C’est une scène qui doit encore aujourd’hui hanter nombre de personnes : au début du film RoboCop, le héros se fait déchiqueter par un déluge de balles. Le reste de son corps est récupéré, en vue de créer une super-arme contre le crime : un androïde qui fait régner la loi, coûte que coûte. Paul Verhoeven a fait de ce postulat de départ traumatisant un chef-d’œuvre satyrique. Le capitalisme en a fait une trilogie passable (le deuxième film vaut quand même le détour) et un reboot vidé de son essence. Et, naturellement, il y a aussi eu des adaptations en jeu vidéo.
La MGM, consciente que la saga RoboCop conserve cette part d’aura culte suffisante pour la faire revivre de temps à autre, s’est associée à l’éditeur Nacon pour proposer une nouvelle adaptation — ambitieuse — des aventures du robot-flic. Le titre s’intitule RoboCop: Rogue City, et fera la jonction entre les longs métrages 2 et 3. Numerama a pu y jouer à l’occasion de la gamescom 2023 et le constat est sans appel : jouer RoboCop implique de faire des concessions sur le gameplay.
RoboCop est un personnage lourd
Disponibilité
RoboCop: Rogue City est attendu pour la fin d’année sur PS5, Xbox Series S, Xbox Series X et PC.
Du peu qu’on en a vu, RoboCop: Rogue City sera difficilement attaquable sur l’authenticité. Rien que la présence au casting de Peter Weller, acteur qui a incarné RoboCop au cinéma, est un sacré gage de qualité (et un joli clin d’œil). On sent l’envie de rendre hommage à des films qui ont certes pris un coup de vieux, mais n’en restent pas moins des bijoux dans leur genre (tout du moins pour les deux premiers). Cette envie de rester fidèle s’en ressent aussi dans le gameplay, avec une proposition qui ne risque pas de plaire à tout le monde.
RoboCop est un personnage connu pour sa résistance inouïe et la lenteur de ses mouvements (compensée par la résistance, donc). On retrouve ces deux points dans RoboCop: Rogue City, ce qui donne l’impression d’incarner un tank dans tout ce qu’il a de plus dévastateur et de plus pataud. RoboCop ne se déplace pas très vite, mais il est d’une efficacité redoutable quand il s’agit de débarrasser les rues de Detroit de la vermine. Les développeurs n’ont d’ailleurs pas lésiné sur la violence, dans le sillage des réalisateurs Paul Verhoeven et Irvin Kershner. On peut faire exploser les têtes, qui laisseront alors une immense gerbe de sang sur le mur. Au moins retrouve-t-on dans le jeu cette orientation sans concession, alimentée également par une écriture cynique.
Maintenant, tout l’enjeu de RoboCop: Rogue City est d’être en mesure de casser la monotonie et d’éviter la répétitivité pénible. Les développeurs ont pensé à diversifier le gameplay, en le rendant plus profond. Outre les séquences d’action qui consisteront à tirer sur tout ce qui bouge, principalement avec le pistolet cher à RoboCop (qu’on pourra améliorer avec un puzzle bien pensé), des phases d’enquête rappelleront l’argument policier du récit. Il y aura aussi des dialogues avec des choix dans les réponses, susceptibles de modifier le destin de certains personnages (dixit Nacon), sans influer sur la fin du jeu pour autant. Enfin, RoboCop gagnera de l’expérience pour améliorer certaines compétences (santé, etc…). Du classique qu’il faudra confirmer avec un agencement intelligent.
Il y avait tout à craindre à propos d’un jeu vidéo RoboCop, conçu par un studio qui n’a pas prouvé grand-chose jusque-là (il a déjà massacré Terminator et Rambo). Mais le travail semble un peu mieux exécuté ici. Il est simplement impératif d’accepter cette idée d’un jeu de tir à la dynamique très plate. Si on préfère virevolter dans tous les sens, courir sur les murs et enchaîner les glissades, il restera toujours Fortnite, Overwatch 2 ou encore Doom. RoboCop: Rogue City, c’est un peu le FPS à papy.
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