dans le télescope : une spécialisée dans le proche infrarouge (NIRCam, Near-Infrared Camera) et l’autre dans l’infrarouge moyen (MIRI, Mid-Infrared Instrument).

Le travail de Hubble à gauche Le travail de Webb à droite

Les espèces de filaments qui semblent se propager depuis le centre de l’image sont en fait le témoignage d’une étoile antique, aujourd’hui disparue. Ce qu’il reste de son existence, ce sont ses vestiges qui continuent de se répandre dans l’espace, à toute allure : le diamètre de la nébuleuse du Crabe, qui est de 10 années-lumière, s’étend à la vitesse de 1 500 km/s.

Célèbre, cette nébuleuse est aussi fortement liée à l’histoire humaine. En effet, si cet objet spatial est véritablement observé depuis le 18e siècle, la supernova en elle-même — c’est-à-dire l’explosion de l’étoile — a été relevée il y a un millénaire de cela, notamment en Asie. Cet évènement est d’ailleurs appelé SN 1054, pour « supernova de l’an 1054 ».

Une étoile à neutrons au centre

Concernant la zone intérieure, développe la Nasa, elle apparaît constituée d’une matière « translucide et laiteuse » de couleur blanche. C’est un rayonnement synchrotron, qui est émis dans tout le spectre électromagnétique. Ce phénomène vient des particules accélérées à très haute vitesse, quand elles s’enroulent autour des lignes de champ magnétique.

La cause de tout ceci ? Au centre, se trouve un point blanc brillant : un pulsar, une étoile à neutrons qui tourne sur elle-même à une vitesse extrêmement élevée. « Le puissant champ magnétique du pulsar accélère les particules à toute allure et les amène à émettre des radiations quand elles se propagent autour de ces lignes magnétiques », raconte l’agence.

C’est cela qui donne un effet ondulatoire aux traînées situées près du centre, un phénomène que James Webb met en exergue grâce à sa suite scientifique bien plus aboutie que Hubble. Pour les astronomes, cela va leur permettre « d’approfondir leur compréhension du cycle de vie d’une étoile », assure la Nasa. Et pour le public, de mettre la main sur une photo magnifique.

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