Caroline Walker croyait en avoir terminé avec ses périples cauchemardesques. Mais sa sœur Anna est prise d’étranges visions, au point de griffonner frénétiquement des dessins étranges sur un carnet. Pour combattre ce nouveau mal, elles décident de répondre à l’invitation d’une nonne. Et comme nous sommes dans un récit d’horreur, il s’agit d’un piège : Caroline Walker se retrouve enfermée dans un couvent, en bien mauvaise posture (avec des seringues plantées sur tout le corps), sa sœur disparue et un culte étrange à combattre.
Tormented Souls 2 ne cherche jamais à nous mettre à l’aise. C’est même tout le contraire. Comme son prédécesseur, assez brillant dans sa volonté de rendre hommage aux jeux vieux d’horreur, Tormented Souls 2 fait du malaise et du lugubre une force. Il plonge la joueuse ou le joueur dans un enfer permanent, où tout se mérite. Même ces longues phases de déplacements au sein de décors vidés de ses monstres ne sont pas rassurants. Une preuve que l’atmosphère est particulièrement travaillée, et qu’elle ne plaira pas à tout le monde non plus.
Points forts
- L’hommage aux vieux jeux d’horreur
- Des énigmes riches et bien pensées
- L’arsenal, étonnant
Points faibles
- Il faut adhérer à la rigidité du gameplay
- Il faut aimer tourner en rond
- Combats un peu usants à force
Tormented Souls 2 est un hommage aux vieux jeux d’horreur
Si Tormented Souls 2 cherchait à proposer un tour d’horizon des pires lieux dans lesquels se rendre, alors il ne s’y prendrait pas autrement. On a déjà parlé du couvent — dans ce qu’il pourrait être de plus angoissant –, mais que de dire de l’école, du petit centre commercial, de la boucherie, du quai de gare abandonné, du cimetière ou encore des égouts ? Celles et ceux qui ont déjà joué à un Resident Evil et à un Silent Hill n’y verront qu’une accumulation de lieux emblématiques et typiques des œuvres cherchant à faire peur. Et c’est très, très réussi.
Tormented Souls 2 joue habilement de ses plans de caméra fixes
D’autant que Tormented Souls 2 joue habilement de ses plans de caméra fixes, comme les premiers Resident Evil, pour appuyer le grand saut dans l’inconnu effroyable. Le labyrinthe se dessine parfois au gré de ce qu’on ne voit pas encore, mais bien davantage de ce qu’on entend toujours (le sound design est délectable). Même le grondement d’une porte lourde qui s’ouvre sur la prochaine abomination fait froid dans le dos. Le tout est appuyé par des éclairages de circonstance et qui reprennent un élément du premier opus : dans le noir complet, l’héroïne finit par perdre totalement pied. Charge à elle de trouver des sources de lumière, à commencer par un briquet (qui pourra allumer quelques bougies).
Tormented Souls 2 est une expérience à l’ancienne dans ce qu’elle a de plus enivrante, pour les nostalgiques, et de plus pénible, dans la jouabilité volontairement rigide. Il faut donc composer avec des mouvements lents, des actions jamais souples, des interactions au millimètre, des combats d’une lenteur abyssale, une visée automatique étrange, des allers et retours incessants… Mais là se trouve tout le charme de Tormented Souls 2, qui impose en prime une gestion précautionneuse des munitions (rarement en abondance) et des cassettes qui permettent de sauvegarder (c’est old school !). Des obstacles avec lesquels il faut composer, en plus des ennemis qui jalonnent le parcours et se révèlent assez variés. Les développeurs ont juste un tantinet abusé sur leur résistance : quatre à cinq clous pour tuer le zombie de base, c’est trop, et il devient vite nécessaire de ruser pour s’en sortir.
En matière d’arsenal, Tormented Souls 2 fait fort. En plus des armes habituelles, comme le fusil à pompe ou encore l’arbalète, on trouve des moyens de se défendre bien plus atypiques, mais finalement de circonstance. On pense à la tronçonneuse, un outil qu’on associe sans aucun souci à un jeu vidéo installé dans le genre horreur, en référence au célèbre film de Tobe Hooper. Et, en toute franchise, découper à la tronçonneuse des bestioles à l’origine des pires sévices mentaux a quelque chose de profondément jouissif. Une manière de rappeler qu’on finit par devenir soi-même un monstre à force d’en côtoyer — un autre poncif du genre.
Il y a un autre point sur lequel Tormented Souls 2 brille particulièrement : ses énigmes, ou plutôt leur propension à pousser vraiment loin la réflexion. Certaines résolutions restent alambiquées ou un peu trop portées sur un objet clé qu’on aurait pu louper en parcourant les décors (vous aimez tourner en bourrique ?), mais la majorité d’entre elles sont intelligemment construites. On se sent valorisé quand on met bout à bout tous les éléments d’un puzzle, avec parfois un habile jeu sur des réalités parallèles ou des indices qui demandent un vrai sens de l’observation. En outre, comme la durée de vie est généreuse (une quinzaine d’heures), il y a de quoi nourrir son cerveau et récompenser sa bonne utilisation.
In fine, le studio Dual Effect a correctement digéré ses multiples références pour n’en tirer que le meilleur. Avec un habillage plus soigné, notamment du côté des cinématiques aux animations sommaires (pour ne pas dire risibles), Tormented Souls 2 aurait été encore meilleur. En l’état, il est absolument parfait pour qui chercherait à alimenter une soirée d’Halloween placée sous le signe de la peur dans ce qu’elle a de plus palpable. Là où personne ne vous entendra crier.
Le verdict
Tormented Souls 2
Voir la ficheOn a aimé
- L’hommage aux vieux jeux d’horreur
- Des énigmes riches et bien pensées
- L’arsenal, étonnant
On a moins aimé
- Il faut adhérer à la rigidité du gameplay
- Il faut aimer tourner en rond
- Combats un peu usants à force
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