Les émissions de gaz à effet de serre produites par les humains sont à l’origine du dérèglement du climat. Le consensus scientifique est indiscutable.

Certains mouvements appelés climatosceptiques contestent l’existence du changement climatique, et en particulier de ses causes humaines. Pourtant, ce dérèglement relève d’une certitude depuis maintenant plusieurs décennies, tout comme nous savons aussi que les activités humaines en sont la cause. C’est ce que rappelait le dernier rapport du GIEC. Il y a consensus scientifique. Une équipe de l’université Cornell a cherché à quantifier l’ampleur de ce consensus.

Le résultat de leurs recherches a été publié le 19 octobre 2021 dans les Enviromnental Research Letters. Le chiffre du consensus est de 99,9 %.

Le lien entre les émissions d’origine humaine et le dérèglement est établi

« Nous sommes pratiquement certains que le consensus dépasse largement les 99 % et que tout débat public sur la réalité du changement climatique causé par les humains est à peu près terminé », commente Mark Lynas sur le site de l’université Cornell. Le niveau de certitude quant au lien entre les activités humaines et le changement climatique correspond au même niveau de certitude que l’on retrouve pour l’évolution ou pour la tectonique des plaques.

La partie grisée, « near future », correspond à la période à court terme durant laquelle tout se joue.  // Source : GIEC

La partie grisée, « near future », correspond à la période à court terme durant laquelle tout se joue.

Source : GIEC

Pour en arriver à ce chiffre de 99,9 %, les auteurs ont étudié en détail 3 000 études publiées dans des revues scientifiques et ayant donc passé l’étape essentielle d’une relecture par les pairs. Les trois milliers d’études ont été sélectionnées par randomisation, c’est-à-dire tirées au sort conformément à la méthode scientifique afin de garantir l’absence de tout biais de sélection. Pour se concentrer sur la science récente, les auteurs ont effectué cette randomisation sur un total de 88 125 papiers publiés depuis 2012 et évoquant le climat.

Une quantification similaire avait été réalisée en 2013, sur un panel de recherches scientifiques publiées entre 1991 et 2012. Cette précédente étude avait établi un consensus de 97 %. La portion d’études mentionnant une éventuelle incertitude, déjà extrêmement faible au tournant du millénaire, s’est réduite encore davantage depuis.

« Il est essentiel de reconnaître le rôle principal des émissions de gaz à effet de serre »

Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont également utilisé un algorithme pour évaluer l’intégralité des 88 125 papiers climatiques publiés depuis 2012, afin de reconfirmer d’une autre façon le consensus. L’étude algorithmique a montré que seuls 28 papiers sur 88 125 mentionnaient un point de vue implicitement ou explicitement « sceptique » — 28 papiers qui ont tous été diffusés dans des « revues mineures ».

En conclusion, en 2021, il est impossible d’affirmer qu’il perdure un doute raisonnable sur l’origine humaine (« anthropique ») du dérèglement climatique, le consensus scientifique est largement établi : le changement climatique est là et il est causé par nos activités qui émettent du gaz à effet de serre.

« Il est essentiel de reconnaître le rôle principal des émissions de gaz à effet de serre afin de pouvoir mobiliser rapidement de nouvelles solutions, car nous sommes déjà témoins en temps réel des effets dévastateurs des catastrophes liées au climat sur les entreprises, les personnes et l’économie », conclut Benjamin Houlton, co-auteur de l’étude, sur le site de l’université.


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