Ce 17 juillet 2023, Google rend hommage à Eunice Newton Foote avec un doodle. Née en 1819, elle était une pionnière pour la compréhension du changement climatique.

Le changement climatique est acté. Son origine humaine aussi. Mais, bien avant que le consensus scientifique soit indéniable, il y a eu des femmes et des hommes qui ont alerté et qui, à leur époque, n’étaient pas ou peu entendus. Eunice Newton Foote en fait partie. Google a décidé, ce 17 juillet 2023, de lui rendre hommage avec un doodle à son effigie.

« Eunice Newton Foote fut en 1856 la première à découvrir les effets alarmants du dioxyde de carbone dans l’atmosphère », indiquent les encadrés du doodle (il suffit de cliquer dessus pour les afficher). En effet, elle a découvert le phénomène que l’on nomme, aujourd’hui, effet de serre. Ce dernier est au cœur du processus de réchauffement et de dérèglement du climat.

Eunice Newton Foote : des travaux snobés, mais déterminants

Eunice Newton Foote est née en 1819. On sait qu’elle avait une formation scientifique très avancée, bien que son parcours académique exact reste peu connu. Dans tous les cas, à partir des années 1850, elle commence à étudier l’effet du Soleil sur l’air — comment celui-ci est amené à se réchauffer et comment certains gaz influencent ce processus. Ce, à l’aide de cylindres remplis de gaz, qu’elle expose au rayonnement solaire. Elle compare ainsi la température de l’air extérieur à celle que des gaz exposés à ce rayonnement.

Portrait d'Eunice Newton Foote // Source : The Tuttle Company, publisher
Portrait d’Eunice Newton Foote. // Source : The Tuttle Company, publisher

C’est ainsi qu’elle découvre que le CO2 — le dioxyde de carbone, donc — ainsi que la vapeur d’eau chauffent davantage… et qu’ils mettent plus de temps à se refroidir. Le dioxyde de carbone absorbe tout bonnement la chaleur et, à l’échelle planétaire, la rediffuse : en clair, la chaleur est emmagasinée, accumulée, par ce phénomène, ce qui provoque l’effet de serre qui augmente les températures, perturbe le climat. Et plus les niveaux de CO2 augmentent, plus ce phénomène s’accroît. Raison pour laquelle, aujourd’hui plus que jamais, la nécessité de stopper les émissions de ces gaz est urgente.

À son époque, Foote est snobée par ses pairs. En premier lieu, car elle est une femme : pour cette raison, elle n’est pas autorisée par présenter les résultats scientifiques de son étude à l’AAAS — American Association for the Advancement of Science (Association américaine pour l’avancement des sciences). C’est un confrère, Joseph Henry, qui le présente, se faisant porte-parole de Foote. Mais, l’article de recherche reste malgré tout écarté de la revue Proceedings, censée pourtant rassembler toutes les études présentées devant l’AAAS.

« Ses études tombèrent dans l’oubli pendant près d’un siècle »

Trois ans plus tard, un autre scientifique, John Tyndall publie des travaux similaires, inspirés de ceux de Foote. Pendant de longues décennies, c’est lui qui sera crédité pour la découverte.

Pour la postérité historique, Eunice Newton Foote devient alors inexistante. « Ses études tombèrent dans l’oubli pendant près d’un siècle », relève le doodle de Google. Il faut attendre 2011, et les travaux d’un historien, pour qu’elle puisse être enfin identifiée comme pionnière sur cette découverte majeure — laquelle a été, depuis, étudiée en profondeur par les climatologues pour comprendre le changement climatique, ses causes, ses solutions.

Eunice Newton Foote était aussi une militante pour les droits des femmes. À ce titre, elle fut la signataire de la Convention de Seneca Falls qui, en 1848, est alors l’une des toutes premières conventions dédiées à ce sujet sur le sol américain.

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