Les lunettes équipées de filtres anti-lumière bleue ne serviraient à rien, selon une étude qui vient de paraitre. Elle contredit de nombreuses années de croyances à ce sujet.

La lumière bleue a, durant des années, été présentée comme un fléau pour les yeux. Pendant des années, les opticiens ont proposé de rajouter des filtres atténuant ces lumières bleues aux lunettes de leurs clients. Pourtant, une nouvelle étude, à l’ampleur inédite, montre que ces filtres ne serviraient à rien. L’étude, publiée le 18 août 2023 dans le journal scientifique Cochrane, a été repérée par Sciences et Avenir, qui y a consacré un article.

L’étude en question a analysé « 17 essais cliniques randomisés et réalisés dans 6 pays différents » afin de parvenir à sa conclusion : « ces lunettes ne servent, en réalité, à rien ». Non seulement les filtres ne seraient pas efficaces, mais la lumière bleue venant des écrans d’ordinateur, de smartphones ou encore de télévisions ne serait pas si néfaste que cela.

Les filtres anti lumière bleue ne seraient ni efficaces ni nécessaires

L’étude a pris en compte plusieurs critères pour mesurer l’efficacité des filtres. Tout d’abord, le niveau de fatigue visuelle chez les patients Or, comme l’a expliqué à Sciences et Avenir la docteure Laura Downie, l’une des autrices de l’étude, « nous n’avons pas trouvé d’information concluante sur une possible affection des yeux. Une seule étude montrait clairement qu’il n’y avait qu’un effet très léger, voire pas d’effet du tout. » Même chose pour l’impact sur le sommeil : les études ne permettent pas de conclure que les lumières bleues perturbent le sommeil.

Des lunettes devant un écran  // Source : K8 / Unsplash
Des lunettes devant un écran. // Source : K8 / Unsplash

En plus de la fatigue, l’étude prenait en compte la capacité de filtration des lumières bleues par les lunettes. Les opticiens promettent la plupart du temps qu’elles peuvent filtrer jusqu’à « 40 % de la lumière bleue perçue par les yeux devant un écran ». Or, il est apparu que ces filtres ne protégeaient que de 10 à 25 % des lumières bleues.

Enfin, les effets nocifs que l’on attribue à la lumière bleue n’ont jamais été prouvés. « Il y a un manque de preuves directes. Aucun mécanisme biologique clair par lequel la lumière bleue pourrait causer directement une fatigue oculaire n’a été identifié », indique la docteure Laura Downie.

Au final, entre un manque d’efficacité des lunettes, d’une incertitude au niveau de la fatigue visuelle, et d’une absence de preuve sur la nocivité des lumières bleues, l’étude conclut que les lunettes filtrant les lumières bleues ne présentent pas d’avantage particulier par rapport aux modèles sans filtre.

Les chercheurs notent cependant que les études qu’ils ont analysées étaient, la plupart du temps, menées sur peu de volontaires et de manière très brève. Il est donc « nécessaire de mener plus de recherches dans le futur pour fournir des preuves concernant les effets des verres filtrants la lumière bleue sur plusieurs aspects des performances visuelles et du sommeil ».

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !