Porté par un artiste californien, le projet ClimateMusic propose à ses auditeurs et auditrices d’écouter un morceau composé à partir de données sur l’environnement. À travers cette expérience, les porteurs du projet espèrent sensibiliser le public, sans le noyer sous une avalanche de chiffres.

Les mesures en tous genres, et les nombreuses données récoltées sur les conséquences du changement climatique, ne semblent pas toujours suffire pour aider à faire prendre conscience de l’urgence de la situation. Alors que même les États-Unis se désolidarisent du reste du monde sur les accords de Paris, il peut sembler difficile de sensibiliser, à l’échelle individuelle, aux problématiques environnementales.

Plutôt que de nous noyer sous un flot de données, le projet ClimateMusic a décidé de nous faire prendre conscience de la réalité grâce au quatrième art : la musique. L’artiste californien Stephan Crawford a eu cette idée en 2013 : pourquoi ne pas créer un morceau dont la composition serait directement inspirée des données récoltées sur le changement climatique ?

Un morceau « inspiré par la science »

« Nous cherchons à donner une dimension personnelle à la science climatique. En combinant les talents et l’expertise de scientifiques, de compositeurs, de musiciens, d’artistes et de visionnaires de la technologie de renommée mondiale, nous permettons de créer et de mettre en scène une musique et des expériences visuelles inspirées par la science, afin d’inciter les gens à s’engager activement sur la question du changement climatique », peut-on ainsi lire sur le site du projet.

https://www.youtube.com/watch?v=RGxYqAgyPak

À l’heure actuelle, l’œuvre jouée par ce collectif dure trente minutes et s’inspire de près de 500 années de données enregistrées ou prévisionnelles sur le climat — de 1800 à 2300 — issues du Community Earth System Model.

Le morceau, composé par Erik Ian Walter, tient compte de deux projections différentes : l’une plutôt pessimiste, où les humains continuent de faire augmenter la température de la planète. Le deuxième scénario postule quant à lui que l’humanité atteint l’objectif annoncé dans l’accord de Paris sur le climat.

La musique est « plus facile à comprendre que des articles ou des conférences »

« Par analogie avec le climat, la musique est familière, accessible et — pour la plupart des gens — plus facile à comprendre que des articles ou des conférences. Nous avons créé le projet ClimateMusic pour exploiter ce langage universel afin de raconter l’histoire alarmante du changement climatique à un public large et diversifié, d‘une manière qui puisse résonner, éduquer et motiver », poursuivent les musiciens.

Stephan Crawford et son équipe parient donc sur la musique pour donner une expérience « personnelle » des réalités climatiques. Dans un esprit similaire, la réalité virtuelle a déjà été employée pour confronter le public aux problématiques environnementales à travers une expérience sensible.

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