Des évolutions substantielles attendent Disney+, sur les prix et sur la publicité. Mais il y a surtout un projet de « Disney Prime » qui est en gestation. Un dossier majeur.

Une hausse de prix et de la publicité. Telle est trajectoire à venir de Disney+ sur sa politique tarifaire. Ce n’est pas tout à fait une surprise : on connaissait l’intention du géant du divertissement de revoir ses tarifs, mais aussi de lancer une formule plus abordable, et dont le financement serait supporté partiellement par la diffusion de messages publicitaires. Comme à la TV.

En France, une remontée du prix de l’abonnement de Disney+ avait déjà été actée ce printemps. Le tarif pour accéder au service de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) est de 8,99 € par mois, et cela, depuis un moment. Mais tout le monde n’était pas à ce niveau. Il y avait encore des internautes à 6,99 € par mois. Il y a donc une « remise à niveau » en cours.

Le service SVOD Disney+ // Source : Logo Disney+ / montage Nino Barbey pour Numerama
Disney+ est en train de réviser sa politique tarifaire. // Source : Nino Barbey pour Numerama

Ce ne devrait d’ailleurs ne pas s’arrêter là. En août, Disney a fait savoir qu’une révision supplémentaire de ses prix pour Disney+ était programmée pour le mois de décembre. Pour l’instant, seul le marché américain est concerné, avec l’offre basée sur de la publicité à 7,99 $ par mois et la formule classique (sans publicité) à 10,99 $ par mois.

Les intentions de Disney quant à la grille tarifaire française restent pour l’instant incertaines, mais l’entreprise aurait de quoi justifier une remontée : inflation, un catalogue de plus en plus fourni et des productions originales en hausse… Disney sait en outre que sa plateforme dispose d’univers exclusifs (Disney, Pixar, Marvel, Star Wars) dont le public a du mal à se séparer.

Disney a un plan : Disney Prime

Mais il y a autre chose dans les cartons, de beaucoup plus ambitieux. Dans son édition du 31 août, le Wall Street Journal révèle l’existence d’un projet chez Disney visant justement à lier un peu plus fortement le public à ses services et rendre toute perspective de départ trop pénible. Le plan ? Lancer une sorte de « Disney Prime », sur le modèle d’Amazon Prime.

Ce nom de « Disney Prime » n’est que provisoire et ne sera vraisemblablement pas celui qui sera utilisé, si ce chantier arrive à son terme. Mais il est actuellement utilisé en interne, rapporte le journal américain, et permet ainsi assez bien de voir le chemin que veut emprunter Disney. Un programme d’adhésion, qui permettrait de croiser plusieurs services, offres et exclusivités.

Disney n’ignore pas qu’Amazon joue précisément sur cette tactique pour avoir un très grand nombre de clients. En mêlant des propositions très hétérogènes, le groupe s’assure de toucher un large public. Car si un particulier n’est pas intéressé par la livraison rapide ou l’offre musicale Prime Music, il le sera peut-être pour la SVOD (Prime Video) ou les ebooks.

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Le parc Eurodisney sera-t-il l’objet d’une offre combinée avec Disney+ ? // Source : Thomas Kelley

Disney pourrait mêler son service de streaming avec l’accès à ses parcs à thème et au merchandising, mais aussi à ses hôtels, à ses spectacles et à d’autres activités, dont certaines seraient développées plus tard. Pour que le programme d’adhésion soit attractif, des réductions et des avantages devraient être de la partie — aussi pour inciter, in fine, le public à dépenser son argent.

Un exemple donné par le Wall Street Journal évoque l’idée qu’un jouet issu de l’univers de Star Wars ne soit vendu qu’aux personnes étant clientes de Disney+. Divers produits dérivés pourraient ainsi « sortir » du marché général pour n’être que pour les plus fidèles. Des remises pourraient aussi être proposées pour un spectacle ou pour un séjour dans un hôtel. Ou pour aller dans un parc.

Nos confrères signalent que le sujet est hautement stratégique chez Disney, car il implique les plus hautes instances dirigeantes de l’entreprise, dont le responsable du métaverse chez Disney, Mike White, et aussi et surtout Bob Chapek le directeur général de la Walt Disney Company. Les enjeux financiers sont colossaux, ne serait-ce qu’en raison de la compétition acharnée dans le streaming.

Le sujet est hautement stratégique, mais encore très flou. Le prix au programme d’adhésion n’est pas connu (rien ne dit qu’il serait aux alentours de 70 euros par an, comme Amazon Prime, compte tenu des accès à des activités en présentiel), ni ce qu’il contiendrait exactement. On ne sait pas non plus à quel moment ce Disney Prime serait lancé.

Source : Montage Numerama

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