Visé par une plainte en 2019, Epic Games pourrait bien ne rien avoir à payer. La justice a pratiquement vidé le contenu de l’action en justice lancée par un saxophoniste. Et la dernière réclamation est loin de lui assurer la victoire.

Vous l’avez peut-être lu dans les colonnes du Copyright Madness de Numerama : un saxophoniste américain, Leo Pellegrino, a déposé plainte contre le studio Epic Games en lui reprochant d’avoir repris sans autorisation — c’est-à-dire sans compensation financière — ses pas de danse dans Fortnite. Sauf qu’au lieu de mobiliser le copyright pour faire valoir ses droits, le musicien a opté pour le droit à l’image.

Un an plus tard, force est de constater que cette stratégie n’a pas été décisive devant les tribunaux. Si l’affaire n’est pas encore définitivement tranchée, The Verge signale le 2 avril que le magistrat a écarté la grande majorité des prétentions de l’artiste. Sept des huit demandes de Leo Pellegrino ont été rejetées, en estimant qu’elles étaient fondamentalement erronées.

Leo Pellegrino musique musicien

Leo Pellegrino.

Source : dietrichphoto

Un dernier levier juridique fragile

Pour le juge, Epic Games a modifié suffisamment les mouvements pour qu’ils ne singent pas totalement Leo Pellegrino. Certes, les gestes peuvent être proches et l’inspiration de la danse de l’artiste remarquée, mais le magistrat observe aussi que le style dans Fortnite ne fait pas d’autres références à l’identité du saxophoniste. Il a ajouté que si Leo Pellegrino est un musicien, le personnage de Fortnite est, lui, un combattant.

Le dernier levier encore en possession du saxophoniste est la plainte pour accréditation trompeuse (false endorsement). Un levier dont l’efficacité juridique demeure incertaine, faute d’une doctrine bien établie aux États-Unis, selon les commentaires d’un juriste spécialiste de ces enjeux. À ses yeux, les perspectives de succès du musicien devant la justice sont encore plus minces.


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