À tout moment de la campagne de Call of Duty: Black Ops 7, j’ai cru que Philippe Etchebest, égérie surprise en France, allait passer la tête pour devenir le boss de fin de jeu. Le pire ? Je n’aurais même pas été étonné de le voir au beau milieu du cirque proposé par Treyarch, où se côtoie absolument tout et n’importe quoi dans la sidération la plus totale. Le mode solo de Battlefield 6 ne volait pas bien haut, celui de Call of Duty: Black Ops 7 plane à 1 000 — et ce n’est vraiment pas un compliment.
C’est à se demander si les développeurs n’ont pas demandé à une IA de leur mâcher le travail. Et encore, ce serait presque insultant pour la moins affûtée des IA, tant l’apéritif proposé par Call of Duty: Black Ops 7 rend ivre dès sa cinématique d’introduction. À moins que le prompt eût été le suivant : « crée-moi la pire campagne de l’histoire des Call of Duty, sous LSD et sans quête d’authenticité. » de l’histoire des Call of Duty, sous LSD et sans quête d’authenticité. » Dans ce cas, la mission est accomplie avec brio. Avec brio, de Janeiro pendant le carnaval, pour être plus précis.

Vous ne jouerez à rien de pire que la campagne de Call of Duty: Black Ops 7
Test du multi
Cet article ne concerne que le mode campagne de Call of Duty: Black Ops 7. Le multijoueur fera l’objet d’un test complet à part (avec une note).
Le titre ci-dessus est un tantinet exagéré. En cherchant bien dans les sorties de 2025, on peut trouver trace de jeux bien pires que Call of Duty: Black Ops 7. Mais c’est une question d’attente, et aussi de pédigrée. Chaque année, la saga phare d’Activision est censée proposer le strict minimum en termes de grand spectacle. Même les plus médiocres des épisodes peuvent s’inscrire dans la catégorie des plaisirs coupables. Call of Duty: Black Ops 7, lui, est une souffrance palpable. L’archétype de la case à cocher sans aucune envie. « Mince, il faut une campagne », a dû se rappeler Treyarch à quelques mois de la sortie, pour ne pas dire à quelques semaines.
Le studio aurait dû s’abstenir, d’abord en raison de la structure bancale. Call of Duty: Black Ops 7 offre ainsi une campagne coopérative par défaut (à quatre), avec connexion internet obligatoire. Il est possible de forcer le solo, mais vous serez alors vraiment seul dans votre escouade, sans bot donc, pour répondre à un «scénario» articulé autour d’un groupe. On se retrouve alors avec des personnages invisibles à l’écran, mais qui participent quand même aux dialogues et/ou aux cinématiques, comme s’ils étaient là (mais pas là, chanterait Vianney). C’est ridicule. La manière dont les objectifs sont pensés s’en ressent aussi : vu les hordes et les hordes d’ennemis, il vaut mieux jouer à plusieurs.


On se demande en tout cas ce que vient faire l’acteur Milo Ventimiglia (Heroes, This is Us) au sein de cette vaste foire sans queue ni tête. Dans la meilleure des théories, on se dit qu’il y avait de la lumière et qu’il passait par là. Il ne pensait certainement pas se retrouver dans un bordel pareil, opposé à un groupuscule qui veut être à la fois le mal et le remède. Le récit écrit sur un post-it s’articule autour d’une toxine qui ouvre en réalité la porte à toutes les fenêtres. En roue libre, les développeurs s’en donnent à cœur joie, et Call of Duty: Black Ops 7 esquive toute forme de cohérence pour esquisser un WTF comme on en voit rarement. Si vous avez arrêté de jouer à la saga pendant 10 ans et que c’est votre premier épisode depuis tout ce temps, alors vous n’allez pas en croire vos yeux. « Mais ce n’est pas censé être un ton militaire serious business, Call of Duty ? », pensera votre voisin, éberlué. Loin est le temps des polémiques à caractère politique.

Quand on dit que les développeurs étaient en roue libre, on pèse nos mots, et il faudrait une balance immense pour résister au poids de cet empilement d’éléments tous plus invraisemblables les uns que les autres. Dans un bingo à idées loufoques, Call of Duty: Black Ops 7 remplirait une grille entière. Des zombies ? Check. Des araignées ? Check. Des robots ? Check. Des méchas ? Triple check. Une plante carnivore immense ? Check. Un soldat qui fait la taille de Godzilla ? Check. Vous en voulez encore ? Pensez à cette séquence qui nous demande de lancer une machette géante sur un boss. On aimerait blaguer. Hélas, ce n’est pas du tout le cas.
En fait, Call of Duty: Black Ops 7 réussit au moins une chose : être une farce en perpétuel renouvellement, avec cette faculté inouïe de rendre chaque scène pire que la précédente. À ce niveau, on peut parler d’art, même si c’est plutôt du lard rempli de gras. Avec un sous-texte presque trop évident : assumer que Call of Duty est devenu un grand n’importe quoi, matérialisé par des skins hors sujet et des invités improbables.

Bien évidemment, Call of Duty: Black Ops 7 nous fait voyager dans de multiples ambiances, utilisant le prétexte de la toxine provoquant des hallucinations. C’est habile, mais cette variété est appauvrie par une direction artistique générique, pour ne pas dire hideuse selon les niveaux (sans compter l’usage d’IA pour certains assets). On ne retiendra du blockbuster à la dérive d’Activision que les quelques bonnes sensations de gameplay, autant garanties par l’arsenal varié que par les capacités spéciales (spoiler : il y a des grenades qui font apparaître des zombies, car pourquoi pas). Mais n’espérez pas des objectifs épanouissants, tant tout est abrutissant.
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