Une nouvelle étude suggère que les manchots, une espèce d’oiseaux de la famille des Sphéniscidés, évolue trop lentement et pourrait bientôt subir les conséquences désastreuses du changement climatique.

Le manchot est sans doute l’une des espèces d’oiseaux marins les plus fascinantes dans le monde. Évoluant principalement dans les eaux de l’Antarctique, de l’Australie ou de la Nouvelle-Zélande, ce petit cousin du pingouin semble s’adapter à son environnement et aux conséquences, pour le moins désastreuses, du changement climatique. Mais, il se pourrait que ce ne soit bientôt plus le cas.

Une nouvelle étude, partagée par la revue Nature Communications et relayée par ScienceAlert le 22 juillet 2022, affirme que l’évolution de ces oiseaux marins serait actuellement beaucoup trop « lente », et que cette évolution pourrait porter préjudice à l’espèce — elle ne pourra bientôt plus s’adapter au changement climatique actuel, jugé trop rapide pour sa capacité d’évolution.

L’évolution « lente » des manchots les rendrait vulnérables face au changement climatique

Cette étude de la revue Nature Communications nous dévoile les prémices de l’histoire des premiers manchots. Ces petits oiseaux marins, cousins proches du pingouin, se seraient étonnement et rapidement adaptés au climat et aux températures dans l’hémisphère sud (là où les températures sont très élevées durant l’été austral), après l’extinction de leur ancêtre, il y a plusieurs centaines de milliers d’années : le Palaeeudyptes klekowskii.

L’étude cite qu’après la disparition des dinosaures, certains oiseaux, et notamment les manchots, ont eu plus de place pour se répandre et se reproduire. Les petits oiseaux marins se sont installés dans des lieux avec différents climats, un peu partout à travers le monde. Ceux-ci ont également fini par évoluer pour devenir de grands prédateurs marins « En 60 millions d’années, ces oiseaux emblématiques ont évolué pour devenir des prédateurs marins hautement spécialisés, et sont maintenant bien adaptés à certains des environnements les plus extrêmes de la Terre », précise les auteurs et autrices de l’étude.

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Les manchots sont incapables de voler. En revanche, ce sont de très bons nageurs. // Source : Flickr (image recadrée)

Cependant, les recherches des scientifiques révèlent que, désormais, les manchots présenteraient un taux d’évolution extrêmement lent (voire le plus lent de toutes les espèces d’oiseaux dans le monde). L’étude affirme que l’extinction de masse serait la cause principale du ralentissement dans leurs taux de mutations génétiques, et ce, depuis leur passage à la vie marine « le rythme actuel du réchauffement climatique, combiné au nombre limité de refuges dans l’océan Austral, dépassera probablement de loin la capacité d’adaptation des manchots. »

Les chercheurs ont comparé 17 espèces différentes d’oiseaux au total. Ils ont remarqué que les oiseaux aquatiques avaient généralement des taux d’évolution plus lents que les oiseaux terrestres. Les chercheurs pensent qu’un mode de vie aquatique pourrait être la cause principale d’un faible taux d’évolution. Ils pensent également que les taux d’évolution chez les oiseaux sont plus faibles dans les climats plus frais, comme l’Antarctique : « Les taux d’évolution des oiseaux sont plus faibles dans les climats plus frais. »

Les conséquences d’un isolement physique pour les manchots

Les manchots ont dû s’adapter à des changements climatiques répétés et à divers environnements marins pendant plusieurs milliers d’années — les scientifiques ont découvert que plusieurs espèces de manchots ont connu une période d’isolement physique, au cours de la dernière période glaciaire.

Manchots empereurs. // Source : Pixabay
Un groupe de manchots empereurs. // Source : Pixabay

Les manchots se sont dispersés plusieurs fois en Amérique du sud et en Antarctique. Cet isolement les a empêchés d’être en contact avec d’autres manchots et les a contraints à vivre dans des zones d’habitat plus fragmentées, et dans lesquelles ils pouvaient de moins en moins trouver de la nourriture ou un abri. En conséquence, l’ADN de chaque espèce de manchot est devenu différent et plus spécifique.

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